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"Bronx" : Francis Huster, prince de la rue
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Atlanti-Culture

Le sujet de "Bronx" est passionnant mais ce qui est encore plus impressionnant, c'est la performance de Francis Huster. Chapeau !

Charles Chatelin pour Culture-Tops

Charles Chatelin pour Culture-Tops

Charles Chatelin est chroniqueur pour le site Culture-Tops.
 
Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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ONE MAN SHOW

FRANCIS HUSTER
dans "Bronx"
De Chazz Palminteri
Mise en scène : Steve Suissa
Adaptation : Alexia Perimony

INFORMATIONS

Théâtre de Poche - Montparnasse
75, boulevard du Montparnasse
75006 Paris
Tél. : 01.42.65.35.02
http://www.theatredepoche-montparnasse.com
Du mardi au samedi à 21h et le dimanche à 15h. 
Jusqu’au 7 juillet

RECOMMANDATION 

EN PRIORITÉ 

THÈME

Début des années 1960, New York, Bronx, quartier italien de Belmont, sous la coupe de la Mafia. Pour défendre un ami, Sonny, capo du secteur, tue un homme sous les yeux du tout jeune Cologio. Interrogé par la police, l’enfant ne dénonce pas le meurtrier. Sonny, homme d’honneur, le prend alors sous sa protection et entreprend de faire son éducation à l’école de la rue, tandis que le père, humble chauffeur de bus mais noble caractère, tente de maintenir son fils sur la voie compliquée de l’honnêteté et du travail.

 Tiraillé entre ces deux figures qu’il admire, quelle voie Cologio choisira-t-il ? Encore une histoire de mafieux, me direz-vous. Oui, mais celle-là est du vécu : l’auteur, Chazz Palminteri, est né en 1952 exactement là où se déroule l’action de Bronx. La pièce est une autobiographie, le récit de son enfance. C’est incontestablement son chef-d’œuvre.

POINTS FORTS

Francis Huster est donc Cologio, de 9 à 17 ans, et aussi son père, et Sonny, ses porte-flingue, les habitués du tripot local, tous les personnages de l’histoire (dix-huit en tout). En fait, ce ne sont pas dix-huit rôles joués par le même, mais un seul, celui d’un  Cologio âgé qui raconte ses souvenirs, mimant les rencontres, les amours, les confrontations, le racisme, les scènes violentes qui émaillèrent sa jeunesse. 

C’est rapide, nerveux, ça  vous ébouriffe. On ne voit plus l’acteur mais les personnages qu’il anime, non plus la scène quasi-vide (le décor se résume à des effets de lumière et des images en projection murale) mais la rue colorée et turbulente... 

On a déjà beaucoup vu Huster seul en scène avec une chaise comme partenaire. Peut-être, mais il fait ça formidablement bien depuis la Peste, le roman de Camus qu’il avait adapté et mis en scène en 1989.

POINTS FAIBLES

Je n’en vois pas vraiment. Faire danser Huster en ombre chinoise derrière un écran pour figurer Cologio en boîte de nuit ne m’a pas tout à fait convaincu, mais l’effet fonctionne plutôt bien à d’autres moments de l’action. On sent la complicité entre l’acteur et Steve Suissa, le metteur en scène. Ils se connaissent depuis longtemps ; l’un a été la bonne étoile de l’autre. Ils avaient monté Bronx ensemble une première fois, en 2012, dans une scénographie différente.

EN DEUX MOTS

Je vais toujours voir Huster en compagnie de la même personne. À chaque fois, elle me raconte la même histoire, qui est son meilleur souvenir de théâtre: en 1978, à la Comédie-Française, l’acteur, alors pas si connu, tient le rôle de Perdican dans On ne badine pas avec l’amour. Au tomber de rideau, la salle reste saisie un moment – grand silence – puis explose en applaudissements, debout, ovationnant l’acteur qu’elle vient de découvrir. Cela dure depuis quarante ans.

UN EXTRAIT

Cologio (adolescent) : « La vie m’appartenait. C’était comme un grand pot de cookies : Sonny avait dévissé le couvercle et moi, j’avais plongé dedans la tête la première. »

L’AUTEUR

Acteur (beaucoup), scénariste (souvent), réalisateur (un peu) et producteur de films (parfois), Chazz Palminteri a accèdé à la notoriété grâce à Bronx, où plutôt A Bronx Tale, son titre original. Il l’écrit et l’interprète, seul en scène, en 1988 à Los Angeles. Le succès est énorme. Robert De Niro voit la pièce; séduit, il produit le film éponyme en 1993, considéré comme l’un des meilleurs jamais tourné sur la Mafia. Palminteri y joue le rôle de Sonny, incarnation du capo qui l’avait fasciné, gamin, tandis que De Niro interprète le personnage du père.

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