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Une étude australienne montre que le death métal n’inspire pas de pensées haineuses ou dépressives mais… de la joie
©SEBASTIEN BOZON / AFP

(Dé)bouchez-vous les oreille

Les chercheurs dans leurs conclusions rapportent que "l'exposition à long terme à de la musique aux thèmes agressifs n'entraîne pas une désensibilisation générale à la violence". Vous pouvez donc continuer d'écouter le groupe français Gojira en toute quiétude.

Francis Métivier

Francis Métivier

Francis Métivier est Docteur en philosophie, enseignant en Lycée et dans le supérieur. Spécialiste de questions d'esthétique et d'éthique, il est l'auteur de plusieurs livres : "Rock'n philo" (Bréal) ; "Sexe & Philo" (Bréal) ou encore "L'esprit du vin ou la philosophie du Chinon" (FM. Edition). Il tient un site personnel : www.francismetivier.com.

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Atlantico : Une étude de l'université australienne de Macquarie démontre que la musique métal, notamment le Death Métal, inspire la joie et le bien être à ses auditeurs. Comment expliquer cette conclusion non-intuitive ?

Francis Métivier : C'est un principe qui date de l'antiquité, la tragédie antique de Sophocle ou d'Eschyle dont parle Aristote, émet l'idée que la violence représentée artistiquement est inoffensive. Et même qu'elle permet de soulager sans aucuns dangers la violence qui est en nous, c'est la catharsis. La violence est artistique, mais notons que dans le Death Métal les mots ne sont pas plus violents que dans d'autres genres musicaux. Plus la violence est esthétique, et plus elle défoule, mais elle défoule un public relativement averti, cultivé comme j'ai pu le voir au Hellfest. Comme le dit Aristote, la violence artistique permet de "remettre l'âme droite en son for intérieur". En bref, cela n'a rien d'étonnant, l'université Macquerie à redécouvert ce qu'affirmait Aristote il y a 2500 ans.  

Une musique "énergique" comme le métal aurait donc des effets bénéfiques sur le comportement ?  

Oui ! C'est la même chose que pour le sport, quand vous allez nager, vous vous sentez mieux après, vidé d'un trop plein d'énergie. Évidemment, le Death Métal est un milieu très codé, il faut que la violence sur scène et dans le public soit cadrée un minimum, cependant les blessures sont rares, et on peut comparer cela aux blessures sportives. Il y a eu plus de mort dans les stades de foot…

L'étude conclut aussi que, contrairement à l'argument phare des "anti" métal, les fans ne sont pas désensibilisés à la violence malgré la mise en scène parfois morbide, et l'univers sanglant de certains groupes. Il y aurait donc une différenciation entre la musicalité et les thèmes abordés, qui ne sont pris qu'au second degré ?

Il faut qu'il y ait une distance par rapport à la représentation de la violence, celle-ci n'est pas réelle. Les détracteurs du Death, et du métal en général, ne comprennent pas cette musique, n'y sont pas sensible. Ce qu'il faut retenir, c'est qu'une musique énergique comme le Death métal représente le principe même du défoulement. Encore une fois, c'est une catharsis, ce n'est pas parce que vous écoutez ce genre de musique que vous serez poussé à la violence !

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