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Exposition Foujita, oeuvres d’une vie 1886 – 1968 : gagne grandement à être mieux connu
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Atlanti-Culture

Tristan Vyskoc

Tristan Vyskoc

Tristan Vyskoc est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.). 

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EXPOSITION
FOUJITA : Œuvres d’une vie 1886 – 1968

INFORMATIONS
Maison de la culture du Japon à Paris
101 bis, quai Branly

75015 Paris

Tél : 01 44 37 95 00

www.mcjp.fr

https://japonismes.org.fr

Jusqu’au 16 mars

du mardi au samedi de 12h à 20h


RECOMMANDATION

          EN PRIORITE      

THEME

L’exposition « Foujita, Œuvres d’une vie » clôt magnifiquement les manifestations « Japonismes 2018 – Les âmes en résonance » organisées dans le cadre du 160e anniversaire des relations diplomatiques entre la France et le Japon et du 150e anniversaire du début de l’ère Meiji.

Exposition exceptionnelle car elle constitue une véritable rétrospective consacrée à l’artiste, avec des œuvres couvrant ses 60 ans de carrière, provenant de collections de musées japonais et pour certaines, n’ayant jamais été montrées au public en dehors du Japon.

36 tableaux présentés en 5 sections qui couvrent la période de son arrivée à Paris de 1913 à 1920, la période faste des années 1920, ses voyages en Amérique latine et en Asie de 1931 à 1938, la période de la guerre et son retour à Paris à partir de 1950.

POINTS FORTS

Nous connaissons l’homme excentrique, le dandy et le séducteur, qui a marqué de son empreinte le Paris des années folles et qui avait fait l’objet d’une très intéressante exposition au Musée Maillol au printemps 2018, avec plus d’une centaine d’œuvres, nous replongeant dans cette effervescence créative du Montparnasse des années 20. Ami de Zadkine, Kisling, Modigliani… il fait partie de cette Ecole de Paris qui contribuera au rayonnement artistique de la France.

Ses paysages des premières années à Paris, passerelles entre l’Orient et l’Occident, très inspirés par le style du Douanier Rousseau. Ses autoportraits au chat. Ses nus remarquables, inspirés par Titien et Manet, d’une extrême sensualité, avec une parfaite maîtrise du trait; et dont le personnage est peint avant le fond, ce qui donne une impression de flottement. Ses tableaux colorés et ethnographiques lors de ses voyages en Amérique latine et au Japon.

Nous connaissons moins l’homme tourmenté par les horreurs de la guerre, qui a contribué à la propagande de l’armée impériale, accusé de crime de guerre, et bien qu’innocenté, sera rejeté à la fin du conflit par les artistes japonais. Cette période est illustrée par 2 tableaux qui n’ont jamais étaient montrés et qui dans la construction, par un enchevêtrement de corps, se rapprochent du Radeau de la Méduse de Géricault et des codes occidentaux de la peinture d’histoire.

Son retour à Paris est marqué par une série d’œuvres autour du thème de l’enfance et des représentations religieuses intrigantes, après sa conversion au catholicisme.

Une mention spéciale pour les commissaires de cette exposition, Yôko Hayashi et Sophie Krebs, qui ont parfaitement su, à travers un nombre restreint d’œuvres, retracer le parcours d’un peintre qui aura connu des moments de gloire et de doute.

POINTS FAIBLES

On peut regretter le manque de dessins, qui montrent la parfaite maîtrise du trait et de la calligraphie de Foujita.

EN DEUX MOTS

A ne pas manquer (si vous le pouvez...), car cette exposition complète parfaitement celle du Musée Maillol qui était consacrée exclusivement à la période des années folles.

Une suggestion: vous rendre à Villiers-le-Bâcle, dans la vallée de Chevreuse, pour découvrir la maison-atelier du peintre et sentir l’atmosphère de ses dernières années de création.

L’ARTISTE

Tsuguharu Foujita est né le 27 novembre 1886 à Tokyo (Japon), fils d’un général, médecin de l’Armée impériale japonaise. Après des études à l’Ecole des Beaux-arts de Tokyo, il s’installe à Paris en 1913. Son nom de famille est francisé. Sa rencontre avec Picasso est déterminante dans sa carrière. En 1914, après un voyage à Londres, il s’installe Cité Falguière avec Soutine et Modigliani. Il rencontre sa première femme, Fernande Barrey.   

Sa première exposition personnelle est organisée en 1917 chez Chéron et rencontre un immense succès qui lui ouvre les portes des salons en France et à l’international. En 1928, après un important redressement fiscal, il retourne au Japon avec Lucie Badoud (Yuki) qui le quitte par la suite pour Robert Desnos. En 1931, il entreprend un voyage de deux ans en Amérique Latine avec son modèle, Madeleine. Il repart au Japon en 1940 et travaille comme peintre officiel au ministère de l’Armée. 

 En 1949, après être tombé en disgrâce, il séjourne à New York où Kimiyo, celle qui sera sa dernière épouse, le rejoint et il rentre définitivement en France en 1950, renouant avec le succès. Il est naturalisé français en 1955 et se convertit au catholicisme en 1959 après une illumination mystique en visitant la cathédrale de Reims. Il change son prénom au profit de Léonard en référence à Léonard Kimura (martyr au Japon) et Léonard de Vinci. Il s’installe à Villiers-le-Bâcle en 1960 et se consacre à la création de fresques et de vitraux pour la chapelle Notre-Dame-de-la-Paix à Reims (1965-1966).             
Foujita meurt d’un cancer le 29 janvier 1968 à Zurich (Suisse).

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