Le Bal autrichien à Paris, symbole d'une culture positive qui ne tombe pas dans la simple nostalgie<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Culture
Le Bal autrichien à Paris, symbole d'une culture positive qui ne tombe pas dans la simple nostalgie
©Melitta Schneeberger

Tradition et modernité

Le traditionnel Bal de l'Association Autrichienne à Paris a eu lieu ce samedi à Paris. Cette tradition viennoise est révélatrice d'un peuple fier de sa culture, mais qui regarde vers l'avant.

Melitta Schneeberger

Melitta Schneeberger

Melitta Schneeberger est la présidente du Bal autrichien à Paris.

Voir la bio »

Atlantico : C’est aujourd’hui que se tient le Bal autrichien à Paris. Qu'est-ce que ce bal ? Quels sont les objectifs visés par l’Association autrichienne en l’organisant chaque année ?Et si l’un des buts de l’Association est d’exporter la culture autrichienne, pourquoi choisir d'organiser un bal ? Est-ce partie prenante de l'identité autrichienne ?

Melitta Schneeberger : Il s’agit de notre 51éme bal autrichien. Nous sommes très fiers en Autriche de maintenir nos traditions, d’affirmer notre identité et notre histoire sans oublier de les conjuguer avec une vision optimiste de la vie, ouverte sur ce « bel avenir de l’humanité » annoncé par le philosophe Yves Roucaute dans son dernier livre, avec les nouvelles technologies, la prise en compte de l’environnement et le souci du bien colltectif. Cette construction du nouveau ans le respect du passé se retrouve dans le bal autrichien car si la valse est au cœur du bal, avec le quadrille, qui est d’ailleurs d’origine française, les bals autrichiens admettent ensuite toutes les musiques, du rock à la techno. C’est un peu à l’image de ce qu’était l’empire autrichien qui a donné 6 reines à la France, et qui mixait toutes les cultures d’Europe.  C’est aussi un peu le message porté par le bal autrichien.

Mais il y a plus encore. La valse, qui est au cœur de ce bal, est marquée par ses origines, les danses paysannes des pays germaniques. Il s’agissait de danser la vie malgré les aléas de la vie, les guerres, la misère. Et vous savez combien l’Autriche a été meurtrie dans son histoire, songez aux seuls sièges de Vienne par les Ottomans par exemple. Un phénomène identique avait lieu en France, en particulier avec une danse provençale « La Volta », qui peut être considérée comme une autre source de la valse. Mais c’est en Autriche, que la valse que nous connaissons est née et a porté ce message ludique au monde qui consiste à aimer la vie jusqu’à la danser dans le partage du pain, du vin, des chants. Au XVIIIème siècle, l’empereur Joseph II décide d’ouvrir le palais impérial aux Viennois, la Hofburg, martg. Pour qu’ils assistent aux séances de danse d’une valse très codifiée alors réservées aux aristocrates. De là ces fameuses étiquettes avec un code vestimentaire très strict, comme la robe longue, l’entrée des débutantes et débutants, la surprise de minuit, le quadrille. Et surtout le fameux « Alleswaltzer !», qui signifie « dansons la valse !» et qui conduit tout le monde sur la piste.  Songez qu’il y a 450 bals viennois en hiver.

Et les objectifs de notre association sont simples. Bien entendu faire connaître et aimer l’Autriche, mais aussi renforcer l’alliance de la France et de l’Autriche et encore de réunir autour des valeurs d’amour et de pain partagé. Et nous sommes fiers de voir que par les Strauss, Chopin, Liszt, Offenbach, Berlioz, Rachmaninov, Sibelius, et les valses populaires, l’Autriche a diffusé dans le monde, au delà de l’Europe même sa culture positive et optimiste.  L’Autriche et Vienne ne sont pas pour rien les lieux où il fait le mieux vivre dans le monde d’après la plupart des études sur la qualité de la vie. 

Organiser un tel bal, n’est-ce pas l’expression d’une certaine nostalgie d’un temps révolu ?

L’Autriche ne vit pas dans la nostalgie même si nous aimons notre histoire. Nous avons un moral et une culture positive qui explique notre croissance à 3,4%. Toujours les Autrichiens retrouvent leurs racines pour regarder vers l’avenir et danser la vie. Ils cherchent le compromis plutôt que l’affrontement, en rappelant leur culture et en ouvrant le pays aux entreprises les plus innovantes. Résultat de notre énergie optimiste, l’Autriche ce n’est pas seulement le pays de Red Bull, de Porsche, de Wolford, de Riedel, de Swarowskid’OMV, c’est aussi celui de la petite et moyenne entreprise présente partout dans le monde, telle celle de Shaffer Holz qui a fourni la structure en bois de la Fondation Vuitton, celle de Rieger Orgelbau qui a donné les 5 000 tuyaux d’orgue pour la Philharmonie de Paris. Partout nous privilégions l’esprit d’entreprise, par l’apprentissage dés le secondaire valorisé pour sa créativité. Et nous sommes ouvert aux énergies renouvelables et les technologies. L’Autriche sait aussi que le pouvoir ne se mesure pas seulement au nom d’habitants, ni même au niveau de vie, l’un des plus élevés d’Europe, mais à l’influence culturelle.  Ce fameux « soft power ». Et, en ce sens, nous restons un empire (rires).

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !