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"Tu te souviendras de moi" de François Archambault : quand Chesnais surpasse Chesnais
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Atlanti-Culture

Charles-Édouard Aubry pour Culture-Tops

Charles-Édouard Aubry pour Culture-Tops

Charles-Édouard Aubry est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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THEATRE
Tu te souviendras de moi
de François Archambault
Adaptation de Philippe Caroit
Mise en scène: Daniel Benoin
Avec Patrick Chesnais, Fanny Valette, Nathalie Roussel, Emilie Chesnais et Frédéric de Goldfiem
INFORMATIONS
Théâtre de Paris, salle Réjane
Du mardi au samedi à 21h, le samedi à 17h et le dimanche à 15h
Jusqu’au 2 décembre 
Durée : 1h05
Réservations : 01 44 53 88 88
RECOMMANDATION
          BON
THEME
La mémoire d’Edouard, prestigieux professeur d’université à la retraite, le lâche. Capable de disserter sans fin sur l’histoire, il a perdu la mémoire immédiate. Une situation qu’il supporte mal et qui fait vivre un enfer à sa femme, sa fille et son nouveau copain. Tout se mélange, ce qui donne lieu à des courts-circuits poétiques, des moments très embarrassants, des rencontres ratées ou inattendues.
POINTS FORTS
1/ L’interprétation:
     - Patrick Chesnais est magnifique. D’un naturel désarmant, parfois cynique ou colérique, il porte son personnage avec le détachement qu’on lui connaît mais y ajoute une humanité touchante. Il incarne formidablement cet intellectuel désarmé qui doit faire face à une situation nouvelle à laquelle rien ne l’a préparé.
      - Fanny Valette apporte sa pétulance et son enthousiasme juvénile et rentre, au propre comme au figuré, dans le jeu de Patrick Chesnais. Un joli duo. 
 2/ Le sujet:
La pièce pourrait être une comédie mais faire rire n’est pas le propos de l’auteur. Nous assistons au terrible spectacle d’un homme qui perd pied et tente par tous les moyens d’éviter la noyade. Son incapacité à se souvenir du quotidien le ramène à sa place d’intellectuel dans une société qui ne lui ressemble plus et le rejette.
POINTS FAIBLES
1/ Une dramaturgie confuse: le récit s’égare parfois dans des méandres qui paraissent artificiels. Si l’auteur a voulu réfléchir à la notion de mémoire et à la trace que nous laissons par nos actes, il se laisse embarquer sur des chemins de traverse, au risque de perdre de vue son fil conducteur.
2/ L’interprétation: hormis Patrick Chesnais et Fanny Valette, les autres comédiens ont plus de mal à exister sur la scène du Théâtre de Paris, ce qui donne un côté un peu hétéroclite à la distribution.
EN DEUX MOTS
La maladie d’Alzheimer est une métaphore du monde d’aujourd’hui : celui qui en est atteint oublie ce qui vient de se passer. Seul l’instant présent compte. A l’image de notre société qui semble effacer toutes les informations passées au profit d’une immédiateté instantanée : les nouvelles technologies, les réseaux sociaux, les systèmes d’information créent des décalages générationnels et des difficultés de communication.
UN EXTRAIT
Ainsi commence la pièce : « J’ai une très bonne mémoire. Je me souviens des dates. J’ai une mémoire phénoménale pour les dates, les dates de guerre, les changements de régime, les déclins des civilisations … »
L’AUTEUR
 François Archambault est un auteur canadien de 50 ans qui écrit principalement pour le théâtre mais a aussi scénarisé des séries TV et écrit des chansons. Auteur d’une douzaine de pièces, dont certaines ont été traduites et reprises à l’étranger, c’est sa deuxième pièce donnée au Théâtre de Paris, après « La société des loisirs » en 2013. Il a été distingué par plusieurs prix au Canada. « Tu te souviendras de moi » a connu un grand succès lors de sa création au Canada, en 2014, et un peu partout dans le monde.

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