Quand les programmes informatiques tentent d'imiter l'intelligence humaine <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Culture
Quand les programmes informatiques tentent d'imiter l'intelligence humaine
©DR

Bonnes feuilles

Nous aimons penser que nous avons une vie intérieure, que nos croyances et nos désirs proviennent des profondeurs obscures de notre esprit, et que si nous savions comment accéder à ce monde mystérieux, nous pourrions vraiment nous comprendre nous-mêmes. Dans son livre, "Et si notre cerveau était bête" publié aux éditions Plon Nick Chater révèle que cette entreprise est vouée à l'échec. Extrait 1/2.

Nick Chater

Nick Chater

Nick Chater est professeur de sciences du comportement à la Warwick Business School. Il travaille sur la rationalité et le langage en utilisant diverses approches théoriques et expérimentales et est l'auteur de "Et si le cerveau était bête" aux éditions Plon.

Voir la bio »

Les premières tentatives pour créer des programmes informatiques d'intelligence artificielle visant à reproduire l'intelligence humaine empruntèrent précisément cette voie. Beaucoup de philosophes et de psychologues sentaient pourtant que cette méthode était dès le début vouée à l'échec. Ceux-ci suspectaient, comme nous, que le subconscient soit une illusion. Mais les chercheurs ont persisté. Ils misaient sur le fait que s'il y avait ne serait-ce qu'une infime chance de réussir, cela valait la peine d'essayer. Réussir à produire les premières machines intelligentes en captant et en recréant notre manière de comprendre le monde serait un sacré exploit. Leurs espérances étaient grandes.

Pendant plusieurs décennies, les plus grands chercheurs ont estimé que les machines atteindraient le niveau d'intelligence humaine en quelque vingt ou trente années. Cependant, les progrès furent plus lents et le défi plus important que prévu. Dès les années 1970, on commença à douter sérieusement. Dans les années 1980, le programme d'exploration et de classement des savoirs a commencé à avoir des ratés. Depuis, le projet de modélisation de l'intelligence humaine a été lentement et discrètement abandonné à la faveur d'entreprises spécialement orientées vers la reconnaissance visuelle ou vocale numérique, la traduction automatique, les jeux en ligne, la robotique et les voitures autonomes. Depuis les années 1980, l'intelligence artificielle a surtout très efficacement servi à s'attaquer à ces problèmes particuliers. Cependant, ces succès ont été atteints en oubliant complètement l'extraction du savoir humain dans le but de trouver les principes du sens commun.

En revanche, au cours des dernières décennies, les chercheurs en intelligence artificielle ont progressé en construisant des machines capables d'apprendre sans les humains, en étant confrontées directement aux problèmes à résoudre. L'intelligence artificielle a pris une autre voie, bien que connexe : l'autoapprentissage. L'autoapprentissage fonctionne sans informations livrées par l'homme. Les machines vont elles-mêmes chercher les informations dans d'énormes quantités de données : images, signaux vocaux, corpus linguistique, jeux d'échecs, etc. Cela a été possible grâce à des progrès sur plusieurs fronts : les ordinateurs sont plus rapides, les puits de données plus vastes et les méthodes d'apprentissage plus pointues. Mais à aucun moment des pensées humaines n'ont émergé de théories reconstituées du sens commun.

Lien direct vers la boutique Amazon : ici

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !