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Liste de destinations favorites des objets perdus
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Bonnes feuilles

Les clés de la voiture ? Quelque part... Vos chaussettes ? Toutes divorcées... Votre chambre ? Une ambitieuse reconstitution du chaos originel… C'est un fait : vous êtes bordélique. Pourquoi lutter contre votre nature ? La tendance au désordre n'est pas une maladie incurable : quoi qu'en disent les obsédés du rangement, le bonheur peut aussi se trouver dans une maison "déstructurée" et un quotidien pas tout à fait réglé au millimètre. Extrait de Je ne suis pas bordélique, je suis créative de Candice Kornberg Anzel et Jessica Cymerman publié aux Editions Librio. 1/2

Candice Kornberg Anzel

Candice Kornberg Anzel

Maman de deux garçons et blogueuse, Candice Kornberg Anzel distille ses conseils déculpabilisants sur le site FamilyDeal et amuse plus de 370 000 fans sur sa page Facebook "Parents imparfaits". Elle est l'auteure de Avant j'avais une vie, maintenant j'ai des enfants (Librio n° 1136). 

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Jessica Cymerman

Jessica Cymerman

Maman de quatre enfants, Jessica Cymerman est journaliste et blogueuse. Elle partage ses billets d'humeur, drôles et décapants, sur son blog Serial Mother.

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Un matin comme un autre (sauf que c’était un 29 février, donc ça commençait mal), vous avez remarqué une soudaine pilosité au niveau de vos sourcils, du genre à faire passer François Fillon pour un débutant. Vous vous êtes dit: «OK, pas de problème, je vais m’épiler.» Jusqu’ici, rien de fou.

Irruption dans la salle de bains. Ouverture du tiroir. Éventrement de la trousse de maquillage. Fouille intensive entre un blush, un mascara, un tampon, un rouge à lèvres écrasé. Recherche de la pince à épiler. Vaine. À première vue: l’ustensile n’est pas là. Pourtant, vous l’y aviez rangé l’autre fois. MAIS SIIIIII, juste avant de partir à la soirée de votre copine Adèle. Bon, OK, si la pince n’est pas là, c’est qu’elle doit être dans le sac que vous aviez embarqué ce soir-là. Irruption, ouverture, éventrement, fouille intensive… Elle n’est pas là non plus. Mais vous aviez quel sac, d’ailleurs ? Le petit noir à paillettes ? Le petit noir en velours ? Le petit noir en cuir ? Le petit noir en skaï ?

Vous commencez à avoir des sueurs. Vous puez. Vous réfléchissez. Vos sourcils vous tiennent chaud. Vous n’avez absolument pas l’intention de vous laisser faire par une pince à épiler. Alors, prise d’une folie farfouilleuse à faire frémir le triangle des Bermudes, vous décidez de la traquer partout. Même dans les endroits les plus improbables.

Le frigo

Pourquoi le frigo? C’est le réflexe du bon vivant (= gros morfal) qui, un soir de beuverie ou de fringale nocturne, aurait pu pourquoi pas, malencontreusement, abandonner l’objet entre le Kiri et le brocoli. 

Sous le lit

Pourquoi sous le lit ? Parce qu’il faut bien reconnaître que, en raison d’une flemme de se baisser, on ne regarde jamais en dessous, sauf quand on cherche quelque chose. Statistiquement, on a donc de bonnes chances de trouver des trucs, mais rarement ce qu’on cherche au moment où on le cherche. On y découvre en règle générale de la poussière, des préservatifs, un paquet de gâteaux caché (gros morfal, toujours)…

La poubelle

Pourquoi la poubelle ? Parce qu’on croit à la psychologie et que, en psychologie, c’est ce qu’on appelle un acte manqué. Jeter un objet sans vraiment le vouloir signifierait qu’on n’en voulait plus, en fait. Typiquement, si la pince à épiler est dans la poubelle, c’est qu’à un moment, ne serait-ce qu’une microseconde, vous avez cru que le sourcil touffu serait à la mode dans les mois à venir. Vous avez eu tort, et votre punition, c’est de plonger le bras dans les immondices.

Le panier de linge sale

Un peu comme la poubelle, mais version light niveau cracra (et psychanalyse). Vous ne vouliez pas jeter l’objet, juste le nettoyer. Une fois la main dans les culottes, les chaussettes et autres teeshirts bien dégueus, on a envie de faire un petit vomi, et on se dit que non, en fait, on a dû la mettre ailleurs.

Le cartable de l’enfant

Pourquoi chez l’enfant ? Parce qu’il est possible que, au détour d’un couvrage de livre ou d’une signature de livret, vous ayez fait glisser la pince à épiler, la carte bleue ou la boucle d’oreille au fond du cartable de votre progéniture. Et surtout parce que si c’est le cas, elle se gardera bien de vous le dire, trop heureuse d’avoir un trésor enfoui dans sa besace.

La voiture

Pourquoi la voiture ? Parce qu’une fois c’est là que vous avez trouvé, entre deux miettes, des chewing-gums écrasés et trois mouchoirs, la carte grise que vous veniez de faire refaire pour la troisième fois et le billet de 100 euros que vous aviez eu pour Noël. Certains, parfois, y découvrent même un enfant oublié là pendant quelques années

Le placard à balais

Si vous n’avez pas de placard à balais, le placard à chaussures fera l’affaire (mais si vous n’avez pas de balai, pas étonnant que ce soit le bordel chez vous).

La machine à laver

Pourquoi la machine à laver ? Parce que c’est la suite logique du panier à linge sale: vous n’avez pas suffisamment poussé vos investigations. Reconstituons le cours des événements : on laisse sa pince à épiler dans la poche arrière de son jean, on met son jean à laver à 60, et hop, on récupère un jean riquiqui, avec une pince à épiler qui semble tout droit sortie du Titanic, toute vieillie, toute rabougrie, toute tordue. Attention: l’objet perdu est souvent rancunier et fourbe, sentiments qu’il manifeste en se glissant dans le plastique qui entoure la porte. Notez bien que la carte bleue, contrairement au rouge à lèvres par exemple, passe à la machine.

Les escaliers de votre immeuble

Si vos voisins ne sont pas des voleurs, ils se chargeront de vous la rendre (vous ne la retrouverez certainement pas vous-même, car, comme chacun sait, l’augmentation de la frénésie de recherche est proportionnelle à la sélectivité de la vision, dite «en tunnel»). Si ce sont des voleurs, vous n’en saurez rien, mais, de vous à moi, avoir des voisins qui font de la rétention de pince à épiler, ça craint.

Nulle part

C’est une probabilité immense. Les objets disparus sont voués à rester des objets disparus. Mais à vrai dire, ça dépend un peu aussi de ça: avez-vous ou non passé l’âge de demander à votre maman de chercher pour vous ? Keep the Faith.

Extrait de Je ne suis pas bordélique, je suis créative de Candice Anzel et Jessica Cymerman publié aux Editions Librio

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