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Serveurs en panne, maisons bloquées : derrière le bug OVH, les fragilités non maîtrisées de la domotique ?
©Reuters

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L’hébergeur Internet OVH a été touché par une importante panne, jeudi, rendant inaccessibles de nombreux sites et services. Pour ne pas se retrouver enfermé dans une maison connectée en rade et non chauffée, il faut surtout ne pas mettre tout ses œufs dans le même panier.

François-Xavier Jeuland

François-Xavier Jeuland

François-Xavier Jeuland est président de l’Observatoire de l'Immobilier Connecté et Responsable, ingénieur-conseil spécialisé en domotique et multimédia et auteur de plusieurs livres de référence dans le domaine dont la Maison Communicante – Réussir son installation domotique et multimédia (4e édition – Eyrolles).

Il est l'auteur de La maison communicante. Réussir son installation domotique et multimédia aux éditions Eyrolles.

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Atlantico : Après les déboires de l'hébergeur OVH, dont les secousses se sont faites sentir dans tout le web français, faut-il continuer à croire aveuglément dans les solutions de domotique, de plus en plus courante ?

 François-Xavier Jeuland : Le problème c'est avant tout la conception de la domotique. Il faut que les fonctions vitales soient hébergées en local, c'est ce qui différencie une bonne solution domotique d'une solution moins bonne. Même en mode dégradé, je dois pouvoir chauffer ma maison, ouvrir les portes, etc.

OVH est un bon hébergeur qui n'a pas eu de chance. Une telle panne n'arrivera pas deux fois. Ceci dit la responsabilité est partagée, car aucun fournisseur de domotique n'aurait dû s'héberger intégralement chez un seul fournisseur.

De même au niveau de l'installation domotique, s'il a existé des solutions hébergés à 100% en local dans la maison, la plupart des bons systèmes sont aujourd'hui mixtes : 50% en local, 50% dans le cloud. La domotique 100% cloud est vraiment à proscrire : sans même parler d'un dysfonctionnement de l'hébergeur, la box peut faire des siennes, ou la ligne internet...

Si certains appellent à avoir son propre serveur de domotique à domicile, l'expérience montre que ces solutions qui tournent sous Windows, ne sont tout bonnement pas assez stables pour une utilisation en domotique. Il existe une façon de faire un peu hybride avec le "fog computing". Entre le cloud et le local, cela consiste à suppléer la box, connectée au réseau, à une box secondaire fonctionnant en autarcie.

Au-delà de ces questionnements de fiabilité, je pense en tant que président de la Fédération Française de domotique qu'il faut surtout faire monter en compétence les métiers de ceux qui sont en contact avec l'utilisateur final et les bailleurs. Ne serait-ce que pour partager des astuces basiques en cybersécurité, tel que changer régulièrement son mot de passe, ce que peu de gens feront d'eux-même. Nous travaillons en ce sens avec l'AFNOR [Association Française de normalisation, ndlr] pour créer un label de confiance.

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