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"K.O" : rien que pour Laurent Lafitte
©Musée d'Orsay

Atlanti-culture

Le film de Fabrice Gobert, "KO", est un film intéressant mais qui peut finir par agacer à force de ne pas trancher entre réalité et rêve. Hésitations qui mettent encore plus en valeur la formidable performance de Laurent Lafitte qui confirme là qu'il est l'un des deux ou trois meilleurs comédiens français de sa génération.

Dominique Poncet pour Culture-Tops

Dominique Poncet pour Culture-Tops

Dominique Poncet est chroniqueuse pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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CINEMA
« K.O »
de FABRICE GOBERT
AVEC LAURENT LAFITTE, CHIARA MASTROIANNI, PIO MARMAÏ etc..
RECOMMANDATION : BON
THEME
Cadre haut placé dans une chaine de télé, Antoine Leconte ( Laurent Lafitte) est un type aussi odieux que dominateur, autant dans son environnement professionnel que dans sa vie privée. Un jour, au terme d’une journée très oppressante, il est plongé dans le coma… Quand il  se réveille, plus rien n’est comme avant. On lui a pris son bureau, on lui parle de haut, sa femme ( Chiara Mastroianni) vit avec un autre homme et, parce que les clefs en ont été changées,  il ne peut plus rentrer dans sa maison. Rêve ? Réalité ? Cauchemar ? Complot ?  Le spectateur est embarqué dans un drôle d’imbroglio.  Antoine Leconte, lui est K.O.  
POINTS FORTS
- Le scénario est habile, qui, sous ses dehors de thriller, traite de la violence  des relations dans les entreprises et au sein du couple, et qui, aussi, évoque le prix humain de certaines réussites.
- Ni réaliste, ni non plus franchement fantastique, K.O. est un film, si on ose dire,  « transgenre », qui  secoue la tête du spectateur  dans tous les sens et, même, par moments,  la met à l’envers. Si on se laisse aller, il déclenche  une sensation d’apesanteur. A condition d’aimer les états  seconds, entre réalité et illusion, vérité et mensonge, ce n’est pas désagréable.
- Une fois de plus, Laurent  Lafitte démontre  ici qu’il est un immense acteur, capable, en un quart de seconde, de transformer un type charmant, en tueur. Le comédien fascine par cette aptitude qu’il a à jouer dans une même scène des émotions contradictoires. A la fin de ce film, bien malin celui qui pourra dire si son personnage d’Antoine Leconte est devenu, ou pas,  sympathique. Mais, entre la première et la dernière image, on aura vu  un acteur nous inspirer tour à tour mépris et compassion,  empathie et répulsion. Chapeau l’artiste ! A ses côtés, l’élégante  Chiara Mastroianni joue, souverainement aussi, l’ambiguïté.
POINTS FAIBLES
La trajectoire  d’Antoine Leconte est-elle  rêve ou réalité? On aurait aimé que  le réalisateur donne quelques indices pour répondre à cette question. Il la laisse ouverte… C’est dommage, on quitte son film sur une impression d’inabouti et d’inachevé. Toute  cette histoire d’un revirement de situation sociale, au fond,  pour dire et démontrer quoi ?
EN DEUX MOTS
Bâtir un polar psychologique sur une  trame ancrée au départ dans une réalité sociale ( celle du monde de l’entreprise), puis  bifurquant dans l’univers de la science fiction… L’idée était bonne puisque Fabrice Gobert réussit à nous  captiver pendant les quatre  premiers cinquièmes de son film. Dommage que le créateur de la série Les Revenants n’ait pas réussi à boucler son scénario. 
Reste qu’il ne faut pas bouder son plaisir devant ce film étrange, porté par un Laurent Lafitte qui, au fil de ses rôles,  est en train de devenir un acteur incontournable, que ce soit, comme ici, au cinéma, ou  à la Comédie Française, cette grande maison de théâtre qu’il a choisi de rejoindre depuis maintenant quelques années. 
UN EXTRAIT 
« Avec Valentine Arnaud, ma co-scénariste, nous avions le désir de parler de la violence au travail, des rapports de pouvoir, du mépris, de l’incapacité qu’ont certains à se mettre à la place de l’autre…Mais nous ne voulions pas aborder ces sujets de manière frontale... Valentine a eu cette idée d’un scénario qui s’inspirerait… de ces comédies américaines où l’on voit la vie d’un type basculer dans un univers totalement différent de celui dans lequel il évoluait jusque là ». (Fabrice Gobert).
LE RÉALISATEUR
Né en 1974, Fabrice Gobert  commence par faire des études de commerce, avant de se former au cinéma, notamment, de 1994 à 1998, à Paris III. 
Il entre dans la profession en devenant assistant réalisateur sur des films documentaires et en tournant parallèlement son premier court métrage, Camille, qui est présenté dans de nombreux festivals. En 2005,  dans le cadre de la série  Lettre à un jeune cinéaste, il réalise pour Arte des rencontres filmées avec plusieurs réalisateurs dont Michaël Haneke et Lars von Trier. 
En 2010, il écrit  et tourne son premier long, Simon Werner a disparu, inspiré de ses années de lycée et qui est sélectionné au festival de Cannes dans la sélection Un certain Regard.
K.O. est son deuxième long.  Entre temps, entre 2011 et 2015, ce cinéaste quadragénaire a réalisé treize des seize épisodes de la série Les Revenants, diffusée sur Canal+.

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