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Ecole : tout n'est pas perdu
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"Primaire", le film d'Hélène Angel: quand une fiction en dit beaucoup plus qu'un documentaire. Chapeau!

François Quenin pour Culture-Tops

François Quenin pour Culture-Tops

François Quenin est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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CINEMA
Primaire
D’Hélène Angel
Avec Sara Forestier, Vincent Elbaz, Christian d’Assumçao, Guilaine Londez, Olivia Côte, Lucie Desclozeaux, Frédéric Boismoreau
LA REALISATRICE
Née en 1967 à Nice, Hélène Angel a étudié à la Femis, grande école de cinéma parisienne, au département réalisation. Son premier court métrage, « La vie parisienne », justement, avec Valérie Bonneton, remporte le grand prix du public au festival de Clermont Ferrand en 1995. Son premier long, « Peau d’homme, cœur de bête », obtient le Léopard d’Or du festival de Locarno en 1999. Elle dirige Daniel Auteuil et Emmanuelle Devos dans son deuxième, « Propriété interdite » (2011). « Primaire », son quatrième film, est, comme son nom l’indique, consacré à l’école.
THEME
Florence (Sara Forestier), est institutrice dans un établissement public de Grenoble – nous l’apprenons à la fin du film quand la caméra s’échappe du quartier de l’école pour embrasser les montagnes alentour. Elle est responsable d’une classe de CM2 et elle y met tout son cœur. Elle est maman d’un petit garçon brillant qui est dans sa classe, ce qui ne facilite pas leur relation. Quand débute le film, elle découvre Sacha, un enfant mutique qui semble livré à lui-même, comme abandonné.
La caméra s’éparpille parmi tous ces enfants différents que la maîtresse couve du mieux qu’elle peut. Il y a dans la classe une fillette trisomique qui est épaulée par une aide, Madame Duru (Guilaine Londez). Florence concentre son attention sur une autre fillette d’origine asiatique qui a des difficultés en lecture. « Aucun élève ne quitte ma classe sans savoir lire », la rassure-t-elle. 
Le spectateur suit donc une année scolaire et ne se lasse pas d’assister à l’explosion de vie que tous ces enfants manifestent, à l’exception de Sacha, épine au cœur de l’enseignante.
POINTS FORTS
Si cette classe est unique, c’est grâce à la généreuse personnalité de son institutrice. Et si cette institutrice est si attachante, c’est grâce à la comédienne Sara Forestier. Cette actrice habite ses rôles. Il suffit de la voir dans « Le nom des gens », superbe comédie qui vient de repasser à la télévision. Elle vibre avec les élèves et avec la vie. Mère divorcée, il lui arrive d’avoir des états d’âme, mais toujours l’école la remet en selle.
L’autre comédien qui embellit le film, parmi tous les autres, c’est Vincent Elbaz, qui joue Mathieu, livreur de pizzas de son état. Il est à l’opposé de l’institutrice par son côté un peu fruste. Pourtant, ils ont quelque chose en commun, la recherche du bonheur. Leur rencontre est due à Sacha. Mathieu est son père. L’enfant est rejeté par sa mère mais aussi, moins brutalement par son père qui ne veut pas le prendre en charge, compte tenu de ses maigres moyens et de la vie qu’il mène. Le malheur des enfants est insupportable. Mais dans ce si beau film, on le supporte parce que toute l’équipe enseignante est tendue dans la même direction : permettre aux enfants, y-compris à Sacha, de grandir.  
POINTS FAIBLES
On a déjà compris que les points faibles sont inexistants. Ce film est un bonheur.
EN DEUX MOTS
On se souvient de l’excellent documentaire de Nicolas Philibert, « Être et avoir », qui filmait un instituteur dans une école de village. C’était l’école idéale qui ne semble exister qu’au cinéma. Et pourtant, là, elle existait aussi dans la vie. Avec « Primaire », nous sommes dans la fiction. Et cette fiction déborde de vie pour montrer que l’enfance est le moment stratégique pour construire et réussir une vie d’homme et de femme. A l’origine de l’idée du film, « l’émotion que j’ai ressenti, explique la cinéaste, quand mon fils a quitté l’école en fin de CM2. Je pleurais parce que c’était la fin de l’enfance, et il était tout excité par la vie qui s’ouvrait devant lui ! ».
UNE PHRASE
« Sara [Forestier] me fait penser à certains rôles d’Annie Girardot jeune, elle a quelque chose de Girardot, une actrice que j’ai toujours admirée, elle a la même intensité ».
Vincent Elbaz
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