Radin : mérite à peu près la dépense<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Culture
Radin : mérite à peu près la dépense
©Allociné / Mars Films

Atlanti-culture

Sans être fracassant, le film de Fred Cavayé se laisse voir avec plaisir, d'autant que la distribution est remarquable.

François Quenin pour Culture-Tops

François Quenin pour Culture-Tops

François Quenin est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
Voir la bio »

Le réalisateur

Fred Cavayé a commencé par la photo de mode, puis il a réalisé trois courts métrages et travaillé à l’écriture de scénarios, notamment pour Patrice Leconte et sa « Guerre des miss » (2009). Son premier long-métrage, « Pour elle » (2008), avec Vincent Lindon et Diane Kruger, est un bon thriller, de même que les deux suivants, « A bout portant » (2010) et « Mea Culpa » (2014). « Pour elle », histoire d’un homme qui veut sauver sa compagne incarcérée, a fait l’objet d’un remake américain, « Les trois prochains jours » de Paul Haggis, avec Russel Crowe. Du coup, Cavayé a été approché pour réaliser « Die hard : belle journée pour mourir », film américain à gros budget avec Bruce Willis, mais il a refusé après lecture du scénario, préférant des films plus « à hauteur d’homme », dit-il, ce qui est tout à son honneur de cinéaste et explique le projet et la réalisation de son nouveau film, « Radin ! ».

Thème

Quand il était encore dans le ventre de sa mère, François Gautier (Dany Boon) avait entendu la supplication de sa génitrice : surtout ne soit pas comme ton père – qui n’avait plus d’argent au deuxième jour du mois parce qu’il achetait n’importe quoi jusqu’à plus soif. Devenu brillant premier violoniste dans l’orchestre symphonique d’un conservatoire de région, François passe le temps où il ne fait pas de musique à mettre au point des stratégies pour dépenser de moins en moins. Son banquier (Christophe Favre) est son premier confident et quasiment son psy. Bien sûr, pour mener une existence d'ermite, François n’a pas de vie privée. Lorsqu’une ravissante violoncelliste (Laurence Arné) arrive dans l’orchestre, le dilemme de François devient cornélien : comment l’inviter au restaurant sans dépenser un sou ? L’angoisse s’approfondit quand une grande jeune fille (Noémie Schmidt) sonne à sa porte et se présente comme étant sa fille.

Points forts

- Le scénario est habile – trop habile ? Les dialogues ciselés. Le spectateur est excité au début par l’invention dont François fait preuve pour ne rien dépenser dans le quotidien… On a presqu’envie de l’imiter tellement cela tombe sous le sens : on est dans une société du gaspillage, c’est François qui a raison. On vous laisse découvrir ses multiples combines, c’est hilarant.

- Dany Boon est formidable dans le rôle d’un homme qui prend tous les autres pour des imbéciles, un peu comme un Louis de Funès autrefois, qui d’ailleurs s’était essayé au rôle de « L’Avare » de Molière. Et quand la situation se retourne, quand tout le monde découvre sa pingrerie, l’acteur continue à jouer à contre emploi ce rôle d’un homme pitoyable qui ne fait même pas pitié.

- Les deux comédiennes, femmes de sa vie, l’amoureuse Laurence Arné, la fille cachée Noémie Schmidt, sont également à l’unisson de ce bon casting. Laurence Arné, qui s’est fait les griffes dans des séquences courtes sur Canal +, les rentre pour devenir une jeune femme timide qui peut exploser lorsqu’on se moque de son François. Noémie Schmidt, que l'on n'a pas oublié dans le film "L'étudiante et Monsieur Henri" au côté de Claude Brasseur, est craquante et finit d’ailleurs par craquer lorsqu’elle découvre la vraie nature de ce père, inconnue.

Points faibles

- En principe, « Radin ! » est une comédie. En réalité, si on sourit souvent, on rit une ou deux fois et l'on ne s’esclaffe jamais. Donc nous ne sommes pas dans la farce. Tant mieux ou tant pis ? En fait les pratiques incongrues de notre avare ne surprennent qu’au début. Certes l’intrigue suit son cours et se renouvelle. Mais pas suffisamment sans doute.

- Le dénouement est agréable puisque « Radin ! » n’est tout de même pas un drame. Fred Cavayé affirme qu’il a toujours aimé le cinéma du samedi soir, c’est ce qu’il veut faire et qu’il réussit. Mais la comédie italienne d’autrefois ajoutait quelque chose de piquant et de grinçant et c’est ce qui manque à « Radin ! ».

En deux mots

Après trois thrillers serrés, Fred Cavayé a retravaillé un scénario d’Eric Jehelmann qui lui permettait de changer de genre tout en ne renonçant pas au cinéma qu’il aime. La présence de Dany Boon, qui termine le tournage de son nouveau film, « Raid dingue », a fait le reste. Et voilà pourquoi Fred Cavayé, né à Rennes en 1967, fait partie des cinéastes français "bankables"...

Une phrase

« Rien qu’apprendre ces rudiments du violon m’a demandé beaucoup de travail et a au passage cassé les oreilles de la famille ! Mais je me suis accroché… Et aujourd’hui je continue à prendre des cours de violon. » Dany Boon

Recommandation

BonBon

Cinéma

Radin !

De Fred Cavayé

Avec Dany Boon, Laurence Arné, Noémie Schmidt, Christian Ridremont, Christophe Favre, Karina Marimon, Stephan Wojtowicz

POUR DECOUVRIR CULTURE-TOPS, CLIQUEZ ICI : des dizaines et des dizaines de critiques sur chaque secteur de l'actualité culturelle

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !