Atlanticulture
Opéra : halte au gâchis des mises en scène !
"La Norma" présentée à Paris est une superbe réussite vocale, mais une nouvelle fois gâchée par des partis-pris de mise en scène frisant le ridicule.
L'auteur
Bellini nait en 1801 en Sicile, à Catane.Il fait ses études musicales au conservatoire de Naples où dès 1825 est monté par trois de ses disciples son premier opéra, Adelson et Salvini .En 1826 il écrit pour le San Carlo, Bianca et Giordano, puis dans la foulée du succès, Il Pirata pour la Scala de Milan .Suivent I Capuletti e i Montecchi à la Fenice de Venise en 1830; l’année suivante, La Sonnambula le fait connaitre dans toute l’Europe. Norma est créée à la Scala la même année..Rossini l’invite alors à écrire pour le Théatre Italien de Paris où il s’installe, à Puteaux . I Puritani sont créés triomphalement en 1835 . Il reçoit la légion d’honneur quelques jours avant de mourir.Il est enterré au Père Lachaise où son mausolée existe toujours.Il repose maintenant dans la cathédrale de Catane où le théâtre municipal inauguré en 1890 par une représentation de Norma, porte son nom.
Bellini est l’un des pères du bel canto, technique qui demande aux chanteurs la beauté du ton, le contrôle du souffle, l’agilité et la flexibilité d’une note à l’autre.Les difficultés de ses partitions expliquent la rareté des représentations de chefs d’oeuvre qui ont marqué l’histoire de l’opéra.
Thème
Norma, grande prétresse druidique, a rompu ses voeux de chasteté et a eu deux enfants avec le proconsul romain Pollione qui, depuis, est tombé amoureux d’Adalgisa . N’en sachant rien Norma le protège en calmant les appétits guerriers du peuple. Lorsqu’Adalgise avoue ses sentiments, Norma tente de se suicider mais ne peut se résoudre à tuer ses deux enfants. Elle frappe alors le gong du rassemblement contre les romains. Pollione est arrêté mais refuse d’abandonner Adalgisa . Norma leur confie ses enfants et décide de mourir. Touché, Pollione la suit vers le bûcher.
Points forts
- La performance des deux interprètes féminines. La santé vocale de la jeune Maria Agresta qui incarne Norma est insolente et sa présence scénique est à l’avenant. Elle est la "raison" de la soirée: elle subjugue et émeut à la fois. Sonia Ganassi est une Adalgisa au niveau. Leurs duos sont un enchantement. Les Parisiens en arrêtent presque de tousser !
- Le choeur de Radio France est un formidable partenaire et écrin pour ces deux voix au sommet. A la tête de l’orchestre de chambre de Paris, Riccardo Frizza assure.
- Quelques belles images à la fin : lorsque le bonzai devient chène puis que la scène s’embrase.
Points faibles
- La mise en scène qui nous impose durant deux heures un mur de béton en guise de forêt druidique et écrase le jeu des chanteurs.
- Des costumes en sacs à patate pour les Gaulois qui n’évoquent rien d’autre que la laideur. Même les femmes portent d’horribles pantalons en ce matériau sous leurs tuniques bleues.Les romains sont épargnés et ont droit au complet veston... - - - Hélas, le ténor souffre à assumer sa partition, notamment au premier acte.
En deux mots
Contrat rempli côté vocal : les performances feront date.
Le bonheur est entâché par la laideur de ce qui est à voir.
Recommandation
Excellent (pour la partie vocale)
Opéra
Norma de Vincenzo Bellini
Livret de Felice Romani
Mise en scène : Stéphane Braunschweig
Orchestre de chambre de Paris dirigé par Riccardo Frizza
Informations
Théâtre des Champs Elysées
15 Avenue Montaigne 75008 Paris
Réservation : 0149525050
ATTENTION : dernière représentation, le 20 décembre
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