Que sont devenus les Lions d’or de la Biennale de Venise ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Daniel Buren a été recompensé pour l'ensemble de son oeuvre.
Daniel Buren a été recompensé pour l'ensemble de son oeuvre.
©Reuters

Serenissim'art

En attendant de connaître les nouveaux lauréats 2015, tour d’horizon des plus grands artistes contemporains que le jury de la Biennale de Venise a su reconnaître, que ce soit au début de leur carrière ou pour récompenser l’ensemble de leur œuvre.

François-Xavier  Trancart avec Artsper

François-Xavier Trancart avec Artsper

François-Xavier Trancart est le co-fondateur d'Artsper.com, site web spécialisée dans la vente et l'actualité de l'art contemporain .

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Grand rendez-vous mondial de l’art contemporain, cette année plus de 150 artistes représenteront 53 pays à la Biennale de Venise qui ouvrira ses portes samedi 9 mai pour sa 56ème édition. Tous les deux ans, deux artistes se voient attribués pour l’ensemble de leur œuvre l’une des récompenses les plus reconnues dans le milieu de l’art contemporain : le Lion d’Or  de la Biennale de Venise.

1986 : Daniel Buren  - Lion d’Or de la participation nationale

Artiste français né en 1938, vous le connaissez certainement pour ses sculptures et ses œuvres d’architecture qui ornent les villes de France et du monde : les anneaux de l’île de Nantes, les arches du tram de Mulhouse, le pont jouxtant le Guggenheim à Bilbao … Son style est aussi minimaliste que ses sculptures sont monumentales.

En 1986, lorsqu’il gagne le Lion d’Or pour sa représentation du pavillon français face aux autres pays, il est déjà l’objet d’une polémique dans la capitale pour son œuvre "Les deux plateaux" (communément appelée "Les colonnes de Buren") dans la cour d’honneur du Palais Royal. Remplaçant ce qui servait de parking aux institutions attenantes, ce projet au concept définitivement urbain, est constitué de colonnes rayées noires et blanches de différentes tailles, conçues pour laisser la possibilité au public de jouer avec la sculpture, créant un contraste avec la solennité du bâtiment attenant qui abrite le Conseil d’état et le ministère de la culture. En janvier 1986, les travaux sont déjà bien entamés, mais Jacques Chirac, alors maire de Paris, ordonne l’arrêt complet du chantier, s’attirant ainsi les foudres de la communauté artistique. Faisant appel au droit moral de l’artiste sur son œuvre, Daniel Buren obtient finalement l’achèvement de son œuvre peu avant que la Biennale ne commence. 1986 fut donc sans doute l’année qui lui a permis d’asseoir sa renommée !

1988 : Jasper Johns - Lion d’Or

En 1988, le Lion d’Or de la Biennale lui est décerné pour l’ensemble de son œuvre. Déjà un artiste accompli et reconnu à l’époque, cette récompense vient comme une confirmation de son parcours déjà bien rempli. Aujourd’hui certaines de ses œuvres atteignent les dizaines de millions de dollars aux enchères et il fait partie des icônes de l’art contemporain américain qui ornent les murs des musées, aux côtés de Andy Warhol et Jackson Pollock. Il est considéré comme le précurseur du pop art qu’il a initié en reprenant le concept du ready-made de Duchamp au début de sa carrière à la fin des années 50.

1990 : Anish Kapoor - Lion d’Or du meilleur jeune artiste

En 1990, Anish Kapoor n’a que 36 ans et est au tout début de sa carrière d’artiste lorsque les jurys de la Biennale lui décernent cette récompense. L’année suivante, il gagne le prestigieux Turner Prize et il a depuis notamment participé à des expositions au Tate Modern à Londres, au Moma à New York et au Grand Palais à Paris. Vous avez sans doute entendu parler de lui récemment pour sa prochaine exposition française, qui lui permettra d’investir les jardins du château de Versailles pendant tout l’été.

Ses impressionnantes sculptures sont généralement de forme simple et incurvée, faites d’un seul bloc, et atteignent parfois les 35 m de long. Ses travaux les plus récents, tels que le "Cloud Gate" qui trône sur le Millenium Park de Chicago, réfléchissent leur environnement, grâce à des matières comme le miroir, jouant ainsi avec la dualité terre-ciel, visible-invisible.

1997 : Gerhard Richter - Lion d’Or

Reconnu comme l’une des figures majeures de la peinture contemporaine, le Lion d’Or qu’il reçoit en 1997 vient couronner toute une série de récompenses qu’il reçoit en l’espace de deux ans. Sa carrière était déjà bien lancée, mais cette reconnaissance lui ouvre les portes du marché de l’art, faisant de lui quelques années plus tard en 2012 l’artiste vivant le plus cher du monde. Ses œuvres sont aujourd’hui pour la plupart dans des collections privées mais font souvent l’objet d’expositions temporaires dans des musées reconnus. Vous l’avez peut être ainsi déjà vu au Centre Pompidou, qui lui consacre une rétrospective en 2012.

Né dans le bloc de l’Allemagne de l’Est, il a suivi les études très classiques du réalisme socialiste mais s’est exilé à l’Ouest par amour pour la peinture abstraite, et aussi étonnant que cela puisse paraître, on ne pourrait pas mieux décrire son style, constitué d’œuvres issues de ces deux influences.

2005 : Annette Messager - Lion d’Or de la participation nationale

Annette Messager a été la première femme à représenter la France à la Biennale de Venise en 2005, ce qui a permis à son pays natal de remporter le Lion d’Or pour le meilleur pavillon. Elle est maintenant exposée à la Fondation Louis Vuitton, elle a fait l’objet d’une rétrospective au Centre Pompidou. Les institutions françaises mettent sans doute rarement en avant les artistes français, mais quand ils le font, ils sont sûrs de ne pas se tromper. Cette artiste plasticienne nous plonge dans l’intimité de son univers féminin avec chacune de ses œuvres. Elle travaille beaucoup les icônes du carcan de la féminité : les revues de beauté, les carnets intimes, les travaux à l’aiguille,…

2009 : Yoko Ono - Lion d’Or pour l’ensemble de son œuvre

Vous la connaissez sans doute en tant que muse du fondateur des Beatles, John Lennon. Pourtant, Yoko Ono mériterait bien plus d’être connue pour l’ensemble de son œuvre artistique qui lui a valu un Lion d’Or en 2009. Cette artiste plasticienne mêle admirablement sa maîtrise des diverses disciplines artistiques : musique, sculpture, théâtre … dans ses œuvres qui font participer le spectateur et l’interpellent sur les sujets qui lui tiennent à cœur : l’environnement, l’amour, et la paix.

Depuis 2009, son Wish Tree, auxquels des artistes continuent à contribuer régulièrement, est exposée au Museum of Modern Art à New York. Elle a fait l’objet d’une importante rétrospective en 2014 au Musée Guggenheim à Bilbao.

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