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“4 minutes” : une très forte histoire  de femmes
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Deux femmes blessées par la vie, et plongées dans le milieu carcéral, vont apprendre à se connaître et se comprendre grâce à la musique. Adaptée du film "4 minutes" du réalisateur allemand Chris Krauss, cette pièce mise en scène par Jean-Luc Révol est une très agréable surprise.

Véronique Guionin

Véronique Guionin

Véronique Guionin est chroniqueuse pour Culture-Tops.
Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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"4 minutes", de Chris Kraus

Adapté du film "4 Minutes" par Sylvia Roux et Nycole Pouchoulin

Mise en scène : Jean-Luc Révol

Avec Pauline Leprince, Andréa Ferréol, Laurent Spielvogel, Erick Deshors

L'auteur

Chris Kraus est un écrivain et réalisateur allemand. "4 Minutes" fut son deuxième long métrage, réalisé en 2006 et salué par la critique internationale. La pièce en est une adaptation. 

Le thème

Deux femmes dans un univers carcéral vont, par le biais de la musique, faire tomber les murs qui les séparent et se rapprocher. Mystères et blessures les entravent. Un long chemin de libération s'ouvre à elles. Où mène-t-il ?

Points forts

1 - Le texte est puissant; l'histoire, construite sur un fond sombre et désespéré, s'éclaire progressivement. Au cœur de l'intrigue (qui perdure tout au long de la pièce sans faiblir) et de la vie de tous les personnages, l'auteur a placé la musique, rédemptrice exigeante, parfois jusqu'à l'aliénation. 

2 - Les personnages jouent parfaitement leur partition. 

Deux hommes faibles, manipulateurs, font la part belle à deux tempéraments forts de femmes malmenées par la vie.

En gardien de prison violent et veule, Erick Deshors campe un homme qui tente d'exister. Le père abusif, Laurent Spielvogel, est une ombre glaçante.

Andréa Feréol et Pauline Leprince sont captivantes. La femme vieillissante rigide, enfermée dans son secret, et que seule la musique fait vivre, prodigue des cours de piano à une jeune femme, pianiste surdouée qui hurle sa haine et vibre de violence. Elle est accusée de meurtre. Derrière ces façades, leurs fragilités vont se révéler, une amitié naître, qui permettra qu'affleurent libération et douceur.

Andréa Fereol, toute en force contenue, exprimant  ses sentiments avec une maîtrise exceptionnell, est le vibrant pivot de la pièce.

Pauline Leprince, en rebelle blessée et indomptable, est impressionnante. Elle apparaît comme un éclat tranchant de lumière dans cet univers de compromis et de violence. Elle nous éblouit dans les 4 minutes salvatrices de la dernière scène. 

3 - Belle mise en scène sobre et fluide donnant à chaque acteur un espace de jeu à la mesure de son personnage. 

4 - Le décors montrant en alternance l'univers carcéral et un intérieur petit bourgeois d'après guerre n'est pas oppressant. La présence d'un beau piano demi-queue noir laqué, qui en est l'attraction visuelle première, montre que la musique est l'axe de gravité de la pièce. 

Points faibles

Je n'en vois pas.

En deux mots

Un texte porté par des acteurs de talent. 

Adaptation, mise en scène, décors, lumières et musique, costumes, tout sonne juste. L'émotion est au rendez vous. 

On vibre. Une grande réussite.

Recommandation

Excellent !

Informations

Théâtre La Bruyère

5 rue La Bruyère

Paris 9°

Jusqu'au 3 janvier

Réservation : 0148747699

www.theatrelabruyere.com

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