Le crâne d'Henri IV ne serait pas le sien

Découvert en fin d'année 2012, un crâne a été identifié comme étant celui d'Henri IV. En décembre dernier, une équipe menée par le docteur Philippe Charlier a établi un profil génétique commun entre la tête du roi décapité en 1793 et du sang séché appartenant à Louis XVI, son descendant.

Alors que le crâne se trouve désormais dans un coffre-fort, le professeur Cassiman, un généticien belge, vient de contester les conclusions des analyses menées par l'équipe du Dr Charlier. Aidé de l'historien-journaliste Philippe Delorme, il a sollicité trois princes de la lignée des Bourbons, descendants d'Henri IV, pour effectuer des tests ADN. "Au final, ces trois cousins ont tous la même signature ADN, le même chromosome Y, signe de l’ascendance masculine", explique Philippe Delorme. Ce chromosome Y ne se retrouve pourtant pas dans le sang de Louis XVI ni dans celui du supposé Henri IV.

"L’enseignement le plus important de notre étude, c’est qu’il ne faut jamais publier de résultats ADN sans les avoir contrôlés avec des descendants vivants", affirme le professeur Cassiman. Des propos qui ont évidemment fait réagir le Dr Charlier. Selon lui, la non-concordance des résultat peut s'expliquer par le fait qu'il existe entre 1 et 4% d'enfants nés d'un père différent qu'attendu.

"Il existe treize générations au maximum entre Henri IV et les trois sujets vivants testés dans cette étude, ce qui porte le risque de non-paternité légitime entre 12 et 41% sur l’ensemble de ces générations", explique-t-il, rappelant que son équipe a établi 23 arguments morphologiques "permettant une identification de la tête comme appartenant à Henri IV au-delà de tout doute raisonnable". En attendant la résolution de ce casse-tête, le crâne attend toujours dans une banque, propriété du chef de la maison Bourbon, Louis de Bourbon, duc d'Anjou.