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 Espace : un bout de Terre retrouvé… sur la Lune
©Dibyangshu SARKAR / AFP

Vestige cosmique

Selon les travaux d'une équipe de géologues internationale, un échantillon lunaire, ramené par la mission Apollo 14, contiendrait un petit morceau de Terre vieux de 4 milliards d'années.

Nombreux sont les scientifiques à s'accorder sur la théorie que la Lune, notre satellite naturel, serait née d'un violent impact entre la Terre et un objet céleste de la taille de Mars, appelé Théia, lorsque la planète bleue n'était alors qu'à son stade de formation primitif, aussi appelé l'Hadéen, il y a 4,4 milliards d'années. Une nouvelle découverte scientifique semble en tout cas confirmer cette hypothèse.

Des minéraux d'origine terrestre

Comme le rapporte Le Figaro ce mercredi 30 janvier, une étude dont les résultats sont parus la semaine dernière dans la revue Earth and Planetary Science Letters révèle qu'un des échantillons lunaires ramenés de notre satellite lors de la mission Apollo 14, en 1971, contiendrait un petit morceau de Terre primitive. Et pour cause : l'échantillon en question, le 46e fragment de la 321e pierre lunaire, est particulier. Il s'agit, dans le jargon des géologues, d'une "brèche", c'est-à-dire un agrégat de cailloux plus petits ayant fusionné, où figure une partie plus claire, qui a attiré l'attention des chercheurs.

En expertisant cette partie de la roche, les géologues ont constaté la présence de cristaux de quartz, de feldspath et de zircon, des minéraux très communs sur Terre mais relativement rares sur la Lune. La présence, également, de cérium oxydé dans le zircon, atteste que le minéral s'est formé dans un environnement riche en oxygène, tandis que la Lune est dénuée. Enfin, les quantités de titane relevées induisent que la roche a été formée sous une pression élevée, équivalente à celle qui règne à 20 km de profondeur sous terre, tandis qu'il faut aller bien plus profond sur la Lune, où la gravité est plus faible, pour retrouver une telle pression.

Une première historique

"C'est un faisceau d'indices qui pointe de manière assez convaincante vers une origine terrestre, même s'il n'est jamais possible d'être sûr à 100%", explique Frédéric Moynier, professeur de cosmochimie à l'Institut de physique du globe de Paris interrogé par Le Figaro. "Ce serait la première fois que l'on détecte un morceau de Terre dans un échantillon lunaire", ajoute-t-il. Il s'agirait également de la roche terrestre la plus vieille jamais identifiée, puisque l'uranium retenu dans le zircon présent dans l'échantillon permet d'évaluer à 4 milliards d'années l'âge de cette roche, alors que les plus vieilles roches terrestres recensées sont plus jeunes d'environ 200 millions d'années.

Dans l'hypothèse où la Terre aurait été percutée par Théia il y a 4,4 milliards d'années, donnant naissance à la Lune, le petit fragment de roche terrestre découvert dans l'échantillon lunaire pourrait être le fruit d'une deuxième collision entre un objet impacteur et la planète bleue.

Le Figaro

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