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Les pieuvres deviennent plus amicales sous ecstasy comme les êtres humains
©FRED TANNEAU / AFP

Effets secondaires

Des chercheurs viennent de découvrir que les créatures des fonds marins partagent des similitudes avec l'espèce humaine.

Les poulpes et les humains n'ont, à première vue, rien en commun. Ces créatures intelligentes, gélatineuses, au sang bleu, dotées de huit tentacules et de trois coeurs ressemblent plus à des extraterrestres, 

Lorsque les pieuvres se retrouvent plongées dans une eau qui contient des traces d'ecstasy, des similitudes apparaissent alors. Ces informations ont été dévoilées dans le cadre de travaux scientifiques publiés dans la revue Current Biology ce jeudi 20 septembre. Ces créatures solitaires qui peuplent les fonds marins deviennent alors plus amicales et sociales lorsqu'elles sont exposée à la MDMA.

Cette découverte témoigne donc que sur le plan de l'évolution nous partageons plus de choses avec cette espèce que nous aurions pu le penser, selon des précisions des neuroscientifiques de la Johns Hopkins University School of Medicine.  

"Les cerveaux des poulpes sont plus proches de ceux des escargots que des humains, mais nos recherches apportent la preuve qu'elles peuvent montrer des attitudes similaires aux notres", selon Gül Dölen. 

Dölen et son équipe étaient intéressés dans les effets de l'ecstasy sur les poulpes car ce sont des créatures qui sont intelligentes et conscientes. D'après les chercheurs, les céphalopodes solitaires attirent leurs proies dans leurs tentacules, apprennent par observation et ont une mémoire épisodique. Ces créatures auraient même un sens de l'humour et feraient des farces. 

Eric Edsinger et Gül Dölen ont étudié la séquence génomique des Octopus bimaculoides. Ils ont découvert des similitudes surprenantes entre les pieuvres et les humains. Nous avons presque les mêmes codes génétiques pour le transporteur qui lie le neurotransmetteur sérotonine - un régulateur d'humeur - à la membrane des neurones.   

La sérotonine est associée à l'humeur et liée à la dépression. Dans le cerveau humain, la MDMA relie les cellules qui transportent la sérotonine. C'est la raison pour laquelle la prise d'ecstasy altère les humeurs et transporte les gens en extase. 

Les recherches prouvent que les poulpes solitaires exposées à la MDMA deviennent donc effectivement bien plus sociables. Quatre pieuvres plongées pendant dix minutes dans de l'eau avec de la MDMA liquéfiée ont absorbé de la drogue à travers leurs branchies. Les pieuvres ont ensuite été séparées dans des chambres expérimentales. Les quatre créatures sous ecstasy ont été placées dans ces zones pendant 30 minutes et ont toutes montrées un intérêt pour le dispositif voisin dans lequel une pieuvre était enfermée.

Sans l'ecstasy, les pieuvres ont montré beaucoup moins d'intérêt envers la créature enfermée.

Cette expérience démontre donc, selon les chercheurs, que les circuits du cerveau qui guident les attitudes sociales  chez les pieuvres ne sont pas si différentes que chez les êtres humains. Elles sont la plupart du temps inexploitées sauf lors des accouplements et l'effet social peut être influencé par l'utilisation de l'ecstasy. 

Cette étude pose néanmoins des questions éthiques sur l'utilisation de drogues sur les animaux. 

Lu sur Quartz

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