Moscou, les plaines d'Ukraine…
Eurovision 2016 : La Crimée propose la nationalité russe à la gagnante ukrainienne
La péninsule russe souhaite récupérer la lauréate sur la terre d'origine de son père.
Depuis la victoire de Jamala, candidate d'origine tatar au concours Eurovision de la chanson le 14 mai dernier, les réactions se multiplient.
Après la colère du Kremlin qui s'est vu rafler le trophée à la dernière minute, c'est maintenant au tour de la Crimée de proposer la nationalité… russe à la chanteuse.
De mère arménienne et de père tatar de Crimée, Jamala, de son vrai nom Susana Jamaladinova est née au Kirghizistan, en Asie Centrale, pays musulman sunnite de l'ex-URSS.
Sa chanson 1944 reprend un pan de l'histoire soviétique. Cette année-là, les tatars de Crimée furent déportés par Staline, principalement en Asie Centrale, sur des soupçons de collaboration avec les nazis. La moitié d'entre eux trouvera la mort en raison de conditions de vie très rudes. Parmi eux se trouvait l'arrière grand-mère de Jamala.
Les tatars ne retournèrent en Crimée qu'après l'éclatement du bloc soviétique en 1991. Lorsque la péninsule devient alors russe par l'annexion décidée par Vladimir Poutine en mars 2014, la pilule est dure à avaler pour le peuple tatar de Crimée, opposé au régime soviétique.
En effet, le Kremlin encourage voire contraint les habitants de Crimée à prendre la nationalité russe. Depuis l'annexion, des militants tatars ont été écroués, ou interdits d'entrée sur le territoire. Des abus condamnés par l'ONU, les Etats-Unis et l'UE. Depuis la finale de l'Eurovision, Kiev et Moscou ne cessent de vouloir récupérer la chanteuse :
"J'insiste sur le fait que la Crimée est la patrie de Jamala" - a déclaré lundi à la presse russe le vice-Premier ministre du gouvernement de Crimée, Georgy Muradov. "Les Tatars seront toujours les bienvenus en Crimée", a-t-il ajouté.
A LIRE AUSSI : Bilan de l'Eurovision 2016 : Ukraine : top ! Russie : K.-O. ! France : Honorable
En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.
Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !