Une teuf "DSK" à Nantes

La référence est explicite et elle passe mal. Avec une affiche montrant une soubrette et un slogan "Ben dis donc, on te voit plus à l’hôtel", les étudiants nantais qui organisent le 24 novembre une soirée "Tonus DSK", ont déclenché une polémique. Difficile de ne pas y voir un clin d'oeil très appuyé à l'affaire du Sofitel entre Dominique Strauss-Kahn et Nafissatou Diallo.  

DSK signifie ici "Droit, Santé,Staps et Kiné", comme les trois filières qui organisent cette soirée commune. Tonus est le nom donné à des soirées festives. "Le seul objectif était de réunir tous les étudiants nantais, et non pas de faire le buzz", assure un des organisateurs. C’est loupé, car des associations féministes et antisexistes n’ont pas apprécié. 

Pour le collectif antisexiste de Nantes, c’est "l’affiche de trop", qui révèle une "banalisation" et une "érotisation du viol". De son côté, le blog féministe Féminin l’emporte s’insurge : "Que vise cet ’humour’ ? Rendre le viol marrant ? S’amuser des conditions de travail des femmes de ménage? C’est drôle: elles nettoient la crotte des toilettes d’hôtel et en prime on peut forcer les accès à leur corps !". Les syndicats étudiant SEN et Sud Etudiant ont abondé dans le même sens. 

Pour Victor Piou, président de la corporation des étudiants en droit et sciences politiques, cette polémique n’a pas lieu d’être : "les soirées festives aux thèmes basés sur la dérision ont toujours existé, et la polémique autour du tonus DSK est la preuve du décalage entre la vision puritaine et archaïque des syndicats étudiants S.E.N et Sud, et celle des étudiants et des associations qui au contraire ont de l’humour et l’esprit ouvert",  fait-il valoir.  En tout cas, la soirée est maintenue.