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Rosetta : des images de Philae prouvent la présence de glace d'eau
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Découverte capitale pour comprendre le passé

Des chercheurs ont décelé plus d'une centaine de plaques sur la comète. Et elles pourraient les aider à remonter le temps.

Des chercheurs ont découvert près de 120 petites plaques brillantes à la surface de la comète Tchouri, qui reflète à peine 4 % de la lumière qu’elle reçoit du Soleil. Ces zones sont environ dix fois plus réfléchissantes que le reste de Tchouri. Elles apparaissent sur plusieurs clichés haute résolution, pris par la caméra Osiris de Rosetta entre août et novembre 2014 alors que la sonde survolait de près sa comète.

L’analyse a pris du temps, mais, désormais les chercheurs en sont sûrs : il s’agit bien de glace d’eau, émergeant de la poussière "noir carbone" qui recouvre presque l’ensemble de ce petit corps témoin de la formation du système solaire. L’équipe emmenée par Antoine Pommerol, planétologue à l’université de Berne en Suisse, a acquis cette conviction pour deux raisons.

La première concerne la couleur de la comète Tchouri, noire tirant sur le rouge : ce terrain-là est non seulement plus clair, mais aussi moins rouge et plus bleu. "Ce qui est compatible avec la manière dont la glace réfléchit la lumière", explique Antoine Pommerol. De plus, les chercheurs ont aussi noté que ces plaques se trouvent toujours à l’ombre, sur des parcelles qui ont un ensoleillement faible et court où de la glace présente en surface pourrait ne pas aussitôt passer à l’état gazeux. "Et il ne peut s’agir que de glace d’eau, car les autres glaces, comme celle de dioxyde ou de monoxyde de carbone, passent à l’état gazeux à une température plus basse et ne pourraient donc pas subsister ainsi à l’état solide", affirme le planétologue.

"Bien sûr, ce n’est pas une surprise de trouver de la glace d’eau dans une comète. Ce qui l’est plus, en revanche, c’est de la voir en surface. Car, lors des différentes missions cométaires, Rosetta, mais aussi Deep Impact ou Stardust, nous n’en avons pratiquement pas vu", pointe Antoine Pommerol. "De plus, cela nous informe sur la structure de la comète en nous indiquant qu’assez proche sous la surface desséchée et couverte de poussière de 67P, sans doute à moins d’un mètre de profondeur, il y a de la glace d’eau", ajoute-t-il. Or, en étudiant cette glace, la quantité de poussière qu’elle comporte et la manière dont la poussière est répartie en elle, les scientifiques peuvent tenter de deviner son passé. "S’agit-il de glace primordiale, formée il y a 4,4 milliards d’années, restée depuis dans son état initial ? Ou bien est-ce que cette glace a été métamorphisée altérée par différents processus ?", s’interroge le planétologue.

Car, pour les scientifiques, la comète Tchouri n’est rien de moins qu’une sorte de machine à remonter le temps. En l’étudiant, ils espèrent retracer son histoire, remonter à ses états antérieurs, afin de percer les secrets du matériau originel du système solaire ainsi que les mystères de la formation de ce dernier.

La mission de la sonde Rosetta, initialement financée jusqu’à la fin de décembre 2015, qui a permis l’atterrissage sur la comète "Tchouri" du robot Philae, sera prolongée jusqu’à la fin de septembre 2016, selon l’Agence spatiale européenne (ESA). Une décision"fantastique pour la science !" a réagi Matt Taylor, scientifique de la mission Rosetta, cité dans un communiqué. 

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