Quand on peut plonger dans le lagon et quand la pieuvre porte un trident : c’est l’actualité des montres au cœur de l’Avent<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Consommation
Une symphonie de couleurs pour le grand orchestre mécanique de Pequignet
Une symphonie de couleurs pour le grand orchestre mécanique de Pequignet
©

Atlantic Tac

Mais aussi les écailles légendaires d’un dragon revenu d’ailleurs, la rétronostalgie contemporaine d’un chronographe, l’ambre jaune d’une lune française, les cailloux d’un cru classé et une partie de Monopoly près de l’Étoile…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

Voir la bio »

SEIKO : Secondes argentées…

Il y a exactement un siècle, la maison japonaise Seiko lançait sa première montre-bracelet : pour son premier centenaire, elle lance dans sa collection Prospex une superbe série de chronographes Speedtimer, d’inspiration traditionnelle, mais avec une touche contemporaine tant dans le style que dans la conception du mouvement (le calibre 8R48, aux performances accrues). Classiques, les trois compteurs contrastés du cadran, le verre bombé, les poussoirs « champignon », le boîtier en acier de 42 mm. Très actuels : le rehaut tachymétrique bleu, le contraste gris argenté du cadran avec les compteurs gris-bleu de l’affichage du chronographe, les pointes d’aiguille orangées [notez la longueur de l’aiguille centrale des secondes, qui atteint vraiment l’échelle du tachymètre], l’anti-magnétisme renforcé, les maillons métalliques originaux du bracelet et le traitement anti-rayures de l’acier du boîtier. Suprême politesse de Seiko : 2 700 euros pour ce chef-d’œuvre de mécanique chronographique, que les Suisses, rois de cette spécialité tarifieraient au double, voire au triple ou beaucoup plus.

VULCAIN : Plongées urbaines…

On lit « Nautique » sur le cadran, exactement comme sur les montres de cette série lancée par la maison suisse Vulcain en 1960, mais la nouvelle dénomination de cette série spéciale développée en collaboration avec la boutique parisienne Ocarat est « Skindiver Lagoon » – le concept Skindiver s’appliquant à des montres de plongée plus urbaines que réellement subaquatiques. Dans cette version Lagoon d’un magnifique bleu turquoise mat, le boîtier en acier de 38 mm affiche cependant une confortable étanchéité à 200 m : c’est très suffisant pour une « plongeuse » qu’on retrouvera dans les jungles citadines plutôt que dans les coraux océaniques. Les aiguilles « viriles » ainsi que les index (en rond, en triangle ou en rectangle) ont assez de Super-LumiNova pour rester hyper-lisibles dans la pénombre : c’est appréciable en boîte de nuit comme sur une table de chevet. Si le mouvement automatique est suisse (38 heures de réserve de marche), le prix ne l’est pas vraiment, puisqu’on reste à peu près dans les 1 500 euros, défi que les autres marques suisses ne savent plus tenir. Comme il n’y aura que cinquante pièces dans cette série limitée Ocarat, un bon conseil : profitez de la pré-commande pour réserver cette Skindiver Laggon, qui sera livrée en février prochain.

PÉQUIGNET : Couleurs numérotées…

La collection Royale Saphir de la maison Pequignet est un des joyaux de la nouvelle haute horlogerie française : elle joue pour cette fin d’année une impressionnante carte chromatique, avec cinq modèles qui illustrent le « temps des couleurs » – rouge rubis, vert jade, bleu topaze, bleu lapis-lazuli et jaune ambre (en haut de la page), chaque version étant éditée en cinquante exemplaires numérotés. Autant de pierres précieuses dont l’esprit coloré a envahi la montre, du boîtier au bracelet en passant par le cadran, les aiguilles et quelques composants comme la Lune. On appréciera de trouver sur une montre authentiquement « française » – les 350 composants sont fabriqués à moins de 80 km de la manufacture de Morteau, parfois en Suisse – et aussi fièrement « compliquée » une indication de la date (en grand), du jour de la semaine et de la réserve de marche de 88 heures. Si le choix entre les couleurs s’annonce parfois délicat, vous pouvez aussi opter pour un coffret de deux, trois ou cinq montres, pour pouvoir varier de poignet selon les humeurs du jour (comptez 13 500 euros par montre de 42 mm, qu’on peut essayer à la boutique parisienne de Pequignet, au 60, rue de Rennes). Saviez-vous que la maison Pequignet fête ces jours-ci son cinquantième anniversaire ?

BOVET 1822 : Écailles légendaires…

Dans la série des « dragonnades » opportunistement lancées à l’occasion du Nouvel an chinois, qui nous prévoit début 2024 une Année du dragon, voici la Récital 26 Chapter Two Golden Dragon de la maison indépendante suisse Bovet. Un dragon d’or rose s’y ébat pour contrôler les heures du monde dans les vingt-quatre fuseaux horaires, par ville de référence, sous l’hémisphère qui leur est dédié : dans les cultures asiatiques, ce dragon est un symbole positif et bénéfique du courage, de l’honneur et de la puissance, mais aussi de la santé et de la richesse. Que souhaiter de mieux pour 2024, l’année de tous les dangers pour la Chine, qui pèsera de tout son poids sur la géopolitique mondiale ? On pourra vérifier qu’il ne manque pas une griffe, ni une dent, ni une écaille à ce bienfaisant dragon, dont on remarquera qu’il refait son apparition dans la mythologie contemporaine avec le succès de séries comme Game of Thrones, qui ne font que renouer avec l’immémoriale considération pour les dragons qu’affichaient en Europe les cultures préchrétiennes.

RALF TECH : Cadrans céphalopodés…

Même si la pieuvre n’est pas vraiment classée parmi les animaux « amphibies » (comme les grenouilles), celle qu’on retrouve sur le cadran de cette montre Ralf Tech Amphibian est évocatrice d’un univers nautique qui est la référence de cette jeune marque indépendante française. D’autant que cette pieuvre serre entre ses tentacules le trident sacré de Neptune, dieu romain des mers assimilé au Poséidon des Grecs. Inutile donc d’en rajouter dans le pointillisme taxonomique pour comprendre qu’il s’agit d’une montre de plongée, dont l’épaisseur musclée annonce les performances (étanchéité testée à 3 000 m, ce qui laisse une marge sécurité aux plongeurs professionnels). La sécurité est renforcée par un système spécial de verrouillage de la montre par le fond du boîtier [ce qui évite d’y prévoir une valve à hélium, source possible de fragilité] et par le recours à un mouvement électronique agencé pour proposer à peu près douze années de réserve de marche – là encore un facteur de sécurité ! Le crantage « massif » de la lunette tournante appelle naturellement un maniement plus facile par des gants. Évidemment, le boîtier de 47,7 mm fait de cette The Beast Electric Amphibian une montre pour plongeurs à forte carrure, mais quel plaisir d’avoir au poignet un instrument professionnel de haut niveau : sur le marché, on ne compte qu’une grosse poignée de montres éprouvées à une profondeur aussi ultime. On pardonnera donc à cette costaude de n’être pas si amphibienne que son cadran céphalopodé le prétend…

BON À SAVOIR : En bref, en vrac et en toute liberté

•••• MONOPOLY ÉLYSÉEN : qui va s’installer en haut des Champs-Élysées, à un jet de pierre des boutiques Cartier et Montblanc défendues par le groupe Richemont ? Le groupe LVMH vient d’acquérir l’immeuble du n° 150 de la « plus-belle-avenue-du-monde » et il est question d’y loger une immense boutique Tiffany & Co, marque de joaillerie qui se lance à l’assaut d’un podium où trône aujourd’hui Cartier. En face du n° 150, de l’autre côté de l’avenue, il y a déjà une forteresse Dior et une forteresse Louis Vuitton, deux des fleurons du groupe LVMH. À la place du groupe Richemont, on se sentirait cerné de partout : heureusement, en continuant à remonter l’avenue des Champs-Élysées, on ne trouve après l’espace Cartier que l’Arc de Triomphe de l’Étoile – LVMH ne l’a pas encore privatisé… •••• GIRARD-PERREGAUX : (presque) tout le monde a entendu parler du Château Latour, un des premiers grands crus classés de Bordeaux, dont la première mention dans les archives remonte à 1331. La maison suisse Girard-Perregaux a choisi de s’associer aux fameuses graves de Château Latour (les pierrailles argileuses où sont ancrés les ceps), en créant des cadrans taillés dans les galets de ces graves claires. Chaque cadran (0,45 mm d’épaisseur) devient ainsi unique avec ses stries et ses nuances de couleurs. Sous ce cadran, un mouvement automatique de haute horlogerie, le tout se trouvant logé dans un des boîtiers minimalistes en or rose de la collection 1966. Tant qu’à jouer la carte d’une indéniable élégance, renforcée par les index effilés et les aiguilles élancées, on comprend moins bien le choix d’avoir conservé sur cette montre une date qui n’apporte rien et dont le chiffre noir dépare dans son guichet l’originalité de cette 1966 Château Latour Édition (série limitée)…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !