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Quand on fait mieux que le superlatif et quand on s’illumine comme une éclipse :  c'est l’actualité des montres en veille de Brumaire
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Atlantic-Tac

Mais aussi la symphonie fantastique d’Alain Silberstein, les lueurs nocturnes d’une baroudeuse internationale, les montres qui évoluent au gré de vos humeurs et les actualités bonnes à savoir pour parler d’horlogerie comme un initié…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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LOUIS ÉRARD x ALAIN SILBERSTEIN : Un régulateur en règle…

Savez-vous que le Français Alain Silberstein est le plus grand designer horloger vivant ? Ses aficionados se recrutent en Europe comme en Asie, notamment au Japon, pays de grands amateurs où il est considéré comme un « trésor vivant ». La marque indépendante suisse Louis Érard a eu l’excellente idée de confier à Alain Silberstein le soin de repenser son concept de « régulateur » (affichage séparé des heures, des minutes et des secondes). Le résultat est tout simplement époustouflant, tant par le prix de cette montre Swiss Made contenu sous les 2 500 euros que par l’esthétique puissante de ce régulateur : inspiré par les principes fonctionnalistes du Bauhaus, retrempés avec une touche française qui n’est pas loin d’une discrète exubérance chromatique, l’usage très grammatical des couleurs crée ici une forme de symphonie fantastique qui fascine. Cette dialectique bien maîtrisée de la simplicité et de l’identité est immédiatement identifiable : pour beaucoup d’amateurs, ce régulateur sera l’occasion de s’offrir leur « première Silberstein », alors que les montres « historiques » d’Alain Silberstein – qui n’en produit plus sous sa marque – ont tendance à s’envoler aux enchères. Mission réussie pour Alain Silberstein, qui nous prouve que l’horlogerie française aurait toujours de beaux jours devant elle si elle prenait conscience des richesses de son potentiel. Alors qu’il n’y aura que deux fois 178 montres de cette double collection « capsule », le plus difficile sera de choisir entre la version « blanche » (boîtier acier de 40 mm et cadran blanc mat) et la version « noire » (acier PVD noir et cadran noir). Merci, M. Silberstein !

GREUBEL FORSEY : Un nouveau jalon dans l’histoire des montres…

Vous n’en aurez sans doute pas conscience au premier regard, mais cette montre signée Greubel Forsey est sans doute la montre de haute horlogerie la plus ultime de toute l’histoire des montres depuis quatre siècles ! Affirmation qui mérite quelques explications : cette marque indépendante Swiss Made, créée voici quinze ans par le Français Robert Greubel et le Britannique Stephen Forsey, a entrepris de jeter un pont entre les artisans méchaniciens horlogers du XVIIIe siècle, qui ne disposaient pas de robots d’usinage, mais qui ont créé à la main des chefs-d’œuvre qui défient le temps, et les créateurs horlogers du XXIe siècle, qui risquent de perdre leur âme à trop faire confiance aux machines à commandes numériques. Cette montre Hand Made 1 est donc entièrement réalisée « à la main », « à l’ancienne », avec la main, l’œil et le cerveau de l’homme pour piloter des machines d’usinage d’avant-dernière génération (sans assistance numérique) – ceci sans sacrifier les principes traditionnels de la belle décoration horlogère, mais, au contraire, en les exaltant et en les portant à un niveau d’exigence jamais vu à ce jour. Plus de 95 % de la montre est ainsi produite « à la main » et décorée « à l’ancienne » dans les propres ateliers de la manufacture, à La Chaux-de-Fonds, en Suisse. On a donc avec cette pièce de collection à la fois la montre la mieux finie jamais réalisée et la plus achevée à la main de ces quatre derniers siècles. Pour les initiés, précisons que même le « spiral » (le ressort en spirale qui fait faire tic-tac au balancier) est fait à la main dans les ateliers de la marque par un artisan qui a choisi de produire lentement et en quantités proprement ridicules des « spiraux » que les usines des grands groupes « crachent » par millions ! Cette nécessité de ne travailler qu’à la main et sans outils numériques a permis d’apaiser l’esthétique de cette montre Greubel Forsey, qui se rapproche stylistiquement des montres des grands ancêtres du XVIIIe siècle – comme quoi la fonction crée la forme ! Ce qui fait peut-être de cette Hand Made 1 [il y en aura d’autres] la plus belle Greubel Forsey jamais mise sur le marché. Bien entendu, non contente d’être un « manifeste » de la plus sublime expression des beaux-arts de l’horlogerie, cette montre superlative, qui n’a guère que trois aiguilles (heures, minutes, secondes) à nous proposer, est une gourmandise absolue pour collectionneurs très opulents, puisqu’il faudra poser près de 750 000 euros sur la table pour la mettre à son poignet. Trois aiguilles au prix d’un trois-pièces à Paris : on reste ici dans le paysage de l’art contemporain…

HEGID : Une montre qui permet d’évoluer dans le temps…

La jeune marque indépendante française Hegid est une des plus avancées dans la nouvelle vagues des montres évolutives et « composables » : on achète une base (un container qui abrite le cœur mécanique Swiss Made de la montre), qu’on va enrichir dans le temps de différentes variantes (boîtier, lunette, bracelet, etc.), au gré de ses envies ou au fil de ses besoins – chaque nouvel élément vient multiplier le nombre des combinaisons possibles pour garder toujours la même pièce sans jamais porter la même montre. Chaque saison s’enrichit de nouvelles propositions, dans le style comme dans les couleurs. Si les propositions de ces automnes sont plus instrumentales et inspirées par le style des compteurs de bord, elles consonnent parfaitement et elles se marient bien avec l’esprit des collections précédentes. Les prix sont relativement raisonnables (2 400 euros le container mécanique, 500euros l’ensemble carrure-lunette, 200 euros le bracelet), d’autant plus qu’ils permettent de varier quotidiennement les plaisirs de la montre. 

RALF TECH : La « plongeuse » dorée qui profite d’une Éclipse…

Spécialisée dans les montres « professionnelles » destinées aux unités d’élite, mais aussi très appréciées des « civils » pour leurs qualités « instrumentales », la marque indépendante française Ralf Tech vient de faire une incursion dans le domaine de l’esthétique : les couleurs du cadran de la nouvelle WRV 1977 automatique « Éclipse » réagissent à la façon des teintes du ciel quand il se produit une éclipse solaire (la Lune passe alors devant le soleil et occulte son éclat). C’est quasiment impossible à photographier, mais le cadran de cette WRV 1977 varie du noir au mordoré en fonction de la lumière ambiante, un phénomène optique accentué par l’or des aiguilles et des index : du grand spectacle chromatique pour une montre de plongée étanche à 200 m (comptez 2 500 euros pour profiter de cette Éclipse) ! Les horlogers français ne peuvent pas s’empêcher d’apporter une indéniable empreinte de « style français » à leurs montres : cette démarche décorative est d’autant plus efficace qu’elle vient renforcer l’impression de force qui se dégage d’une « plongeuse » au style vintage naturellement très affirmé…

TRASER : Un Las Vegas de poignet dans la pénombre…

Si vous voulez avoir une idée de ce qu’est une montre vraiment luminescente dans la nuit, voyez du côté de la P68 Pathfinder de la marque suisse Traser. Grâce aux capsules Trigalight (un gaz naturellement luminescent) ensachées dans les aiguilles et les index des heures, la montre s’illumine dans la pénombre et même dans les nuits les plus sombres, pendant des heures sans faiblir (contrairement aux revêtements en SuperLuminNova) et pendant au moins une dizaine d’années. Un vrai paysage publicitaire de Las Vegas au poignet ! Cette montre de baroudeur propose en prime une boussole intégrée (réglable par la couronne vidée à huit heures, avec des repères eux aussi luminescents) et une aiguille GMT qui peut afficher différents fuseaux horaires sur vingt-quatre heures. En plein air, de jour comme de nuit, en plein désert comme au cœur de la ville, l’aventure continue avec Traser, sans ruiner quiconque puisqu’on devrait trouver cette montre suisse aux alentours de 400 euros…

BON À SAVOIR : Quelques questions naïves sur l’actualité des montres…

On respire : la montre Richard Mille volée « à l’arrache » sur les Champs-Élysées à un touriste asiatique était une contrefaçon – la vraie montre étant affichée à près de 750 000 euros. Est-il plus grave de voler une fausse montre de très faible valeur plutôt qu’une vraie montre d’un tel montant ? ••• Spider-Man chevauche son tourbillon : le super-héros des studios Marvel se voit dédicacer une montre de haute horlogerie mécanique – rien de moins qu’un « tourbillon » Arraw réalisé dans un spectaculaire composite de carbone noir et de fibre de verre (rouge, comme il se doit pour Spider-Man). L’originalité mécanique de ce « tourbillon » n’est pas anecdotique, puisque cette complication « tourbillonne » et bat au centre de la montre pendant six jours entre deux remontages [on trouve plein d’autres avancées mécaniques dans ce mouvement], mais les fans de l’homme-araignée ont-ils les moyens de craquer pour une de ces dix montres facturées dans les 90 000 euros ? Dommage qu’on ne puisse pas se contenter de l’écrin, qui est superbe (ci-dessous) ! ••• Omega regarantit ses montres vintage : intéressante démarche de la manufacture Omega, qui propose désormais un certificat d’authenticité pour ses montres âgées de plus de trente ans. Il s’agit pour la marque de renforcer la confiance des amateurs dans les montres de collection Omega, dont les plus recherchées (Speedmaster, Seamaster) ont vu leur cote exploser au cours de ces dernières années. Problème : la prolifération des fausses-vraies Omega vintage sur le marché. Comment on fait quand une montre certifiée par la marque (moyennant 700 euros) se révèle habilement « bidouillée » par des faussaires de génie ?

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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