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Quand les secondes partent en sucette et quand les heures se mettent en boule : c’est l’actualité des montres en mode Black Friday
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Mais aussi le vert sapin d’une tendance présidentielle, des montres qui se prélassent sur grand écran, des chiffres romains qui forment le carré et une furtive qui sort de son exil…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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DE BETHUNE : Un jour de retard tous les douze siècles…

Avant d’admirer plus attentivement cette mécanique d’art, on comprend dès le premier regard qu’un tel objet du temps s’inscrit dans la tradition de la grande pendulerie européenne qui court du XVIIIe siècle au XXe siècle. Signée De Bethune, cette pièce unique Dream Watch 6 a été développée en partenariat avec Jörg Hysek, un des designers horlogers suisses les plus créatifs de son temps. L’idée était d’exprimer à la fois une certaine vision du cosmos et une certaine idée des beaux-arts de la mécanique horlogère : la fusion de ces deux inspirations a permis de repenser les volumes en inscrivant la Dream Watch 6 dans un espace tridimensionnel très contemporain, alors que tout dans cette pendule de table rend hommage à la tradition. Pas d’aiguilles, mais deux boules de titane poli en orbite autour du cadran. Discrète, la Lune représentée par une sphère en translation dans le ciel étoilé d’or gris n’en est pas moins une championne de la précision mécanique : l’affichage de ses phases tout au long des mois lunaires ne prendra qu’un seul jour de retard tous les 1 225 ans (soit une précision 457 fois supérieure à celle des « phases de lune » classiques). Le mouvement mécanique (180 pièces en mouvement), qui propose une réserve de marche de nuit jours, se remonte par dessous. Dommage que ce soit une pièce unique, dont on préfère ne pas vous avouer le prix – mais chacun aura compris qu’il s’agit d’une mécanique artistique et, depuis Andy Warhol, on sait que l’art n’a pas de prix…

ZRC : Un cadran griffé et des secondes en « sucette »…

Maison indépendante française très prometteuse (quoique née en 1904, elle n’a été relancée qu’en 2015), la marque ZRC nous propose une nouvelle édition en bronze de son modèle Grands Fonds, créé en 1964 pour les plongeurs militaires et civils qui appréciaient la sécurité de sa couronne de remontage à six heures (c’est le bracelet qui la bloque quand la montre est au poignet). En harmonie créative avec le bronze du boîtier, deux nouveaux cadrans font leur apparition : un vert subtilement dégradé et un superbe bleu – entre le bleu de cobalt et le bleu Klein – dont l’impact visuel est renforcé par les « griffures » qui texturent la luminosité de cette teinte façon jeans. On appréciera la virilité des aiguilles (heures et minutes) autant que l’aspect « sucette » de l’aiguille des secondes qui fait un sympathique petit clin d’œil aux amateurs. Le tout Swiss Made, dans un boîtier de 40,5 mm qui rendent cette montre très portable en mode urbain, avec, en prime, le système de blocage de la couronne et le système ECS (Easy Clean System) qui permet de débarrasser la lunette tournante de l’eau salée qui y stagnerait après une plongée. Il n’y aura qu’une cinquantaine de cette Grands Fonds 1964 Spirit Bronze en version bleue : au vu du prix très accessible (à peine plus de 3 000 euros) de la montre et de la demande en boutique, il n’est même plus sûr qu’il en reste encore…

FREDERIQUE CONSTANT : Des heures en grand style romain…

Les décennies passent, mais le « carré » résiste au temps : il exprime depuis l’aube du XXe siècle l’idée d’une élégante modernité horlogère. La manufacture suisse Frederique Constant maintient la tradition avec sa nouvelle série des Classics Carré Ladies, habillées de nacre, de cuir, d’acier, d’or rose et de diamants. Une horlogerie très féminine (le mouvement à quartz évitera de s’écailler les ongles pour la remonter ou la mettre à l’heure), qui tire sa force intérieure de ses chiffres romains et du statut d’un boîtier qui n’arrondit pas les angles. Stylisés autour du « chemin de fer » circulaire des minutes, les chiffres romains confirment la vocation « classique » de cette montre basique de tout vestiaire féminin. Comptez 900 euros avec le bracelet à maillons métalliques et 1 900 euros avec les 34 diamants de la version joaillière. 

MARCH LA.B : Une touche française furieusement tendance…

March LA.B (initiales de Los Angeles Biarritz) est une des marques horlogères préférées du président de la République, qui veille à soutenir les jeunes maisons « Made in France ». On pourrait donc bientôt découvrir la nouvelle AM59 Electric Emerald [dommage qu’une marque venue du pays Basque soit à ce point « franglaise »] au poignet d’Emmanuel Macron : il aurait bien tort de se priver d’une montre aussi gentiment tarifée (625 euros avec un mouvement à quartz) et aussi furieusement tendance dans les moindres de ses détails (le boîtier rond de 36 mm bien structuré par d’épaisses cornes, le cadran vert sapin « soleillé », la lunette cannelée, le verre biseauté légèrement bombé, la couronne déportée à quatre heures, un indéniable style vintage qui plaira aux garçons comme aux filles). March LA.B, c’est la touche française que la Suisse horlogère n’arrive pas à capter !

LOCMAN : Une furtivité qui marque la fin de l’exil…

On doit à Locman, marque italienne lancée en 1986 dans l’île d’Elbe (là où Napoléon avait été exilé en 1814), un des premiers – voire le premier – boîtiers horlogers en carbone, ainsi que le premier mouvement automatique « manufacture » réalisé en Italie, très exactement dans l’île d’Elbe, à Marina di Campo, par la Scuola Italiana di Orologiera (SIO). Alors que la marque, un peu assoupie au cours de ces dernières années [l’île d’Elbe semble propice aux exils], tente de se relancer sur le marché français, on retrouve ces initiales SIO sur la montre Stealth 300T en carbone, le chiffre 300 indiquant l’étanchéité à 300 mètres. Les dimensions du boîtier sont généreuses (46 mm), mais la légèreté de la montre (bracelet en silicone) les fait vite oublier au poignet. Le prix est lui aussi très stealth (« furtif »), puisqu’il ne dépasse pas les 1 000 euros pour une montre en carbone à mouvement automatique « manufacture » : c’est ce qu’on pourrait appeler de la furtivité… agressive ! 

LES MONTRES AU CINÉMA : le temps du septième art…

Une bonne idée de cadeau à la fois pour se familiariser avec le monde horloger, mais aussi pour entretenir une gentille nostalgie cinéphilique. L’auteur est un collectionneur de montres qui adore le cinéma : une double passion qui se remarque dans ses choix, même si certaines notices manquent parfois de consistance et de précision documentaire. Les montres sont généralement le « petit détail qui change tout » dans un film, que cette association aux comédiens (plus rarement à l’intrigue) soit le fruit d’un « placement » marketing lourdement tarifé ou d’un hasard providentiel d’un film devenu « culte » : Rolex n’a jamais demandé à James Bond de porter une Submariner et TAG Heuer n’a jamais négocié sa Monaco avec Steve McQueen. Peu importe la vérité historique, puisque tant le cinéma que les montres relèvent des grands mythes de la modernité : feuilletons donc sans bouder notre plaisir cette galerie de stars légendaires et de célébrités éphémères, avec leurs montres plus ou moins mercenaires et cet art consommé (le septième) d’attirer la lumière pour sortir de l’ombre. Que de bons souvenirs dans ces pages, et que de découvertes à propos de ces montres que nous n’avions pas su voir tellement nous étions pris par l’intrigue ou par le jeu des comédiens. Un livre-cadeau idéal, tant pour les amateurs de montres que pour les fous de cinéma…

• « Les montres au cinéma – Le temps du septième art », de Frédéric Liévain, éditions Le Cherche-Midi en partenariat avec Galeries Fayette-Royal Quartz, 160 p., 250 illustrations, 35 euros.

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004... 

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