Quand les femmes inspirent la bulle et quand les heures conspirent en boule : c’est l’actualité des montres à la veille du printemps<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Style de vie
Sous un dôme de verre saphir cerné de diamants, un pilier mécanique de haute horlogerie tridimensionnelle…
Sous un dôme de verre saphir cerné de diamants, un pilier mécanique de haute horlogerie tridimensionnelle…
©

Atlantic-tac

Mais aussi une plongeuse qui vous suivra des pontons au bureau, une collection qui marque son territoire, une ensorceleuse sculptée dans l’argent et une mécanique transparente qui assombrit la concurrence…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

Voir la bio »

ARTYA : Un hommage à la magicienne polypharmaque…

Atlantic-Tac (1er mars) vous parlait récemment de la maison ArtyA (Art Yvan Arpa) qui fêtait cette année ses dix ans et qui en profitait pour nous proposer un festival de montres créativement plus décalées les unes que les autres. La montre Son of Art Circé s’intègre parfaitement dans la parade de cette horlogerie décalée, artistiquement inclassable mais sérieusement non-conformiste. La montre (47 mm de diamètre) est en argent, avec un cadran et une lunette totalement regravés sur le thème de Circé, la magicienne polypharmaque dont Homère nous assure, dans L’Odyssée, qu’elle avait transformé l’équipage d’Ulysse en porcs soumis à sa domination avant de filer le parfait amour avec le rusé Ulysse, dont elle aura plusieurs enfants. Une femme aussi remarquablement vénéneuse ne pouvait que fasciner Yvan Arpa, qui a fait de L’Origine du monde (allusion au tableau de Courbet) l’axe du temps : il fallait oser ! On se demande au poignet de quel oligarque inspiré on verra un jour cette énigmatique Circé (pièce unique)…

MB&F : Une précieuse mécanique tridimensionnelle…

Le pari est très risqué : créer ex nihilo une montre de femme qui ne soit pas une réduction en mode jivaro d’une montre d’homme, mais qui reste à la fois séduisante, mécanique et très originale dans sa singularité. Pari tenu et réussi avec cette Legacy Machine FlyingT imaginée par le « laboratoire créatif » MB&F, qui constitue un des plus épatants réacteurs nucléaires de la nouvelle génération horlogère suisse. La bonne idée a été de comprendre que les femmes sont habituées à porter au poignet des bracelets parfois volumineux : pas question, dès lors, de penser « petit », triste ou mesquin ! La FlyingT est généreuse dans sa bulle tout en demeurant très portable (38,5 mm de diamètre pour 20 mm de hauteur), même pour un poignet très menu : on donne ici dans le registre de la « carpo-sculpture » (une discipline des beaux-arts du poignet). Sous la bulle, un non moins spectaculaire mouvement mécanique développé en « tour » et coiffé d’un « tourbillon » couronné d’un diamant. Les heures sont affichées sur un mini-compteur légèrement déporté sur la gauche de la montre (à sept heures), si bien que la lecture de ces aiguilles « serpentines » est réservée à celle qui porte la montre. Un « égoïsme »  existentiel à la fois subtil et très féminin Tout en admirant la finesse de la structure sertie de ce dôme encadré par deux couronnes de remontage symétriques, on pourra rêver des versions encore plus serties, où l’onyx du « cadran » (qui n’indique rien d’autre que sa sombre et mystérieuse profondeur : ci-dessous) cède la place à un pavage de lumière créé par une multitude de diamants. Évidemment, côté prix, on sera vite dans les six chiffres, mais quelle élégance fascinante et quelles émotions derrière cette précieuse mécanique tridimensionnelle ! la preuve est faite qu’une horlogerie féminine peut exister sans singer en plus mièvre les codes masculins…

GARMIN : Jamais sans ma nouvelle Marq…

Le tsunami des montres connectées a submergé l’horlogerie traditionnelle, mais ce marché est déjà en train d’évoluer : on le voit se polariser entre, d’une part, les montres connectées de santé (l’Apple Watch et son électrocardiogramme de poignet en est un bon exemple) et, d’autre part, les montres de soutien fonctionnel à un activité (sport, hobby, plein air ou mieux-être), dont Garmin est en passe de devenir leader. La spécialité de cette marque (américaine) a toujours été le GPS : c’est la maîtrise inégalée de ce positionnement satellitaire qui donne à Garmin un avantage concurrentiel évident – le double repérage dans le temps et dans l’espace est la clé de toute application dédiée à la vie active d’un passionné, qu’il s’agisse de régate, de course mécanique, de vélo, de ski, de golf ou de randonnée. Avec sa nouvelle collection Marq, Garmin sort de sa période « instrumentale » pour entrer dans une phase plus « horlogère » : avec les montres Marq, subliminalement, Garmin… marque son territoire ! L’idée est de conquérir les poignets avec des montres connectées qui ressemblent plus à des montres qu’à des terminaux high-tech, pourvu qu’elles soient enrichies d’innombrables fonctionnalités dédiées à l’univers sportif de référence du porteur de la montre. Il y aura donc bientôt une Marq par typologie sportive ou active : la première rafale compte cinq montres déclinées en plusieurs versions (aviation, nautisme, course automobile, athlétisme, expédition). Des montres légères (boîtier en titane), très portables (en dépit de leur 46 mm apparent) et gavées d’applications dont il sera difficile de venir à bout, qu’on parle ici des fonctions très élaborées qui concernent l’activité de référence aussi bien que des capacités usuelles d’une montre connectée (traceur d’activité, alertes du téléphone, paiement sans contact, etc.). Seule interrogation sur cette nouvelle collection : les prix, qui s’étagent entre 1 500 euros et 2 500 euros, ce qui pose Garmin en concurrent direct des « montres de luxe » à la suisse, mais nettement au-dessus de ses actuels concurrents sur ces marchés…

LONGINES : En toute objectivité, voici le meilleur rapport qualité/prix…

C’est finalement très reposant, une montre Longines, surtout une HydroConquest. On sait que la qualité sera Swiss Made, donc maximale – Longines oblige ! On sait que le prix, quoique suisse, sera raisonnable pour la qualité objective de la montre – Longines oblige encore ! On sait que le design sera sans audace fâcheuse, intemporel, parce que puisé dans le patrimoine d’une marque horlogère qui fait des montres en Suisse depuis 1832 et qui a couvert au cours de son histoire à peu près tous les sports – Longines oblige toujours ! Sous le signe du sablier ailé, la collection HydroConquest a toujours été le socle de cette élégance sportive à la suisse, avec des montres étanches à 300 m, des lunettes inrayables en céramique et des bracelets très sécurisés, ce qui n’empêche pas une légère touche tendance (le bleu est la couleur de l’année) et de menues fantaisies sur le cadran : au poignet, la réussite est totale, en 41 mm comme en 43 mm, sur les pontons comme à la plage ou à la ville. Si la notion d’excellence dans le rapport qualité/prix possède un sens, c’est avec cette HydroConquest qu’on le vérifie : on se demande bien pourquoi il faudrait payer plus cher (comptez autour des 1 000-1 500 euros selon les références) pour avoir parfois moins bien…

CODE41 : Une exceptionnelle transparence dans le Swiss Made accessible…

On vous avait prévenus dès le début de l’année (Atlantic-tac du 25 janvier: la souscription pour la nouvelle montre X41 de Code41 s’annonçait très courue et il fallait se presser ! Pas loin de cinq cents montres ont été précommandées pendant les premières quarante-huit heures (à peu près 1,8 million d’euros de souscriptions) et il n’en reste plus aujourd’hui que quelques dizaines (vous pouvez toujours tenter votre chance sur le site de Code41). Les amateurs ne s’y sont pas trompés : une montre mécanique de haute horlogerie authentiquement Swiss Made à près de 3 500 euros, ça ne se refuse pas ! Surtout avec un mouvement aussi exclusif (masse oscillante périphérique) et avec une telle substance horlogère, sans parler du rapport qualité/prix assez exceptionnel dans le paysage horloger helvétique. La jeune équipe de Code41 vient de démontrer que l’horlogerie créative dans la rigueur de la tradition suisse n’était pas une affaire uniquement réservée aux néo-millionnaires chinois et aux amateurs émergents : remercions-les de nous avoir rappelé que c’était une affaire de passionnés qui savent quand ils peuvent en toute confiance « casse leur tirelire ». À ce niveau de prix, le sociofinancement était audacieux, mais la réussite est à la mesure du risque pris par Code41…

HAUTLENCE : des heures en boule !

Sur ce même principe (très amusant) d’un affichage du temps par des « boules » (sphères) qui tournent sur elles-mêmes, la marque indépendante Hautlence nous avait déjà proposé une amusante horloge de table sur deux colonnes (une pour les heures, une pour les minutes : vidéo ci-dessous). C’est maintenant au poignet que ça se passe, avec une HL Sphère qui fait tourner ces heures sous un dôme de saphir : la « boule » bleue (techniquement très complexe) qui pivote sur trois axes est gravée de douze chiffres. Les minutes sont à peine moins originales, puisqu’elles s’affichent sur un secteur semi-circulaire à droite du cadran (on aura compris qu’il est 08:10 ou 20:10 sur l’image ci-dessous), l’aiguille revenant à zéro toutes les heures. Le boîtier a conservé le format « télévision 16/9 » qui fonde l’identité visuelle d’Hautlence, dont le nom est l’anagramme de Neuchâtel, la ville suisse qui a vu naître la marque. Cette série de HL Sphère est limitée à vingt-huit pièces…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !