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Quand les antilopes risquent leur peau et quand la belle ne craque pas devant la bête : c’est l’actualité des montres entre Ascension et Pentecôte
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Atlantic-tac

Mais aussi le rendez-vous astronomique qui écrit le temps, la grande classe sans frisson financier et le grand vert du chic anglais…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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TAG HEUER : Cara a maté le grand fauve…

Bien sûr, on regarde la montre dans les yeux ! Elle (la montre), c’est une Carrera Lady de TAG Heuer, avec un mouvement automatique sous le cadran semé de quelques diamants qui couronnent aussi le boîtier. Elle (la belle), c’est la bouillante icône milléniale Cara Delevingne, qui prend la pose pour la campagne publicitaire « Dont’ Crack Under Pressure » de la marque suisse – laquelle aurait pu trouver une traduction française pour cet excellent slogan. Pour la petite histoire, le lion était vraiment derrière elle, sans entraves, pendant cette prise de vues. Elle (la bête), c’est un vrai lion, ce roi des animaux qui est aussi le signe astrologique sous le signe duquel est née Cara Delevingne. Ce qui est fort dans cette publicité, c’est qu’elle n’exploite pas le corps de la femme comme un signal primaire et vulgaire aujourd’hui très banalisé et même franchement anti-éthique : c’est qu’elle illustre l’intense fragilité et la folle audace de cette femme, ainsi que la puissance de son regard, face à la force terrible et sauvage d’un lion. On sent bien que Cara la courageuse ne craquera pas sous la pression du grand fauve qui feule dans son dos. C’est très fort et très suggestif, mais dans le meilleur sens du terme. Serait-ce la première pub vraiment féministe de l’histoire des montres ?

BOVET : Le rendez-vous cosmique de trois astres majeurs…

Histoire de rêver un peu, on va maintenant vous raconter l’histoire d’une montre qui pourrait vous coûter un peu moins d’un demi-million d’euros, mais seuls une cinquantaine d’heureux collectionneurs pourront l’obtenir. C’est le prix à payer pour un chef-d’œuvre de la complexité mécanique contemporaine, réalisé en Suisse selon les règles très exigeantes d’un art horloger précisément codé depuis le XIXe siècle. La marque ? Bovet 1822 : à ce niveau de qualité et d’exigences esthétiques, on peut même se permettre de ne pas graver son nom sur le cadran et Pascal Raffy, l’actuel propriétaire d’une maison dont l’histoire court sur trois siècles, s’en voudrait de pécher contre la discrétion. Le modèle : « Récital 22 Grand Récital », une montre à l’architecture unique, qui combine trois astres de notre horizon. Une Terre hémisphérique peinte à la main et vue du pôle Nord (on lit l’heure sur le disque au sud de cette Terre) ; une Lune sphérique en orbite autour de cette Terre, avec un affichage visuel et graphique de ses différentes phases au cours du mois lunaire ; un Soleil qui tourne sur lui-même au-dessus du « tourbillon » de la montre. À gauche, les minutes rétrogrades de l’heure exacte. À droite, la réserve de marche du mouvement. On trouvera au dos de la montre l’indication du jour, de la date et du mois, ainsi que de l’année bissextile (il s’agit donc d’un calendrier perpétuel, qui tiendra un siècle avant de réclamer le moindre réglage). Pour faciliter la lecture de ce tableau de bord astronomique, l’ensemble a été légèrement incliné vers le porteur de la montre, qui devient donc une sorte de pupitre, un « écritoire » du temps qui passe, en 46 mm de diamètre sous « cloche ». On vous épargne les géniales subtilités mécaniques et les multiples brevets qui ont été déposés pour mettre au point ce récital cosmique d’une infinie précision. Bovet 1822, c’est exceptionnel !

ANONIMO : Les antilopes n’ont plus qu’à bien se tenir…

Vous pourrez toujours raconter ou laisser entendre que le bracelet en antilope de cette Epurato Safari provient d’un de vos coups de fusil africains : à la faveur d’un malentendu, ça peut d’autant mieux passer que cette montre a tout de la baroudeuse de charme ! Un boîtier coussin noir mat de 42 mm, un cadran tout aussi noir et mat où se détachent les grands chiffres de la signature Anonimo (12, 08, 04), avec des indications luminescentes ultra-lisibles dans la pénombre, une irréprochable qualité Swiss Made (mouvement automatique) – sans oublier le bracelet en antilope, brut de savane. Le tout pour moins de 2 500 euros : un programme alléchant ! Si vous trouvez que cette Epurato a un petit air de Panerai, c’est que vous avez l’œil : l’équipe qui a fondé la maison Anonimo, voici un peu plus de vingt ans, n’était autre que celle qui animait Panerai avant son rachat par le groupe de luxe Richemont et c’est Anonimo qui avait « inventé », à la fin du XXe siècle, les premiers boîtiers de montres en bronze « nautique »…

OXYGEN : La grande classe sans petit frisson financier…

C’est là qu’on se souvient d’une ancienne ritournelle publicitaire : « Il faudrait être fou pour dépenser plus ». Ce qui n’est pas tout-à-fait pertinent pour les montres de haute horlogerie, mais comment résister aux 299 euros de cette City Legend automatique présentée par Oxygen en 40 mm ? Clin d’œil supplémentaire aux grandes sœurs suisses : l’édition limitée à 888 exemplaires – ça sent le pied-de-nez d’une insolence très française ! Parce qu’Oxygen fait partie de ces nouvelles références françaises qui tirent bien leur épingle du jeu en compilant avec intelligence les différents détails qui fascinent les nouveaux amateurs : la taille discrète du boîtier (40 mm), la discrétion de son cadran très épuré, le chic de la petite seconde à dix heures, la fiabilité de son mouvement automatique (l’increvable Miyota japonais), le verre saphir bombé à l’ancienne, le cuir brut du bracelet, le soleillage du cadran (argenté, ivoiré, noir, bleu, etc. selon les versions). La grande classe sans grands états d’âme financiers…

LAURENT FERRIER : Le chic anglais du néo-classique suisse…

Le « vert anglais », que les Anglais en question appelaient British Racing Green, était la couleur officielle des voitures anglaises dans les compétitions officielles de l’immédiate après-guerre. Des voitures qui faisaient rêver l’horloger Laurent Ferrier quand il était jeune : il a donc voulu leur rendre hommage avec le cadran de cette « montre-école », dont le mouvement mécanique n’a rien à envier à la beauté des moteurs britanniques de l’époque. Ce mouvement mécanique purement « manufacture » (conçu, développé et réalisé par les artisans de la marque) est à la fois traditionnel dans ses finitions et avant-gardiste avec son micro-rotor de remontage et son échappement en silicium de nouvelle génération. Le style, lui, est éternel : on admire autant la maîtrise de la couleur que l’équilibre de la structure géométrique du cadran ou la délicate finesse des aiguilles. Difficile de faire plus néo-classique et plus élégant ! Tant qu’elle saura faire de telles montres pour enchanter les poignets, l’horlogerie suisse n’aura aucun souci à se faire pour son avenir…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

Lien : https://businessmontres.com/

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