Des mini-forêts urbaines pour un air conditionné naturel dans les villes ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Deux immeubles appelés "Forêt verticale" à Milan (Italie).
Deux immeubles appelés "Forêt verticale" à Milan (Italie).
©MIGUEL MEDINA / AFP

Atlantico Green

Certains botanistes et urbanistes recommandent d’aménager nos villes avec une végétation en « mini-forêts » pour apporter des îlots de fraîcheur et lutter contre la pollution.

Dominique Audrerie

Dominique Audrerie

Dominique Audrerie est un expert indépendant des questions environnementales.

Il est également docteur en droit de l'environnement et ancien directeur du Conseil d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement (en 1993).

Il est avocat à la Cour et maître de conférences.

Il est l'auteur de Petit vocabulaire du patrimoine culturel et naturel (Confluences, 2003).

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Atlantico : Alors que l’air des villes se réchauffe un peu plus tous les ans à cause de l’absorption des rayons du soleil par le béton, l’étalement urbain crée alors des « îlots » de chaleur. Certains botanistes et urbanistes recommandent à présent d’aménager nos villes avec une végétation en « mini-forêts ». Quels avantages cela apporterait-il à nos villes ? Par quel phénomène les plantes les refroidissent ?

Dominique Audrerie : En premier lieu, il convient de restituer la question vis à vis de notre rapport à la nature, de ce que notre société de pure consommation a fait de la nature: une sorte de grand réservoir mal défini, dans lequel chacun puise suivant ses besoins égoïstes sans aucun souci du lendemain. Il s'en suit une banalisation des espaces, des déforestations, une agriculture agressive et une extension coupable des cités.

Revenir donc à une saine notion de la forêt et de son usage semble donc urgent et… de simple bon sens.

Plutôt que de "mini-forêts", je préférerai parler d'une reconquête de la nature dans les espaces urbains. En effet, et pour ne prendre que deux exemples, des mesures simples et peu coûteuses sont immédiatement possibles: plantation d'arbres en bordure des voies et aux entrées de ville, en associant à cette démarche enfants et personnes plus âgées; aménagement des espaces nus dans les grands ensembles urbains, le plus souvent en banlieues, en associant étroitement tous les acteurs locaux et la population pour leur entretien et surtout leur conservation.

De telles mesures à la fois simples et utiles, présentent des avantages nombreux et utiles: d'abord esthétiques, et cela est important dans des espaces urbains toujours plus minéraux; ensuite pour retrouver un lien, même trop partiel, avec la nature; enfin contribuer aux équilibres naturels et humains en apportant des zones de fraîcheur et actrices contre la pollution.

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À mesure que nos villes grandissent et se développent, leurs taux de pollution augmentent. Selon l’OMS, la pollution extérieure tue 4,2 millions de personnes par an, quelles solutions à ce problème apportent une mini-forêt à notre urbanisme ?

L'aménagement de zones réellement vertes a des effets immédiats et très sensibles. On sait qu'en matière de pollution la végétation contribue directement à la limitation des pollutions.

De plus les secteurs boisés sont source de fraîcheur et donc de refroidissement en période forte chaleur. L'ombre portée ralentit la chaleur sur le béton et les voies de circulation. Ces sources de chaleur ont des conséquences dommageables très directes sur la qualité de notre environnement.

Pensez-vous que la préoccupation de modifier l’urbanisme de nos villes pour le rendre plus vivable et sain sur le long terme est suffisamment appuyée par les commissions pour l’environnement ? Serait-ce un bon investissement ?

Sur les actions publiques en ce domaine, il y a beaucoup à faire et à dire. Les commissions dites d'environnement sont encore à bien des égards, et il faut y insister, des organes de déclarations plus ou moins savantes, plus ou moins fondées, alors qu'il est urgent de se situer dans l'opérationnel. En d'autres termes, il convient de mettre un termes à l'oeuvre de simple forme de ces théoriciens du discours et laisser place à des actions concrètes, fussent-elles modestes, qui engagent réellement les acteurs.

J'ajoute qu'une redécouverte de la nature et sa place retrouvée dans les milieux habités à deux autres conséquences ô combien importantes: l'équilibre des personnes que la nature favorise grandement et une approche du "beau" indispensable des des zones où la laideur devient obsédante, non pas un beau artificiel ou préfabriqué, mais un beau simple et… naturel.

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