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Rapatriée de Homs
Edith Bouvier témoigne
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Retour de l'enfer

Rapatriée le 2 mars après avoir été exfiltrée de Syrie, la correspondante du Figaro, toujours hospitalisée, raconte à France Info ce qu'elle a vécu à Homs.

Edith Bouvier a été blessée à la jambe, le 22 février, dans le bombardement qui a coûté la vie au photographe français Rémi Ochlik et à la reporter américaine Marie Colvin. La jeune femme a été opérée à l'hôpital militaire Percy de Clamart jeudi dernier. Les médecins ont extrait de sa jambe touchée un éclat d'obus. 

"Contrairement à ce qui a été dit dans certains médias, je n'ai pas été amputée et je vais marcher", tient tout d'abord à souligner la journaliste, même si elle reconnaît que la rééducation va être longue : "Trois mois de repos chez moi. Et après, deux mois au moins de rééducation."

Mercredi 22 février, la blessure : La première journée d'Edith Bouvier et William Daniels à Homs commence par des tirs d'artillerie. "Il y a eu au moins cinq explosions successives, très proches. On avait vraiment l'impression que nous étions directement visés", racontent-ils au Figaro. Edith Bouvier est blessée. Indemne, William Daniels la porte à l'abri. Edith Bouvier est transportée dans un petit hôpital de campagne installé par les insurgés dans un appartement. "Ils m'ont fait une radio et ont réalisé que ma jambe était fracturée au niveau du fémur. Ils m'ont dit : 'il faut t'opérer rapidement. Il faut t'évacuer !'"

"L'infirmier qui s'est occupé de moi était pharmacien à la base. Un autre était fermier et s'est retrouvé anesthésiste." "Tous des gens incroyables de force, de courage", souligne-t-elle. 

Jeudi 23 février, la vidéo : Nécessitant des soins importants, la journaliste finit par demander de l'aider dans une vidéo. Une idée des insurgés syriens. "Au début, on ne voulait pas. Mais on s'est aperçus qu'ils avaient très peur que le régime prétende qu'on était gardés en otage.



26 février, premier essai manqué : Dans la nuit, l'armée syrienne libre décide d'exfiltrer les blessés par un tunnel exigu et long de plusieurs kilomètres. "Il y en avait des dizaines et des dizaines. C'est alors que j'ai réalisé les terribles blessures de certains autres et que j'étais loin d'être la plus gravement atteinte". Solidement "scotchée à ma civière", Edith Bouvier est portée à tour de rôle par quatre volontaires.

Le convoi est stoppé par des tirs de l'armée sur la sortie du tunnel. "L'un des brancardiers m'a posé sa kalachnikov sur moi et m'a mis la main sur le front en récitant une prière. J'étais assez peu rassurée",  poursuit la journaliste. Le groupe est isolé et doit rebrousser chemin avec l'aide d'un motard qui les a pris sur sa moto. "Elle heurtait les parois, on manquait de tomber. Je me suis cognée plusieurs fois, je me suis aperçue que je saignais à la tête".

27 février, l'opération : De retour dans l'hôpital de campagne, Edith Bouvier est prise en charge par les médecins, qui décident de lui injecter un anesthésiant, pour l'opérer. Le lendemain, à son réveil, les rebelles leur proposent de tenter le tout pour le tout : quitter la ville en voiture par un itinéraire secret. "On a accepté", témoigne-t-elle. "On sentait qu'on était à bout, psychologiquement et physiquement, et qu'il fallait qu'on sorte".

28 février, la fuite : Les deux journalistes sont promenés de cachettes en cachettes, hébergés par des habitants. Avant chaque nouveau trajet, ils sont précédés par une équipe d'éclaireurs. "Ils se sont vraiment mis en danger pour nous." L'opération prend fin quatre jours plus tard, le 1er mars, lorsqu'ils franchissent la frontière libanaise après un périple d'environ 40 kilomètres.

Contrairement à ce qui a été dit, Edith Bouvier se défend de tout militantisme dans son travail journalistique sur place. On a dit que "que je voulais rester pour sauver le peuple syrien. Cela n'a jamais été le cas. Je ne suis pas une militante, je suis une journaliste". Et d'ajouter : "Je n'ai pas été en Syrie pour sauver qui que ce soit, mais pour raconter l'horreur, pas plus."

2 mars, l'arrivée à Paris : 
Partis en début d'après-midi de Beyrouth dans un avion médicalisé, Edith Bouvier et William Daniels atterrissent sur le tarmac de l'aéroport militaire de Villacoublay, où ils sont accueillis par Nicolas Sarkozy, Serge Dassault, le patron du Figaro, et quelques proches. La journaliste est emmenée à l'hôpital militaire de Percy, à Clamart.


Lu sur France Info

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