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Ligue du LOL : plusieurs journalistes accusés de harcèlement
©NICOLAS ASFOURI / AFP

Réseaux sociaux

Plusieurs journalistes, utilisateurs de Twitter aux débuts du réseau, sont accusés d'avoir harcelé des femmes et personnes LGBT.

C'est LA polémique qui a agité les réseaux sociaux français ce weekend, depuis la parution vendredi sur Checknews, le site de fact-checking de Libération, d'un article sur la Ligue du LOL, "un groupe Facebook alimenté, notamment, par plusieurs journalistes parisiens et qui est depuis plusieurs années accusé régulièrement de cyber-harcèlement".

Cette parution fait suite à plusieurs tweets publiés tout au long de la semaine par d'anciennes victimes. "Ça fait référence à la Ligue du LOL qui ont harcelé des meufs pendant des années et ont continué leurs carrières pépères sans jamais s’excuser ni avoir à rendre des comptes", a écrit un internaute. "Je n’ai pas oublié non plus. La ligue du LOL. Et ses preux chevaliers féministes en 2019. Je vous crache bien à la gueule", a tweeté Daria Marx, cofondatrice du collectif Gras politique. Entre autres messages d'internautes plus ou moins sybilins.

Suite à une vague de témoignages ce weekend, après la parution de l'article de Checknews, la secrétaire d’Etat à l’égalité femmes-hommes, Marlène Schiappa, a écrit : "Tout mon soutien et ma solidarité aux blogueuses et journalistes qui ont eu à subir le harcèlement sexiste de la #LigueDuLol particulièrement @FlorencePorcel Ce n’est pas « internet » qui est impitoyable, c’est ce qu’on en fait.".

La ligue du LOL est un groupe privé Facebook, créé par Vincent Glad - aujourd'hui journaliste à Libération - en 2009. Y ont figuré, et y figurent encore, une trentaine de personnes pour la plupart issues de rédactions parisiennes, du monde de la publicité ou de la communication : membres de Twitter de la première heure (créé en 2006, le réseau a pris son effort à partir de 2008), ils utilisaient ce groupe pour "se moquer de tout, et tout le monde", explique aujourd’hui l’un de ses membres à Libération.On y trouvait "surtout des blagues, qu’on ne pouvait pas faire en public. C’était brillant, c’était bête, il y avait ce côté observatoire des personnages de Twitter, on s’échangeait des liens, des photos, on se moquait des gens", décrit un ancien membre.

Les témoignages, surtout circonstanciés, parlent de harcèlement, de photomontages pornographiques et/ou homophobes, de canulars téléphoniques, de soirées où s'invitaient les membres de la ligue même s'ils n'étaient pas les bienvenus... "Insultes, photomontages, gifs animés avec des trucs pornos avec ma tête dessus, mails d’insultes anonymes (...) beaucoup de filles étaient terrifiées par ces gens, avaient peur de les dénoncer", témoigne une journaliste.  "C’était des gens qu’on connaissait, qu’on avait déjà croisés à des soirées, avec qui on avait travaillé. C’était ça qui faisait que c’était d’autant plus dur", abonde une autre, expliquant que ces membres "ramenaient dans leur sillage des dizaines d’internautes qui m’insultaient et appelaient parfois au viol. Les membres de cette ligue étaient tous suivis par plus de 5 000 personnes, des gens très contents de pouvoir déverser leur venin. Ils étaient complètement inconséquents".

"Aujourd’hui, quand je propose des piges sur le féminisme aux Inrocks, à Slate, à Libération, où ces personnes occupent désormais des postes à responsabilité, c’est un peu surréaliste", ajoute une troisième.

Face à la polémique, plusieurs des accusés ont - après avoir pour certain nettoyé leur compte Twitter des messages les plus embarrassants - tenu à se justifier ou présenter leurs excuses. Le podcasteur Henry Michel, a été le premier à réagir avec un long message où il "demande pardon à toutes celles et tous ceux que j’ai pu blesser directement ou indirectement en ayant contribué à la culture de ce groupe". Alexandre Hervaud, journaliste à Libération, a d'abord écrit que "c’était vraiment pas malin, et ça ne se reproduira plus" avant de publier un message d'excuse plus conséquent ce dimanche. David Doucet, rédacteur en chef du site internet des Inrocks, assure dans un message ne pas avoir réalisé de photomontages (mais deux canulars téléphoniques) et qu'il était "trop lâche et trop heureux de compter parmi cette bande que la twittosphère d'alors admirer, pour intervenir". Olivier Tesquet, de Télérama, dit aussi avoir fait "partie de la catégorie des témoins passifs". "Désolé pour ce silence coupable. Qui méritait d’être rompu", écrit-il.

Checknews

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