"Un train pour Milan" de François Feroleto<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Culture
"Un train pour Milan" de François Feroleto est à retrouver au théâtre de la Huchette.
"Un train pour Milan" de François Feroleto est à retrouver au théâtre de la Huchette.
©

Atlanti-culture

Un cœur en bandoulière.

Jean-Pierre Hané pour Culture-Tops

Jean-Pierre Hané pour Culture-Tops

Jean-Pierre Hané est chroniqueur pour Culture-Tops. Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

 

Voir la bio »

THÈME

  • Dans une heure, Marcello sera face à la foule pour plaider sa cause et tenter de retrouver sa liberté. Si la foule l’applaudit, il sera libre ; sinon , il retournera en prison pour toujours ! 
  • L’histoire d’un Calabrais qui dans les années 1950 quitte son village pour aller tenter sa chance à Milan. Ce train qu’il prend, c’est pour tout tenter, sortir de la misère et trouver le bonheur.

POINTS FORTS

  • Il y a d’abord l’intelligence d’une écriture qui nous surprend au fur et à mesure du spectacle. A partir de fragments de nouvelles de Dino Buzzati et du propre récit de sa famille, François Feroleto invente une fable merveilleuse et onirique autour du personnage de Marcello, dont on sent qu’il a pour lui une immense tendresse. 
  • Cette histoire navigue entre la fable et le conte et, à partir d’éléments autobiographiques, nous entraine et bascule dans un univers fantastique qui nous déroute et nous enchante. 
  • Il faut saluer la performance de François Feroleto, qui incarne avec puissance et retenue cet homme balloté par une vie qui ne lui épargne rien. C’est un comédien puissant et émouvant, qui recolle au fur à mesure les morceaux déchirés du parchemin d’une vie qui aurait pu se perdre dans le néant du souvenir, mais qui ne peut s’empêcher de vibrer dans la mémoire. La proximité de cette cellule qui occupe tout le plateau nous oblige à vouloir avec le personnage ouvrir toutes les portes.
  • Des lumières qui narrent avec simplicité et justesse les différents lieux traversés et qui ont la force de la peinture en clair-obscur.
  • Un choix musical qui nous plonge dans les joies et les désespoirs de Marcello.

QUELQUES RÉSERVES

Quand on est pris par un texte, on se laisse porter sans rien voir de faible.

ENCORE UN MOT...

  • Il y a tout au long du spectacle des réminiscences de cette Italie si bien contée dans le cinéma transalpin des années 1950 par ses plus grands réalisateurs. On est au cœur de ce pays où les habitants du sud cherchent à échapper à un destin brutal que la société leur renvoie. 
  • Ce déracinement est une épopée du cœur montrant l’ascension et la chute d’un héros téméraire qui, comme certains personnages de la mythologie sont les jouets du destin capricieux. 
  • Bref, une très belle aventure théâtrale à ne pas manquer, un train qu’il faut prendre absolument. Un discret hommage est rendu à Michel Bouquet, dont ce fut la dernière contribution théâtrale.

UNE PHRASE

MARCELLO : « Ça  y est, c’est mon tour. Douze ans, cinq mois, trois jours sans eux. Il faut que je te raconte Paolo… Ouais…je vais te raconter (…) Mon père était pauvre, fallait travailler dur pour essayer d’en extraire quelque chose. Y avait pas de travail en Calabre. Avec mon copain Vincenzo, on a décidé d’aller tenter notre chance dans le Nord. Une fois par semaine, le vendredi après-midi, il y avait  un train pour Milan… Rome, Sienne,  Florence, les paysages changeaient, je découvrais un pays que je ne connaissais pas. "

L'AUTEUR

  • François Féroleto est un comédien accompli que l’on a vu aux côtés de Robert Hirsch, Carole Bouquet, Michel Bouquet ou encore Béatrice Agenin. Mis en scène par Jacques Weber, Marcel Bluwal et Ladislas Chollat, Féroleto a été nominé en 200 au Molière de la révélation théâtrale. 
  • Sur le grand comme sur le petit écran, il est très présent et tourne sous la direction de Bertrand Blier, Lucas Delvaux ou Samuel Benchetrit au cinéma et participe à de nombreuses séries et téléfilms. Il jouait cet été dans Dolorès au Festival d’Avignon, où il a remporté un grand succès sous la direction de Virginie Lemoine.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !