La pièce est à retrouver au théâtre "Le 100" à Paris.
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"Le misanthrope" : Molière en toutes lettres
La pièce est à retrouver au théâtre "Le 100" à Paris.
Paule du Bouchet
Après quelques années d’enseignement de la philosophie en lycée, puis quelques années de journalisme chez Bayard Presse, Paule du Bouchet a fait la plus grande partie de sa carrière comme directrice éditoriale aux éditions Gallimard. Après avoir été à l’origine de la collection Découvertes Gallimard, elle a créé le département Gallimard Jeunesse Musique, puis le secteur de livres audio Ecoutez lire Gallimard.
Passionnée de musique et autrice, elle a publié une trentaine d’ouvrages dont de très nombreux livres jeunesse et plusieurs livres parus dans la collection Blanche de Gallimard.
Elle est aujourd’hui présidente du Festival Vox de livre audio et de lecture à voix haute et elle poursuit une activité de création éditoriale aux Editions Fario.
Elle continue aujourd’hui à assurer la direction d‘acteurs pour de nombreux projets de livres audio, anime des tables rondes autour de la lecture à voix haute, ainsi que des ateliers d’écriture.
Pour Culture Tops, elle rédige essentiellement des chroniques Théâtre.
THÈME
- Le misanthrope en question, c’est Alceste, amoureux de Célimène, une jeune femme pleine de gaieté à la langue bien pendue, qui ne cesse de tourner en dérision le caractère ombrageux de son admirateur.
- Découvrant l'infidélité de son amante, Alceste décide de s'isoler définitivement de la société humaine. La pièce met en lumière sa posture intenable, l'hypocrisie de Célimène, et enfin la voie du juste milieu, à travers l'idéal de “l'honnête homme“, incarné par Philinte.
POINTS FORTS
- Le texte, rien que le texte. Tout le texte. Cela pourrait paraître basique, un prérequis pour toute représentation d’une pièce classique. Nous le savons tous, c’est loin d’être le cas. Et ces pièces dont nous sortons perplexes - mise en scène « adaptée » à notre époque, décors à message, costumes un peu ridicules ou décalés - sont légion.
- Avec ce Misanthrope, les choses sont claires et clairement annoncées :
- pas de costumes d’époque, mais des vêtements sombres pour tous ;
- pas de mise en scène au 5ème degré, mais des mouvements précis des personnages correspondant aux seuls besoins des échanges ;
- pas de décors sibyllins, mais quelques chaises et un jeu de lumières.
- Cette sobriété voulue apparaît pour ce qu’elle est : un écrin pour le texte de Molière. Tous les alexandrins sont audibles, articulés et portent admirablement le texte autant que l’intrigue.
- Du coup, l’âge des acteurs - certains sont sensiblement plus âgés que les personnages créés par Molière - s’efface. Comme si ce brillant aperçu de la condition humaine était si parfaitement restitué par cette diction que point n’était besoin d’y adjoindre aucun artifice. C’est remarquable.
QUELQUES RÉSERVES
- Est-ce une réserve ou un simple avertissement ? C’est à un misanthrope d’âge mûr que nous convie le spectacle de René Loyon, les comédiens ayant tous dépassé la cinquantaine, et ceci contribue peut-être encore à accentuer l’universalité du propos de Molière.
- Détail pratique : la jauge est petite, 50 places, mieux vaut réserver ou arriver en avance !
ENCORE UN MOT...
- Il faut, pour goûter ce spectacle, aimer profondément la langue, s’attendre peut-être à davantage de plaisir de l’oreille qu’à une distraction des yeux, tant la sobriété visuelle est ici assumée.
L'AUTEUR
- Né en 1622 et mort le 17 février 1673 à Paris, Molière (de son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin) est le plus grand dramaturge français. Créées au XVIIe siècle, ses comédies continuent d’être jouées à travers le monde et d’être adaptées au cinéma et à la télévision.
- Parmi les plus connues de ses pièces figurent Le Tartuffe, Le Malade imaginaire, Les Fourberies de Scapin, Le Misanthrope ou encore L’Avare. Artiste favori du roi Louis XIV, il reste une référence incontournable du théâtre français.
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