"L'étoile du désert" de Michael Connelly<!-- --> | Atlantico.fr
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"L'étoile du désert" de Michael Connelly est à retrouver aux éditions Calmann Lévy.
"L'étoile du désert" de Michael Connelly est à retrouver aux éditions Calmann Lévy.
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Encore un brillant Connelly ! Ce Grand Maître du roman policier.

Anne-Marie Joire-Noulens pour Culture-Tops

Anne-Marie Joire-Noulens pour Culture-Tops

Anne-Marie Joire Noulens est chroniqueuse pour Culture-Tops. Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).  Culture-Tops a été créé en novembre 2013 par Jacques Paugam , journaliste et écrivain, et son fils, Gabriel Lecarpentier-Paugam.

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THÈME

Hieronymus Bosch, flic solitaire, borderline et passionné de jazz, a pris sa retraite de la police de Los Angeles. Une de ses anciennes collaboratrices du LAPD, Renée Ballard, vient d’être appelée par l’adjoint au maire pour reformer un service Cold Case, affaires non résolues. Il faut savoir qu’aux Etats-Unis, c’est le maire de la ville qui nomme et rémunère la police locale. Cet adjoint est d’autant plus concerné qu’il veut à tout prix élucider l’assassinat de sa petite sœur quelques années plus tôt. Renée fait appel à Bosch pour la seconder dans cette entreprise.

Bosch va en profiter pour essayer de régler une affaire qu’il avait dû laisser en plan en partant : l’assassinat de toute une famille, dont les restes avaient été retrouvés dans le désert de Mojave, parmi de jolies fleurs blanches nommées étoiles du désert.

POINTS FORTS

  • Les retrouvailles avec Hieronymus Bosch sont toujours excitantes. Et, une fois de plus, nous sommes confrontés à un grand gaillard de flic qui n’en fait qu’à sa tête, indiscipliné comme pas deux mais avec un flair incroyable et un talent infini. Mais alors, anticonformiste : il suffit qu’on lui interdise de sortir du service le moindre petit document pour le retrouver en train de photocopier quasiment tout le dossier pour l’emporter chez lui !
  • L’intérêt majeur de ce roman est le décryptage minutieux de la façon dont on aborde un cold case et sa progression, méthodique : se rendre d’abord sur les lieux pour s’imprégner de l’atmosphère et assimiler ce que l’on connaît de l’affaire, étudier scrupuleusement les quelques petits indices que l’on a, en trouver d’autres, reprendre les interrogatoires à l’affût du détail qui fera avancer les recherches. C’est un travail de fourmi, de constance à la limite de l’entêtement.
  • Le métier de policier, déjà largement documenté dans les romans précédents, est encore complété ici. Ce travail requiert une mémoire d’archiviste doublée d’une mémoire de chauffeur de taxi d’avant les GPS. Ces agents s’engagent en voiture (dans un état relatif, la voiture, plutôt tas de boue), vers les coins les plus reculés de la ville, même les plus mal famés qu’ils connaissent, forcément, et, après des heures de poursuites dingues, se retrouvent toujours benoîtement devant le commissariat. Quand je pense que dès que j’ai tourné le coin de la rue, je ne sais plus où est le nord !
  • Comme toujours, et depuis trente ans, la traduction de Robert Pépin est impeccable. Le duo avec l’auteur est reconstitué et fonctionne toujours aussi remarquablement.

QUELQUES RÉSERVES

  • J’ai bien l’impression qu’il s’agit là de la dernière enquête de notre cow-boy…

ENCORE UN MOT...

Ce roman continue la lignée de ceux que nous propose depuis les années 1990 Michael Connelly, ce conteur né avec son sens de l’intrigue et du rythme. Les thèmes en sont infiniment variés. Comme Mary Higgins Clarke qui puisait ses sujets dans les faits divers, en lisant le journal, l’auteur rebondit sur des cas d’actualité pour broder une histoire dont la fin est toujours inimaginable. Et son héros récurrent, affublé d’un prénom imprononçable, comme le peintre Bosch, est un râleur sympathique, à la française, bon gars mais rouspéteur. Un détail : l’auteur ne décrit jamais physiquement ses personnages, excepté : “il se tient voûté parce qu’il est trop grand”, “il n’est pas bien épais”, “tiens il s’est coupé la moustache !”. Ce qui nous permet d’imaginer chacun des acteurs à notre aune. Encore un roman que l’on lâche difficilement.

UNE PHRASE

« Elle avait besoin du soutien d’Harry Bosch. Elle savait pouvoir se plaindre de perdre son temps devant lui et que sa réponse serait toute en paroles de sagesse et mots d’encouragement. Il lui rappellerait que dans une enquête pour homicide il y a toujours plus d’impasses que de pistes conduisant à quelque chose. A ses yeux, c’était même l’équation de base et un jour il avait comparé ce travail à un match de base-ball. Les meilleurs joueurs ratent plus de la moitié de leurs lancers et suivre des pistes n’a rien de différent. » P.320

L'AUTEUR

Michael Connelly (1956 - Philadelphie) est un écrivain américain qui a démarré sa carrière avec un succès retentissant : Les égouts de Los Angeles (1993), suivi de La glace noire (1995) et en 1997 a sorti son livre culte Le poète. Ensuite, Connelly a fait paraître un roman tous les 15 mois environ, dont La défense LincolnL’Oiseau des ténèbresLumière morteEcho Park. Il a été fait Grand Maître du roman policier lors de la cérémonie des Mystery Writers of America 2023.

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