"Bungalow 21" d'Eric-Emmanuel Schmitt<!-- --> | Atlantico.fr
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"Bungalow 21" d'Eric-Emmanuel Schmitt est à retrouver au Théâtre de la Madeleine.
"Bungalow 21" d'Eric-Emmanuel Schmitt est à retrouver au Théâtre de la Madeleine.
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Let’s make love.

Charles-Édouard Aubry pour Culture-Tops

Charles-Édouard Aubry pour Culture-Tops

Charles-Édouard Aubry est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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THÈME

  • Hollywood 1960. On tourne Le millionnaire (titre original : Let’s make love, tout un programme et prémonitoire...
  • Bungalow 20 : Yves Montand, France, acteur français cool et charmeur, qui fait ses débuts américains, et est accompagné par sa femme, Simone Signoret.
  • Bungalow 21 : Marilyn Monroe, Etats-Unis, au sommet de sa gloire, donc sur la pente qui la mènera à une mort prochaine. Elle est accompagnée par son mari, le grand dramaturge Arthur Miller.
  • Les deux couples, voisins, font connaissance, s’apprécient et passent de bons moments ensemble… Jusqu’au moment où Simone part tourner un film en Italie, et Arthur travailler en Irlande avec John Huston sur le scénario des Misfits.
  • Evidemment, les deux monstres sacrés vont tomber dans les bras l’un de l’autre, et comme tout se sait à Hollywood, l’affaire fait grand bruit ...

POINTS FORTS

  • L’histoire est belle, et Eric-Emmanuel Schmitt a su l’écrire en ressuscitant  l’âge d’or d’Hollywood et ses personnages mythiques, que le temps à presque fossilisés, mais qu’on est content de retrouver, car ils font partie de notre mémoire collective.
  • Les deux couples sont bien campés, “Montand“ (comme elle l’appelle) et “Simone“ (comme on l’appelle), amoureux et un brin provinciaux en Californie. “Marylin“ (comme tout le monde l’appelle) et Arthur Miller (comme pas grand monde ne l’appelle, lui l’intellectuel juif), qui sent bien qu’il a déjà perdu sa femme.
  • L’enchaînement des événements est implacable : alors qu’Arthur Miller trouve refuge dans une relation riche et platonique avec Simone, Montand et Marylin, qui le poursuit de ses assiduités une bouteille de Champagne à la main, cèdent à la tentation. Si Miller disparaît du jeu, l’action rebondit en Italie, où Simone, triste et éplorée, tente de récupérer un Montand penaud.
  • La fin (que l’on ne “divulgâchera“ pas, même si l’histoire est connue) nous offre ses beaux moments d’émotion, et fait la part belle à Simone, à la fois dans ses rapports avec Montand et Marylin.
  • Désir, amour, passage du temps : autant de sensations, décuplées chez les acteurs, qui accentuent à la fois leurs forces et leurs fragilités. Entre leurs aspirations et la réalité, entre le cinéma et la vie, s’est creusé un fossé. Toute chute est brutale irréversible pour certains. Pour d’autres la vie continue.

QUELQUES RÉSERVES

  • La pièce, qui ne s’embarrasse pas à rentrer dans la psychologie des personnages, risque de perpétuer une vision un peu simpliste de ces personnages pourtant complexes (lire sur ce sujet le magnifique Blonde, de Joyce Carol Oates sur Marylin).
  • Bungalow 21 met en scène un acteur et deux actrices, mais il est presque inhumain de demander à d’autres acteurs d’interpréter leurs rôles : comment “rendre“ la dynamite de désir et de sexe qu’était Marylin ? Et la nonchalance soyeuse et séduisante de Montand ? 
  • A  ce jeu, Mathilde Seigner s’en sort remarquablement bien, en incarnant une Simone dont les atouts sont l’intelligence, la sensibilité et la force de caractère … La charge émotionnelle est tout aussi forte, mais elle est “jouable“.

ENCORE UN MOT...

  • C’est Benjamin Castaldi, le petit-fils de Simon Signoret, qui a soufflé le sujet à l’auteur. 
  • Eric-Emmanuel Schmitt en ayant fait une pièce et un livre (chez Albin Michel), il nous offre deux façons différentes de partager l’histoire.

UNE PHRASE

  • Simone Signoret [au téléphone avec Yves Montand ] : « Reviens, j’arriverai plus facilement à te pardonner qu’à ne plus t’aimer. »

L'AUTEUR

  • Eric-Emmanuel Schmitt, né en 1960, est dramaturge, romancier, nouvelliste, essayiste, cinéaste, conteur, auteur de BD et comédien (il interprète parfois ses propres œuvres théâtrales). Agrégé et docteur en philosophie, il a abandonné sa carrière d’universitaire qui s’ouvrait à lui pour l’écriture, devenant une sorte “d’enfant prodige“ de la littérature et du théâtre. 
  • Depuis le début des années 1990, il est devenu l’un des auteurs francophones les plus lus et les plus représentés dans le monde. Ses pièces, jouées dans une cinquantaine de pays, furent récompensées par plusieurs prix Molière et le Grand Prix du théâtre de l’Académie française.
  • Ses livres sont traduits en 44 langues et, fait important à noter, il est aujourd’hui l’auteur le plus étudié dans les collèges et  lycées français. Schmitt, qui vit à Bruxelles, a été reçu à l’Académie royale de la langue et littérature françaises de Belgique.  En 2016 il est élu à l’Académie Goncourt au couvert n°2, celui d’Edmond Charles-Roux, de Jules Renard et de Sacha Guitry.
  • Culture Tops n’a pas manqué de rendre compte dans ses pages, de ses œuvres récentes.

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