Akira Mizubayashi, ou « le plaisir de marcher dans un paysage enchanté »<!-- --> | Atlantico.fr
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L'écrivain Akira Mizubayashi.
L'écrivain Akira Mizubayashi.
©Francesca Mantovani / Editions Gallimard

Atlantico Litterati

Akira Mizubayashi vient de publier son nouveau roman « Suite inoubliable » aux éditions Gallimard. Enchanteur.

Annick Geille

Annick Geille

Annick GEILLE est journaliste-écrivain et critique littéraire. Elle a publié onze romans et obtenu entre autres le Prix du Premier Roman et le prix Alfred Née de l’académie française (voir Google). Elle fonda et dirigea vingt années durant divers hebdomadaires et mensuels pour le groupe « Hachette- Filipacchi- Media » - tels Playboy-France, Pariscope et « F Magazine, » - mensuel féministe (racheté au groupe Servan-Schreiber par Daniel Filipacchi) qu’Annick Geille baptisa « Femme » et reformula, aux côtés de Robert Doisneau, qui réalisait toutes les photos d'écrivains. Après avoir travaillé trois ans au Figaro- Littéraire aux côtés d’Angelo Rinaldi, de l’Académie Française, AG dirigea "La Sélection des meilleurs livres de la période" pour le « Magazine des Livres », tout en rédigeant chaque mois pendant dix ans une chronique litt. pour le mensuel "Service Littéraire". Annick Geille remet depuis sept ans à Atlantico une chronique vouée à la littérature et à ceux qui la font : « Atlantico-Litterati ».

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De très bons auteurs figurent sur la liste Goncourt récemment établie par le premier jury de France. Parmi ces écrivains, Akira Mizubayashi - ( Prix des Libraires /2020) ose, dans son cinquième livre écrit en français, prophétiser -malgré la violence, les guerres, le Mal -  la victoire de l’art sur  toutes sortes de barbaries. L’humanité sera sauvée par la Beauté, « Paix sur terre aux hommes de bonne volonté »nous dit en substance  l’auteur- mélomane- amoureux de la France des Lumières, de la musique de Mozart et de celle de Jean-Sébastien Bach. Car  malgré son invisibilité, le génial compositeur est le personnage principal d’Akira Mizubayashi dans « Suite inoubliable » ( Gallimard/août 2023) ainsi que ses 6 suites pour violoncelle seul  ( sans oublier son interprête,Pablo Casals*, « le seul musicien à son niveau de compétence à refuser de jouer en Union soviétique à partir de 1917, en Allemagne à l’avènement d’Hitler en 1933, en Espagne à la victoire de Franco en 1939 »). Le portrait de Pablo Casals par Oskar Kokoshka  ouvre le bal, page 6 ( cf. titre de travail : « l’artiste sait tout») ; quant aux «suites"- inoubliables en effet- (pensées par Jean-Sébastien Bach,  voir Repères*)

« Il va de soi que le concept de « Texte » n’est pas limité à l’écrit, à la littérature : … Toutes les pratiques signifiantes peuvent engendrer du texte ; la pratique picturale, la pratique musicale , etc. » affirmait Roland Barthes dans « Théorie du texte »/ Seuil/ 1973 ; ce qu’illustre parfaitement Akira Mizubayashi dans « Suite inoubliable » (Gallimard).Ceux qui ont lu « Âme brisée ( son premier livre en français  qui obtint le Prix des Libraires en 2020) n’ont pas besoin que j’insiste : ils savent. La littérature, c’est de la musIque. La phrase d’Akira Mizubayashi  donne le « la »  et les mots de  cet universitaire  japonais, amoureux fou de notre langue deviennent des sons, mieux : des notes, le tout avec un phrasé qui fait mouche : «En se plaçant à l'endroit exact où elle avait joué deux heures auparavant la "Gavotte en rondeau" , elle interpréta de nouveau la pièce de Bach. Les aigus sonnaient comme une enfilade de gouttes d'eau pure versées par un ciel bas et tourmenté, étincelant aux premiers rayons du soleil pénétrant obliquement les feuillages verdoyants d'une forêt boréale luxuriante, tandis que les médiums et les graves étaient comme ouatés, glissant sur une étendue de velours, suscitant une impression de chaleur intime émanant d'une cheminée de marbre restée allumée toute la nuit. Il y avait là, en plus, une saisissante égalité de timbres.  La musique avançait, revenait, montait, descendait avec une liberté euphorique; elle faisait penser à une danse joyeuse et sautillante qui semblait exprimer le bonheur de marcher dans un paysage enchanté. » (Akira Mizubayashi/Âme brisée/Gallimard/Prix des Libraires 2020)

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« Le bonheur de marcher dans un paysage enchanté » pourrait définir l’impression que laisse  au lecteur sous le charme « Suite Inoubliable » ( Gallimard)d’Akira Mizubayashi,  fiction qui emprunte   au roman choral   la pluralité des personnages et des destins,  la diversité des genres et situations, le tout en des lieux divers et à des époques différentes. Cette complexité narrative permet à l’auteur d’asseoir son  intrigue sur trois générations de personnages, entre Paris, la Suisse et le Japon.Le message subliminal créé l’unité de l’œuvre et cimente le concept de l’auteur : l’art et l’amour vaincront, ils nous permettent de résister, et « résistance » est l’un des plus beaux vocables de la langue française. Face à la violence de l’histoire l’amour cherche en nous son chemin, l’art lui prend la main. La vie est partout, elle affleure à chaque page, se glisse entre les notes et les mots tel un soleil intérieur: la pensée, la joie d’imaginer, de créer. L’amant est talentueux et surtout, vivant. « Ken est un aigle qui déploie ses ailes pour planer en toute liberté dans le firmament des sentiments humains, pour parcourir toute l’étendue des émotions mises en résonnance par le foisonnement des notes de Bach ».

Et aussi, en bas de page, ceci : «  Je me sens devenir un point minuscule dans l’immensité d’une cathédrale semblable à Notre-Dame de Paris, où, il y a longtemps, luthière en herbe, j’ai éprouvé cette même sensation étrange, lors d’un concert d’orgue, un samedi matin ».

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Il y a Hortense-l’amoureuse -dissimulant  un message dans le violoncelle fabriqué au XVIIème siècle  ( un  authentique Goffriller). ( Pascal Quignard adorerait) . Il y a la guerre la torture, la barbarie, les trahisons, partout l’humanité est bafouée, assujettie, spoliée, moquée, dure ou « soft »  dictature règne au Japon et ailleurs, mais il existera un jour, la littérature, la musique et l’amour.

La littérature c’est le texte que nous lisons, d’une infinie délicatesse avec ses jardins secrets, ses cerisiers en fleurs, et surtout, surtout,  cet admirable "Chant des oiseaux" que jouent ensemble de jeunes violoncellistes, pour déjouer le sort, vaincre la mort et par admiration pour... les oiseaux. Et par amour de  l’art et de la vie. Il y a tout ce qui s’écrit sous nos yeux pour exprimer la musique de Bach, peindre le  génie de Bach et la splendeur de ce violoncelle si beau, tellement ancien, précieux en somme, avec lequel Hortense, -la belle Hortense dirait Gauguin - va  travailler, le réparant  parce que la belle Hortense répare tout avec sa beauté invincible, sa douceur et son art du violoncelle. Hortense glisse des messages dans le violoncelle en question, et tous ces êtres jeunes- ou anciens- beaux ou vieux, liés par les mots et la musique-- l’art en somme- sont attachés les uns aux autres par toutes sortes de liens amicaux et amoureux., C’est beau.  Le temps passe, on change de tableau de costumes et d’époque :« Life is a theater : everyone plays his part » ; une formule latine est gravée sur un banc, dans un jardin en fleurs, et cette formule magique dit que la paix advient aux doux, aux aimants, aux artistes silencieux et reconnaissants. Les chevaux, les oiseaux, écoutent la musique. François d’Assise aimerait la séquence animalière.Les menaces atomiques sont vaincues par le sourire d’Hortence. L’artiste vaincra la mort, les guerres cesseront.

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Dernier volet d’une trilogie qui fait sensation (mais peut se lire indépendamment des précédents) « Suite inoubliable » est le meilleur texte à ce jour d’Akira Mizubayashi.  Le roman est dédié aux « ombres, pour qu’elles reviennent, pour qu’elles revivent, pour qu’elles parlent ». Ces ombres sont les victimes des guerres et dictatures si longtemps subies par le Japon.

Chez Akira Mizubayashi, les mots sont non seulement de la musique mais chacun d’entre eux est pensé, choisi et formulé pour son intonation,  de sorte que  la page fasse  naître en chacun d’entre nous le « plaisir du  texte » dirait Barthes, c’est-à-dire le bonheur d’une forme particulière, reconnaissable,  signature d’une orchestration nuancée.    « Car en toutes choses nous voulons la nuance, la nuance qui seule fiance »  disait Verlaine, un presque japonais n : le connaisseur.  Akira Mizubayashi a publié  les cinq romans  qu’il a écrits sous la houlette de Jean-Marie Laclavetine, éditeur chez Gallimard auquel l’on dit merci.  «J’ai souvent pensé en écoutant la musique de Bach, de Mozart, de Beethoven, que nous pourrions nous encourager réciproquement. C’est risqué bien sûr  dans cette sombre période,  mais le désir de résister ensemble  à la torture  infligée à l’esprit est plus fort que la peur » ( Akira  Mizubayashi/ Suite inoubliable/Gallimard)La répétition rêveuse du hasard, les coïncidences étranges, annoncent souvent pour chaque personnage lié à d’autres musiciens à Tokyo, Paris, au Japon ou en Suisse un rendez-vous avec le destin . La guerre éloigne ou  sépare  les artistes et les amants   :la mort advient alors, instaurant le silence, l’absence de musique, l’absence d’art, détruisant les artistes et les père et les fils, les vieux et les jeunes pleins d’espoirs. Les âmes se brisent, c'est l'hécatombe, faute de soldats, les étudiants sont appelés au front, la camarde exige son dû. Au sommet de son art, Akira Mizubayashi- romancier franco-japonais( Prix des Libraires 202O)-  sait admirablement opposer les magnificences musicales et les sentiments humains aux horreurs du front. « Ken  est un aigle qui déploie ses ailes pour planer en tout liberté  dans le firmament des sentiments humains pour parcourir toute l’étendue des émotions mise en résonance par le foisonnement des notes de Bach »  Le mélomane est un voyant qui entend l’infini Il trouve les mots pour évoquer avec une subtilité rare ce que la musique de Bach et sa fameuse et géniale « scie » (dont l’insistance nous transporte) fait naître comme splendeurs  en chacun d’entre  nous.La puissance de l'art  peut-elle vaincre un jour la barbarie ?Par opposition à cette humanité  liée par une même passion pour Bach à Tokyo comme à Lausanne ou Paris, la guerre ( c’est-à-dire la mort)s'annonce à coup de mauvais présages, d'effets bizarres, de coïncidences rares . Le secret de ce bonheur entre soi et soi , Akira Mizubayashi  le met en mots, l’exprimant  comme ce fut rarement le cas en France récemment, si l’on excepte quelques écrivains mélomanes,  tel Philippe Sollers. « Bach plane, il descend, il se pose à peine, il repart, il s’élève, tonne, foudroie, chuchote, interpelle, souffre, jouit, s’en va. Il joue à être trois en un, dans les siècles des siècles. Il est dans la passion, il expire, il exulte, il condamne, il pardonne, il se repose, il est en lévitation, il respire encore au fond des neutrons, il se relève dans sa forme humaine, il monte au ciel, il revient donner une fête dans un château baroque, il endort les puissants, il sauve les humbles. » Philippe Sollers, Théorie des Exceptions (Folio 28, 1986)

À l’intérieur de chaque langue nationale, la littérature s’exprime dans une langue étrangère. Proust le disait bien, que toutes les grandes œuvres sont écrites dans une langue étrangère (propos recueillis)

La musique sera l'une d'elle, dissidente, elle aussi en la personne d'Edward Elgar et son concerto pour violoncelle écrit en 1918. Puis, la langue française, symbole de liberté et de démocratie comme un refuge et la marque dissidente dans le rejet de la langue japonaise avec laquelle, il se réconciliera des années plus tard.

Des traumatismes et des deuils, des vies déchirées, plaies ouvertes, non encore cicatrisées, malgré toutes ses années passées. La littérature, l'écriture comme une libération. L'écriture comme un témoignage. L'écriture et la musique comme un chemin vers la guérison. Des mots et des notes versés pour exorciser la colère et l'injustice.
La grâce du talent accompli.

                                                             Annick GEILLE

Repères Akira Mizubayashi

« Écrivain et traducteur japonais, Akira Mizubayashi est né en 1952. Après des études à l’université nationale des langues et civilisations étrangères de Tokyo), il part pour la France en 1973 et suit à l’université Paul Valéry de Montpellier une formation pédagogique pour devenir professeur de français. Il revient à Tokyo en 1976, accomplit une maîtrise de lettres modernes ; puis, en 1979 Akira Mizubayashi revient  à Paris pour entrer à l’École Normale Supérieure. A partir de 1983, Écrivain et traducteur japonais, Akira Mizubayashi enseigne le français à l'université de Tokyo. » (cfBooknode)

« Akira Mizubayashi avait face à lui de beaux candidats pour cette 66e édition du prix des Libraires » « Après Patrick Modiano, Didier Decoin, Philippe Delerm, Marc Dugain, Pierre Assouline, l'auteur d'Âme brisée est le 66e lauréat de cette récompense  prestigieuse(Mohammed Assaoui/Le Figaro 2020)

«D'une structure assez constante, les six suites pour violoncelle BWV 1007 à 1012 de Bach « s'ouvrent toutes par un prélude, suivi d'une allemande, d'une courante, d'une sarabande, de deux Galanterie et d'une gigue. La ressemblance de leur structure avec celle des Suites anglaises fait supposer que ces deux œuvres furent écrites environ à la même époque. Est-il vraiment besoin d'ailleurs de s'étendre sur les fabuleuses qualités de ces œuvres qui, bien qu'exigeant beaucoup de concentration et d'imagination de la part de l'auditeur, ont acquis une immense popularité ? Depuis que Pablo Casals s'en est fait le propagandiste, tous les violoncellistes, des plus confirmés aux plus jeunes, s'y sont engagés avec toute leur flamme et le public a suivi, toujours plus nombreux, succombant au pouvoir d'envoûtement magique de cette musique qui touche au plus profond de l'âme humaine. Et que ces pièces soient si souvent « célébrées » dans des lieux normalement voués au culte, voilà un détail qui ne laisse pas indifférent : au-delà de toute considération touchant à l'acoustique, c'est une façon comme une autre de souligner la dimension spirituelle que Bach a certainement voulu donner à nombre de ces pages. Des pages aux multiples facettes et sortilèges, qui nous font passer de l'ombre à la lumière, des épanchements au silence, du recueillement au vagabondage, comme le suggérait un commentaire de l’écrivain-critique Xavier Lacavalerie qui concluait sur cette belle interrogation : « Et si cette musique païenne était l'une des plus belles formes de la prière ? ». Copyright Musicologie.org, 56 rue de la Fédération, 93100 Montreuil

Rencontre avec Akira Mizubayashi

Mercredi 20 septembre 2023/19 heures/Librairie Descours/31 rue Auguste-Comte-69002 LYON

Réservations recommandées : [email protected]

-Autre Rencontre avec Akira Mizubayashi :

Librairie Compagnie/58 rue de Ecoles/75005-Paris

https://www.librairie-compagnie.fr/Vendredi 15 septembre 2023/De 19 H à 21 H/Gratuit

Extraits

« La musique comme une prière qui monte des profondeurs  du cœur »

« Il se  met en position, ferme les yeux quelques secondes.Une musique profonde, tout intérieure, émerge de mon atelier. Elle  résonne, par le déploiement de sons  graves d’un rythme lent, imperceptiblement mouvant, voire changeant comme la voix grave d’un moine prononçant une longue et intense prière sans paroles, secouée  quelques fois par une émotion forte qui monte des profondeurs de son cœur ».  

«Quant à la Suite pour  violoncelle seul n°1 en   sol majeur de Bach interprétée par Ken, elle plongea les auditeurs dans la révélation d’une intériorité réfléchie qui la rapprochait d’une prière, d’une méditation sur la mort »

« Le violoncelliste éleva la voix pour annoncer le titre de l’œuvre qu’il allait jouer.

-Le chant des oiseaux de Pablo Casals.

Des applaudissements éclatèrent de nouveau, tandis que l’artiste se réinstallait sur sa chaise.

Aussitôt le calme revint.

L’œuvre, d’une durée de trois minutes à peine était d’une beauté indicible, d’une tristesse poignante ; elle était en même temps dotée d’une telle force d’apaisement mystérieuse qu’elle plongea les auditeurs de l’Auditorium dans un silence absolu où tout un chacun s’entretenait avec soi-même sans passer par le truchement des mots. »

«Je m’appelle  Ken Mizutani.Je suis violoncelliste. J’ai vingt-cinq ans, encore élève à l’Ecole nationale de musique. Dans quelques jours, je serai enrôlé dans l’armée. La guerre s’intensifiant partout, les soldats tombent. Il en manque cruellement, certainement.  D’où la mobilisation d’étudiants. C’est ainsi que j’ai reçu  le fameux papier rouge qui fixait la date de mon incorporation. J’avais quinze jours devant moi. J’ai décidé de passer mes derniers jours à Shinano-OÏwake chez mes parents. Je serai  envoyé quelque part en Mandchourie, dans le Pacifique, ou ailleurs. Autour de moi c’est une hécatombe. A mon tour, je vais loin sur la route de la mort.

Pourrai-je en revenir ? »

« Je continuais à m’occuper  de mon violoncelle malgré l’angoisse innommable qui m’habitait depuis que j’avais appris les conséquences apocalyptiques des deux explosions atomiques »

« Le 19 octobre 2017, à six heures et demie du soir, dans la loge d’artiste du Bunka Kaïkan ( Centre culturel) de Tokyo à Ueno, Guillaume  Walter s’apprêtait à affronter la première soirée de son récital consacré à l’intégrale des Suites pour violoncelle seul de Jean-Sébastien Bach. La salle qui compte six-cent cinquante-neuf places était pratiquement pleine. »

« Après le Concerto d’Elgar, Guillaume a proposé en bis «  Le chant des oiseaux » de Casals. Il l’a joué  comme à Tokyo il y a trois ans avec les étudiants de l’université des Beaux- Arts et de la Musique, accompagné de six violoncellistes de l’orchestre. Ce fut un enchantement. Ce fut  un authentique moment de recueillement dans la bruyante vie urbaine. La beauté indicible de la simplicité de cette pièce est peut-être la beauté même de la nature que chantent les oiseaux mais que  le hommes ne cessent de détruire partout dans le monde. Que de tueries sur cette terre depuis des siècles, avec ce point d’orgue que sont les bombes atomiques de Hiroshima et de Nagasaki … »

Copyright Akira Mizubayashi « Suite inoubliable »(Gallimard)240pages/20 euros/toutes librairies et « La Boutique »

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