"40° sous zéro" de Copi : qui suis-je ? Qui ai-je le droit d’être ?<!-- --> | Atlantico.fr
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"40° sous zéro" de Copi est à voir au théâtre du Rond-Point.
"40° sous zéro" de Copi est à voir au théâtre du Rond-Point.
©DR / Darek Szuster

Atlanti-Culture

La pièce "40° sous zéro" de Copi est à voir au Théâtre du Rond-Point.

Jean-Pierre Hané pour Culture-Tops

Jean-Pierre Hané pour Culture-Tops

Jean-Pierre Hané est chroniqueur pour Culture-Tops. Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

 

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40° sous zéro

De Copi, conception Louis Arène et Lionel Lingelser

DUREE : 1H45

Mise en scène : Louis Arene

Avec Louis ARENE, Sophie Botte, Delphine Cottu, Olivia Dalric, Alexandre Etheve, Lionel Lingelser, François Praud

INFOS & RÉSERVATION

Théâtre du Rond-Point

2 bis, avenue Franklin Roosevelt

75008 PARIS

01.44.95.98.21

http://theatredurondpoint.fr

Du 11 au 27 janvier 2024. Du mardi au vendredi à 20H30 Samedi à 19H30



Notre recommandation : 4/5

THÈME

Difficile de résumer une histoire tant elle est protéiforme et foisonnante.

Disons qu’à travers ces deux textes, Copi nous raconte en première partie tout le bouleversement tant syntaxique que corporel qu’il y a à résumer une personnalité à travers le personnage d’Irina qui tente d’échapper à toutes les catégories de genre face à une mère castratrice et une professeure de piano aux méthodes peu orthodoxes. 

Dans la seconde partie, on assiste à une ronde délirante, une lutte à mort sans fin entre quatre créatures « monstrueuses » dans laquelle, la mort, l’exil, la drogue, la solitude farandolent et tourbillonnent dans une ambiance jubilatoire. Tout ceci se déroule dans un univers glacé, un Pôle nord fantastique au milieu de steppes gelées qui tout à la fois cristallisent et incendient les personnages.

POINTS FORTS

Une créativité et un inventivité débordantes. C’est un objet théâtral non identifié que nous offre Louis Arène et son équipe dans cette comédie barbare, délirante, poétique et mélancolique. C’est tout à la fois kitsch  et féroce, cruel et poétique, on est bousculé dans cette bouffonnerie jubilatoire où le cri du corps qui se déchire compose la mélodie sans fin de cette œuvre qui pourrait s’apparenter à un opéra apocalyptique.

Une écriture toujours aussi transgressive et forte, qui célèbre la marginalité comme un combat, une revendication, mais aussi une aspiration à la liberté.

L’humour est décapant. En effet, la forme choisie est “bouffonne“, l’outrance se fait geste esthétique dans un travail remarquable sur le corps, qui donne une dimension poétique à l’interprétation. Il y a une poésie du chaos qui suinte dans le langage trivial des interprètes, la monstruosité y est jubilatoire. La pensée dominante d’une réalité binaire est mise à mal dans un carnaval joyeux, obscène parfois mais dans lequel le plaisir du jeu chez les interprètes est formidablement perceptible.

La grande force du spectacle est également rendue par les masques et les costumes qui donnent toute licence de jeu aux comédien(ne)s, et permettent au spectateur de convoquer son imaginaire, ses tabous, son droit à l’indignation.

QUELQUES RÉSERVES

Si vous n’aimez pas le procédé du « bouffon », ce sera difficile.

ENCORE UN MOT...

C’est un spectacle libre, généreux, nécessaire, politique et résolument rafraîchissant : passer une soirée par 40° sous zéro est une nécessité et paradoxalement une belle leçon de tolérance pour les esprits “gelés“.

UNE PHRASE

LE PROFESSEUR DE PIANO : « Moi aussi j’ai été opéré à Casablanca, Miss Simpson. J’ai un sexe d’homme ! »

[…]

JOSEPHINE : « Prends les clés du coffre-fort en Suisse. Ne prends pas les lingots c’est trop lourd. Oh merde, je crève !

LEILA : Où est la clé ? Où est la clé ? Putain de merde ! Elle est morte ! »

L'AUTEUR

Auteur argentin, Copi écrivit des romans, des nouvelles ,mais également des bandes dessinées. C’est surtout par son théâtre qu’il acquiert sa notoriété dans la deuxième moitié des années 1970 et le début des années 80.

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