"Aquarica - 1 - Roodhaven" : Captivant et très réussi graphiquement<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Culture
"Aquarica - 1 - Roodhaven" : Captivant et très réussi graphiquement
©

Atlanti-Culture

Bertrand Devevey pour Culture-Tops

Bertrand Devevey pour Culture-Tops

Bertrand Devevey est chroniqueur pour Culture-Tops. 

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.). 

Voir la bio »

BANDE DESSINEE

Aquarica
Roodhaven Tome 1
de Benoit Sokal et François Schuiten
Ed. Rue de Sèvres
76 pages, format 24X32
18€

RECOMMANDATION 

EXCELLENT

THEME  

A Roodhaven, ancien port de pèche baleinière de la côte Est des Etats-Unis, dans les années 30, des marins ruminent leurs déceptions et le souvenir d'un naufrage mystérieux. Vient s'échouer sur la plage un gigantesque crustacé dont les flancs portent la marque du baleinier disparu. Stupeur qui réveille des souvenirs et l'intérêt des scientifiques locaux. Un face à face tendu se dessine entre les marins, le policier du port, un jeune océanographe dépêché sur place et une très mystérieuse jeune femme sortie des entrailles du monstre. Démarre une course poursuite pour sauver un monde perdu qui pourrait bien être la cible de la vengeance des anciens naufragés.

POINTS FORTS

1- Un univers à la frontière du réel et de l'imaginaire, genre dans lesquels Sokal et Schuiten excellent.

2- Des personnages avec des "tronches" et des yeux "animés", des paysages humides d'embruns et de vent, des couleurs à l'image des sentiments et des situations, un cocktail graphique très réussi.

3- Une vraie histoire, bien construite, bien déroulée, avec une tension digne d'un roman policier.

POINTS FAIBLES

 Peu de points faibles tant les dessins sont soignés et le scénario, intelligent. A noter cependant, mais cela reste subjectif, l'esthétique des personnages, à la différences des décors, balance entre réalisme et caricature.

EN DEUX MOTS

Cette nouvelle BD de Benoit Sokal, écrite à 4 mains avec son ami François Schuitten,  nous transporte dans une aventure à la limite du réel. Avec les jeux vidéos qu'il a réalisé depuis le début des années 2000, Benoit Sokal nous a habitué à des univers  remarquables par leur esthétisme et la qualité de ses scénarii. L'onirisme en moins, cette nouvelle histoire fantastique, dont on dit qu'elle est la trame d'un nouveau jeu vidéo qui n'a pas vu le jour, est très réussie pour les amateurs du genre, amis d'Ismaël, du capitaine Achab et de son cachalot blanc. Dessins réalistes, décors fouillés, effets graphiques (vague, vent, brume, lumières), remarquables nuances de couleurs, cette histoire est non seulement très réussie graphiquement ("somptueuse" disent certaines critiques !), ethnologique dans la "transcription" des personnages et des lieux, captivante dans sa tension. On attend le tome 2 (le dénouement ?) avec impatience.

UN EXTRAIT 

LES AUTEURS

Benoit Sokal et François Schuiten sont belges et tous deux diplômés de l'école (de BD) Saint Luc de Bruxelles. Avec des expression graphiques très différentes, ils ont en commun de rendre cohérents, sur le plan scénaristique et graphique, des mondes imaginaires extrêmement bien construits:

- Benoit Sokal a cette originalité d'avoir porté son talent sur le jeu vidéo. Ses réalisations dans ce domaine sont remarquables et saluées par la critique : L'Amerzone, Syberia ("meilleur jeu de l'année aux Etats Unis en 2002"), Paradise, L'île noyée. Le développement de ces jeux de découverte et d'aventure (sans tueries à chaque chapitre) l'ont conduit a créer sa propre société de production. Benoit Sokal est aussi connu pour son canard inspecteur désabusé, Canardo, dont il réalisera 24 albums. Plus récemment, il a publié chez Casterman la trilogie Kraa.

- François Schuiten, fils d'un architecte bruxellois, a fait de l'architecture et de la conception de mondes imaginaires d'une incroyable beauté graphique une de ses marques de fabrique. Dans cette veine, Les terres creuses (avec son frère Luc), la série des Cités obscures (réalisée de 1983 -Les Murailles de Samaris - à 2009 -Souvenirs de l'éternel présent - avec Benoit Peeters), ou encore Revoir Paris, remarquable uchronie sur Paris dans le futur. L'extrême précision de ses dessins en a fait aussi un illustrateur, directeur artistique pour des films, scénographe pour des expositions, architecte d'intérieur et décorateur. Il a conçu la décoration d'une station de métro de Bruxelles et la station Arts et  Métiers de Paris - en collaboration avec Benoit Peeters-, qui est une des rares stations de Paris sans publicité sur ses quais !

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !