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Parrain de l'IA, Geoffrey Hinton regrette d'avoir contribué à faire émerger cette technologie
Parrain de l'IA, Geoffrey Hinton regrette d'avoir contribué à faire émerger cette technologie
©Allociné / Universal Pictures International France

Syndrome de Frankenstein ?

Le docteur Geoffrey Hinton, souvent surnommé le "parrain de l'IA" pour ses travaux pionniers sur l'intelligence artificielle, et aujourd'hui retraité de Google, a évoqué ses craintes et ses regrets à propos de ce que devient son oeuvre.

Les progrès fulgurants de l'IA ces derniers mois, et notamment de ses principaux fers de lance ChatGPT et Midjourney, ne font pas que des heureux. Et loin de ne concerner que des réactionnaires allergiques à la technologie, l'opposition à l'intelligence artificielle semble réunir de plus en plus de figures importantes du monde informatique. La dernière en date, et pas la moindre, s'avère être l'un des pionniers de cette technologie, dont l'impact a été si profond qu'on l'a surnommé le "parrain de l'IA" ; Geoffrey Hinton. En 2004, ce chercheur accouche d'un concept clé de l'IA : un réseau neuronal, aujourd'hui à la base de toute intelligence artificielle. Ce haut fait lui offre en 2019 un prix Turing, l'équivalent informatique du prix nobel, avec deux confrères.

Cependant, ce lundi 1er Mai, Geoffrey Hinton s'est officiellement exprimé dans un sens bien contraire aux attentes, affichant ouvertement ses regrets dans une interview au New York Times. L'ex chercheur britannique de 75 ans, retraité de chez Google, semble dépassé par son oeuvre et les applications qui en sont faites ; "Je me console avec l’excuse classique: si je ne l’avais pas fait, quelqu’un d’autre l’aurait fait." avoue-t-il, amer, ajoutant qu'"Il est difficile de voir comment on peut empêcher les mauvais acteurs de l’utiliser à des fins malveillantes". Malgré à ses liens importants avec Google, le chercheur estime pouvoir et devoir parler librement des risques de l'IA.

Ce coup de tonnerre tombe alors que le contexte s'est récemment assombri pour l'intelligence artificielle ; Après plusieurs mois de progrès fulgurants, le secteur a vu il y a quelques semaines des figures très en vue de la tech (dont Bill Gates, Elon Musk ou Steve Wozniak) signer une lettre ouverte appelant à un moratoire sur l'IA, en vue de ralentir son développement et de réfléchir à son utilisation. Puis, toujours sur le sujet des risques que pourrait comporter cette technologie, une autre tribune était publiée en ligne quelques jours plus tard par l’Association pour le développement de l’intelligence artificielle.

Geoffrey Hinton n'est signataire ni de l'une ni de l'autre, mais il affiche ouvertement ses craintes, notamment dans la création de toutes pièces de photos, de sons ou de vidéos. De quoi selon lui faire décupler le pouvoir des fake news, de la désinformation, jusqu'à "ne plus être capable de savoir ce qui est vrai". Le débat est également actif sur la question de la productivité ; Goldman Sachs calcule dans un rapport à 300 millions le nombre de postes supprimés par la démocratisation de l'IA dans l'économie mondiale. Par ailleurs, Chris Pissarides, prix nobel d'économie en 2010, y voit une solution pour arriver à instaurer une semaine de quatre jours.

Geoffrey Hinton, lui, s'abtient de tout jugement péremptoire, mais invite à rester prudent ; "Cela supprime les tâches pénibles. Il se pourrait bien qu’il enlève plus que cela", prévient-il.

BFMTV

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