Attentat de Nice : les fausses victimes et faux suspects se multiplient sur Internet<!-- --> | Atlantico.fr
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Des faux suspects mexicains, un faux coupable sikh, des internautes ont encore été victimes de blagues douteuses au lendemain de l'attentat de Nice du 14 juillet 2016.
Des faux suspects mexicains, un faux coupable sikh, des internautes ont encore été victimes de blagues douteuses au lendemain de l'attentat de Nice du 14 juillet 2016.
©Atlantico.fr

Malaise

C'est devenu une triste tradition : de nombreuses personnes se déclarent ou sont déclarées à tort victimes ou suspectes sur les réseaux sociaux, presque à chaque événement dramatique. L'attentat de Nice n'a pas fait exception.

Toujours ces blagues de très mauvais goût. Au banc des suspects virtuels, l'habituel "coupable Sikh", que l'on avait déjà retrouvé avec une fausse ceinture d'explosifs (ajoutée en retouche photo) peu de temps après les attentats de Paris et Saint-Denis du 13 novembre dernier. Au lendemain de l'attentat de Nice du 14 juillet, l'un de ses amis, choqué, explique que l'homme est identifié comme le suspect de l'attaque terroriste, par certains internautes :

Un autre internaute a cru bon de venir polluer les avis de recherches des familles paniquées en répondant au Tweet de la Gendarmerie nationale qui appelle aux témoignages par la photo du "mexicain qui meurt dans chaque attentat".

Le 14 juillet à Paris, un camion est victime d'un incendie accidentel près du pont d'Iéna. Rapidement, des personnes sur Internet parlent d'un "incendie à la Tour Eiffel". Et le "mexicain" est à nouveau désigné comme victime.

Et le malheureux mexicain a aussi son pendant féminin, en la personne d'une infortunée citoyenne mexicaine, dont la photo a même été relayée par le tabloïd britannique The Daily Mail.

La photo d'un Niçois, victime présumée du 14 juillet, et présenté comme 'handicapé cérébral" par un utilisateur en mal d'abonnés. Bien sûr, le jeune homme n'avait besoin d'aucun avis de recherche, ayant répondu lui-même, pour rassurer ses proches, qu'il était à Paris au moment de l'attentat.

Si l'intéressé a ri, dans un autre message, tout le monde n'a pas trouvé cela aussi drôle :

Beaucoup plus grave, cette photo d'un enfant, "retweetée" (reprise ou relayée par d'autres internautes) plus de 4.000 fois. L'auteur du message prétend que l'enfant serait son petit frère, perdu dans la foule le soir du massacre, en réponse à un autre internaute qui exprime son désarroi face au décès d'un autre enfant ce soir-là.

Plus tard, il s'avère que l'internaute s'intéresse plutôt aux poitrines des utilisatrices qu'à son frère soi-disant disparu.

Envoi tes seins on verra + tard pr mn ptit frère https://t.co/gHHOaxcKVz

Ces attitudes relancent le débat sur le filtre d'opinion que procure Internet vis-à-vis de la perception et du ressenti des faits, qui ne change pas les gens mais les pousse à commettre plus facilement des actes dont certains ne saisissent pas bien la portée. Anonymat, distance, un écran plutôt que des paires d'yeux en face de soi, autant de moyens qui facilitent les dérives pratiquement en chacun de nous.

Nous ne pouvons à notre tour que relayer ce message des autorités : ne partagez pas d'images choquantes, et ne transmettez les images de victimes que si vous êtes sûrs de leur origine. Devant des images de victimes ou coupables présumés lors d'un évènement grave, soyez vigilants, et vérifiez si ces photos n'ont pas déjà été publiées. La première source peut donner une idée de sa crédibilité. A fortiori si c'est un inconnu.

Lire aussi : Attentat de Nice : les artistes des festivals d'été rendent leur hommage

Lu sur Mashable avec France 24

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