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William Martinet, président de l&#39;UNEF et <a class="Colorbox" href="http://www.lepoint.fr/politique/qui-est-william-martinet-le-vieil-etudiant-qui-veut-la-peau-de-la-loi-travail-04-03-2016-2023026_20.php" target="_blank">leader de la contestation étudiante sur la loi Travail</a>, est un personnage intéressant parce que totalement prototypique.D&#39;abord, on subodore qu&#39;il ne connaît pas grand chose au monde de l&#39;entreprise &ndash; étant encore en 3e année de biologie à 27 ans et militant à plein temps &ndash; mais ça ne l&#39;empêche pas d&#39;être convaincu que le texte de Myriam El Khomri signe la fin des haricots pour les salariés du privé.Il est accessoirement le négociateur officiel de son organisation sur la douloureuse question de la sélection pour l&#39;inscription en master (il est contre, on le comprend).De fait, au vu de ses difficultés à acquérir les compétences nécessaires à l&#39;obtention de sa licence, il ne connaît sans doute pas grand chose à la vie étudiante au sens propre non plus &ndash; au-delà de l&#39;organisation d&#39;AG et de la diffusion de tracts s&#39;entend. Au lycée déjà, il se bagarrait contre le CPE, ce qui ne l&#39;avait toutefois pas empêché de décrocher son bac semble-t-il, mais peut-être sa capacité à multitasker était-elle supérieure à l&#39;époque...Mais de quoi est-il prototypique, donc ? Oh, pas seulement du branleur qui peut passer dix ans en licence parce que la fac française ne coûte pas un rond et qu&#39;on peut l&#39;encombrer au détriment d&#39;étudiants authentiques pour s&#39;y faire les dents en politique. Non : c&#39;est surtout qu&#39;il est le clone exact de la quasi totalité des têtes pensantes du PS et d&#39;une grande partie de ses élus, passés directement de la contestation estudiantine aux cabinets ministériels après un peu d&#39;assistanat parlementaire (cf. : le type qui vient justement de poignarder El Khomri dans le dos <a class="Colorbox" href="http://www.lesinrocks.com/2016/03/03/actualite/lancien-conseiller-strategique-de-myriam-el-khomri-sinsurge-la-gauche-sest-coupee-de-la-pensee-intellectuelle-11809950/" target="_blank">et dont le nom m&#39;échappe</a>).Ce qui est rigolo, c&#39;est que lorsqu&#39;il sera lui même ministre de ceci ou cela, ou même simplement conseiller du ministre de ceci ou cela, que la majorité de gauche du moment aura procédé à son habituel aggiornamento semi-libéral de mi-mandat, il verra sa propre réforme torpillée dans la rue par son successeur de l&#39;UNEF au nom de la défense des intérêts du peuple. Sa Némésis de dans quinze ans étant probablement encore au collège, il a tout de même le temps de s&#39;y préparer.

William Martinet, président de l'UNEF, anti-loi El Khomri et futur ministre... 

Zone Franche

<h3 class="s2">Atlantico :&nbsp;Que révèle ce sondage (<a class="Colorbox" href="http://www.bfmtv.com/politique/67percent-des-francais-sont-opposes-a-la-loi-el-khomri-956035.html" target="_blank">voir ici</a>) du rapport entre une offre politique de droite de plus en plus tournée vers le libéralisme et un électorat qui semble encore méfiant, comme il est possible de le voir au travers du sondage relatif à la loi El Khomri, indiquant l&#39;opposition de 61% des électeurs de droite ?</h3>Guillaume Sarlat :&nbsp;D&rsquo;abord, il faut souligner que l&rsquo;attitude du gouvernement Valls est très difficile à lire. D&rsquo;un côté, il se prétend ouvertement libéral, au moins pour une partie de ses membres, ce qui est rare en France. Mais dans le même temps, il adopte des mesures hostiles aux libertés publiques. Et il propose des textes de lois économiques et sociaux présentés comme libéraux qui, soit manquent terriblement de contenu (les lois Macron, dont la deuxième a même disparu discrètement), soit sont très mal préparés (la loi El Khomri).Ce n&rsquo;est donc pas l&rsquo;action du gouvernement Valls qui va permettre de clarifier la relation des électeurs de droite, et des Français en général, avec le libéralisme. Cette relation va rester ambivalente, comme le reflètent les récents sondages sur la loi El Khomri.C&rsquo;est d&rsquo;abord la relation des Français avec les libertés publiques qui est ambivalente. D&rsquo;un côté, les libertés publiques font partie du récit national&nbsp;: la France serait la patrie des Droits de l&rsquo;Homme, et donc notamment des libertés, premier terme de la devise nationale. Mais de l&rsquo;autre, &nbsp;les Français sont beaucoup moins attachés aux libertés publiques que, par exemple, les Anglais. La loi renseignement, le renforcement des pouvoirs de la police et de la justice, ou la prolongation de l&rsquo;état d&rsquo;urgence n&rsquo;ont ainsi provoqué pratiquement aucune réaction dans l&rsquo;opinion publique.La relation des Français avec le libéralisme économique est également ambivalente. La France est souvent présentée comme un pays très peu libéral économiquement, au vu notamment du poids des dépenses publiques et de l&rsquo;épaisseur du Code du travail. C&rsquo;est oublier que depuis plus de 30 ans, tous les gouvernements, unanimement, ont libéralisé l&rsquo;économie, abaissé les charges sociales sur les bas salaires, et largement réduit la portée pratique du Code du travail (renouvellement de CDD, multiplication des stagiaires, assouplissement des 35 heures&hellip;).Au final, je comprends les motivations, tactiques, des candidats aux primaires à droite de se positionner sur le libéralisme économique, car ils souhaitent se différencier du Front national. Mais au vu de l&rsquo;ambivalence des Français, et notamment des électeurs de droite, sur ce sujet, je pense que cette tactique sera un échec.Jean Petaux :&nbsp;Sans vouloir faire acte de provocation gratuite, il est nécessaire de poser préalablement ici une question simple&nbsp;: comment les Français peuvent-ils se prononcer sur un texte de loi dont le projet n&rsquo;est même pas encore passé en Conseil des ministres&nbsp;? En imaginant que ce texte ait été lu (ce qui serait une première du genre) et compris (ce qui constituerait une véritable révolution), on pourrait concevoir que la position des Français transcrite par le sondage Odoxa-BFM Business serait pertinente&hellip; Mais, en politique, ce qui compte ce n&rsquo;est pas la &quot; réalité &quot; (encore moins la &quot; vérité &quot;) mais bien plus la &quot; perception &quot;, ou encore la &quot; reconstruction &quot;. En ce qui concerne la loi El-Khomri, une majorité de Français apparaît très clairement comme hostile à toute forme de dérégulation ou si l&rsquo;on préfère de &quot; déprotection &quot;. Toute mesure (réelle ou supposée) visant à assouplir les conditions de licenciement est refusée. Depuis plusieurs années (et le phénomène s&rsquo;est amplifié avec la crise de 2008) l&rsquo;opinion publique française demande davantage de protection pour celles et ceux qui travaillent. On le voit très clairement, la société française n&rsquo;est pas du tout &quot; libérale &quot; au sens économique ou monétariste du mot. L&rsquo;heure n&rsquo;est pas au &quot; néo-thatchérisme &quot; et sans doute même pas aux &quot; lois Hartz &quot; adoptées en Allemagne en 2004 à l&rsquo;époque du chancelier Schröder, et dont certains tirent matière à modèle pour la France d&rsquo;aujourd&rsquo;hui.&nbsp;Que les choses soient bien claires&nbsp;: la question n&rsquo;est pas de savoir si cette posture de la société française est bonne ou mauvaise, dangereuse pour l&rsquo;avenir, ou au contraire très raisonnable et responsable ; cette appréciation relève du choix et de la lecture propre à chaque citoyen-électeur. L&rsquo;importance ici est de noter qu&rsquo;il existe un vrai décalage (on pourrait presque parler de &quot; rupture &quot;) entre des propositions politiques (à droite ou, pour partie, à gauche) qui ne vont pas dans le sens des attentes du plus grand nombre. Cette coupure entre l&rsquo;offre programmatique et la demande sociale contient une potentialité de blocages considérables qui peuvent, à court terme, faire exploser la société française.<h3 class="s2">L&#39;adhésion de l&#39;opinion au libéralisme n&#39;est-elle pas plutôt révélatrice d&#39;une méfiance générale vis-à-vis de l&#39;Etat que d&#39;un soutien massif à une dérégulation économique ?&nbsp;</h3>Guillaume Sarlat :&nbsp;Oui, vous avez raison. Tout le monde en France aujourd&rsquo;hui perçoit en effet, autour de lui, la dégradation des services publics, en premier lieu celui de l&rsquo;Education nationale, sans doute le plus visible, mais également dans l&rsquo;Enseignement supérieur, les transports, la justice, la police, Pôle Emploi etc. La faillite de l&rsquo;Etat actionnaire est également patente. La méfiance vis-à-vis de l&rsquo;Etat est donc générale, ce qui nourrit les postures libérales.Mais dans le même temps, les Français restent très attachés à ce que l&rsquo;on appelle généralement le &quot; modèle social français &quot;, et que j&rsquo;appelle personnellement l&rsquo; &quot; Etat Samu social &quot;.Et c&rsquo;est normal, car l&rsquo;Etat Samu social est celui qui donne une place à chacun, même si cette place est parfois modeste et souvent insatisfaisante. C&rsquo;est l&rsquo;Etat Samu social qui garantit, comme l&rsquo;a dit un commentateur de mon livre sur le &quot; libéralisme à la française &quot;, à l&rsquo;énarque la direction d&rsquo;un groupe du CAC40, au cadre sa RTT, et au chômeur le RSA.C&rsquo;est donc normal que, quand le gouvernement propose de faciliter les licenciements, de plafonner les indemnités prud&rsquo;homales, de fixer le temps de travail au niveau de l&rsquo;entreprise ou encore d&rsquo;abaisser le taux de majoration des heures supplémentaires, les Français se rebiffent. Et tous les Français, de droite comme de gauche.Tout le monde peut voir que l&rsquo;Etat et le modèle social dysfonctionnent lourdement. Mais personne, individuellement, n&rsquo;a intérêt à court terme à ce que cela change. Ceux qui y auraient le plus intérêt sont sans doute les plus jeunes, mais ils partent de plus en plus vivre à l&rsquo;étranger, y travailler, et même y faire leurs études.Au final, si l&rsquo;Etat Samu social continue à fonctionner ainsi longtemps, c&rsquo;est grâce surtout à la politique monétaire actuelle et aux taux d&rsquo;intérêt négatifs, qui donnent à l&rsquo;Etat la capacité de le financer en théorie indéfiniment, et à un coût nul, voire négatif.Jean Petaux :&nbsp;Je pense que vous avez totalement raison de poser le problème en ces termes. J&rsquo;aurais tendance à penser que la société française est beaucoup plus &quot; libertarienne &quot; que &quot; libérale &quot;. Le paradoxe est frappant entre les prises de position sur les questions &quot; morales &quot; ou &quot; éthiques &quot;, et les aspirations économiques ou sociales. En dehors d&rsquo;une frange très conservatrice et empreinte de valeurs traditionnalistes (par exemple le &quot; bloc &quot; Mariton au sein des Républicains , environ 8% des adhérents) ou des participants à La Manif pour tous (qui ont été vus et spectaculairement dévoilés parce que le propre d&rsquo;une manifestation, c&rsquo;est qu&rsquo;elle soit vue et médiatisée), on constate qu&rsquo;une très grande majorité de Français ont intégré la loi sur le mariage gay. Que de la même manière que le PACS a été très vite &quot; populaire &quot; après 2000, le mariage pour tous est très majoritairement admis. Dans le même ordre d&rsquo;idées, des sujets &quot; sensibles &quot;, &nbsp;et apparemment polarisants comme la GPA ou la PMA, ne suscitent guère d&rsquo;oppositions massives au-delà des groupes les plus militants et idéologisés. Raison pour laquelle la quasi-totalité des formations politiques, par exemple, ne proposent pas de &quot; retour en arrière&quot;. Même le Front national ne reviendra pas sur un certain nombre de lois &quot; sociétales &quot;&hellip; Ce qui prévaut ici, c&rsquo;est l&rsquo;aspiration libertaire &hellip;&nbsp;: que &quot; l&rsquo;Etat nous foute la paix &quot;&hellip; &quot; On a le droit d&rsquo;aimer qui on veut &quot;, etc. Il existe néanmoins un &quot; désir d&rsquo;Etat &quot; au sens où il faut que l&rsquo;Etat crée les outils de son propre retrait en quelque sorte&nbsp;: qu&rsquo;il n&rsquo;interdise pas le mariage entre personnes du même sexe&hellip;Qu&rsquo;il l&rsquo;autorise même&hellip; Mais surtout qu&rsquo;une fois qu&rsquo;il a fait adopter les dispositions légales et juridiques permettant de se marier entre personnes du même sexe, il ne s&rsquo;en mêle plus&hellip; D&rsquo;ailleurs qu&rsquo;il laisse aussi la PMA se développer sans contraintes, etc.Ce qui est, en revanche, paradoxal, c&rsquo;est que cette grande aspiration à la liberté sur les questions morales (qui tendrait presque à représenter une France très &quot; progressiste &quot; et &quot; ouverte &quot;) se double (ou plus exactement &quot; se dédouble &quot;) d&rsquo;une France crispée, fermée, arcboutée sur tout ce qui peut ressembler de près ou de loin à une dérégulation, à une &quot; ouverture sociale &quot;, à une remise en cause des droits acquis ; y compris dans le rapport aux étrangers&nbsp;: refus de l&rsquo;immigration, crainte de la perte de son statut au profit de travailleurs déplacés, moins protégés, etc. Comme pour témoigner de cela il suffit de considérer la très grande méfiance qu&rsquo;inspire désormais l&rsquo;Europe considérée comme le &quot; parangon &quot; du modèle libéral anglo-saxon, porteuse de tout ce qui apporte les problèmes et annonciatrices de nuées et de crises encore plus fortes que celles connues jusqu&rsquo;alors&hellip; telle que la négociation sur le TAFTA portée secrètement, confidentiellement, par une Europe prête à tout sacrifier du modèle de protection &quot; à la française &quot; sur l&rsquo;autel du libéralisme transatlantique débridé et dérégulé.On comprend ici que les hommes et les femmes politiques de la droite républicaine et de la gauche libérale se retrouvent totalement &quot; bordurés &quot; dans cette situation. Presque au-dessus du vide. Et que le FN apparaît finalement comme le meilleur garant possible pour assurer une protection envisagée comme efficace, même si elle est synonyme d&rsquo;isolement&hellip; Mais finalement, ne s&rsquo;agit-il pas là du fantasme de la meilleure des protections possibles, celle qui consiste à s&rsquo;enfermer dans ses frontières ou à rentrer dans sa carapace, comme toute bonne tortue, affolée par les dangers extérieurs&nbsp;?<h3 class="s2">Au regard de cet enseignement, quelle serait l&#39;offre politique adaptée à un électorat de droite distillant des signaux apparemment contradictoires ?</h3>Guillaume Sarlat :&nbsp;Sur le libéralisme comme sur beaucoup d&rsquo;autres sujets, je ne suis pas certain que la distinction gauche / droite soit la plus pertinente. Comme le soulignent les sondages que vous citiez, c&rsquo;est l&rsquo;ensemble des Français aujourd&rsquo;hui, de droite comme de gauche, qui émettent des signaux contradictoires sur le libéralisme.Je pense que pour qu&rsquo;une offre politique puise sortir les Français de cette impasse, elle devrait adresser trois messages clairs.D&rsquo;abord, sur le constat, cette offre politique devrait sortir du déni et reconnaître le caractère fortement libéralisé de l&rsquo;économie française aujourd&rsquo;hui. L&rsquo;Etat a déserté le champ économique depuis plus de 30&nbsp;ans, il faut le reconnaître. Et si en apparence il peut paraître omniprésent avec ses participations dans les entreprises, son code du travail volumineux ou ses aides sociales innombrables, c&rsquo;est parce qu&rsquo;il tente ainsi de pallier les effets de cette libéralisation économique.Ensuite, en termes de propositions, cette offre politique devrait proposer un nouveau projet, une autre forme d&rsquo;organisation de l&rsquo;économie permettant de sortir de l&rsquo;opposition binaire entre les modèles libéraux individualistes et les modèles à redistribution centralisée. De ce point de vue, Karl Polanyi est un penseur très utile de nos jours, puisqu&rsquo;il a identifié dès les années 1930 une troisième forme de relation entre l&rsquo;économie et la société&nbsp;: ce qu&rsquo;il appelle la réciprocité, c&rsquo;est-à-dire un système où la société reprend la main sur l&rsquo;économie pour fixer des responsabilités à chacun des acteurs vis-à-vis des autres&nbsp;: banques, investisseurs, entreprises, salariés etc.Enfin, cette offre politique devrait définir un chemin de transformation, de la situation actuelle vers une nouvelle organisation économique et sociale. Pas question de tout démonter brutalement, notamment l&rsquo;Etat Samu social ou le Code du travail, et de laisser ainsi certains Français totalement démunis et dans l&rsquo;angoisse. La confiance des Français dans un nouveau modèle économique ne se décrètera pas&nbsp;; elle se recréera petit à petit si les Français ont la conviction que leur gouvernement a repris la main sur l&rsquo;économie non pas pour la nationaliser, mais pour définir, démocratiquement, un projet économique et social, et identifier les responsabilités de chacun des acteurs dans sa mise en œuvre.Jean Petaux :&nbsp;Je n&rsquo;aurais pas la prétention de définir une offre politique adaptée à un électorat de droite. C&rsquo;est là un travail qui incombe aux hommes et aux femmes politiques de ce camp et ils s&rsquo;y emploient ou vont s&rsquo;y employer sans doute dans la perspective des primaires de l&rsquo;automne 2016. Ce qui me semble évident en revanche c&rsquo;est que désormais la société française, aussi bien à gauche qu&rsquo;à droite, est au bord du blocage complet. Pour des raisons d&rsquo;ailleurs parfaitement différentes, voire contradictoires au sein même des blocs politiques traditionnels. La situation est comparable à une scène d&rsquo;écartèlement&nbsp;: la société française est entravée, chacun des quatre chevaux est attaché à l&rsquo;un des membres (bras et jambes) et chacun tire dans sa propre direction. Chaque fois qu&rsquo;une proposition est faite pour rendre plus souple, plus facile, telle ou telle pratique (cela va de la possibilité de &quot; faire taxi &quot; (Uber), de &quot; louer sa maison &quot; (Air B n&rsquo; B) jusqu&rsquo;au plafonnement des cotisations prud&rsquo;hommales ou aux licenciements facilités par la mise en place d&rsquo;un contrat unique de travail), chacune des mesures proposées apparait comme scandaleuse pour le groupe voisin ou la catégorie voisine&hellip; Difficile de sortir d&rsquo;une telle impasse quand toutes les forces, non seulement s&rsquo;équilibrent entre elles, mais se paralysent avec une telle efficacité.

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Projet de loi El Khomri : où sont passés les libéraux ?

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61% d’électeurs de droite opposés au projet de loi El Khomri : mais où sont passés les libéraux ?

<h3 class="s2">Atlantico : A partir de quel seuil, pour ce genre de pétitions, peut-on considérer que ce n&#39;est plus un nombre significatif d&#39;activistes qui est engagé mais bel et bien une bonne partie de la population française (même si 66 millions de personnes ne signent pas pas) ?&nbsp;</h3>Jérôme Fourquet : On a l&#39;habitude, en démocratie, de compter pour savoir ce que demandent les citoyens et les électeurs. Cela passe par le suffrage universel, les sondages d&#39;opinion, mais également par le nombre de manifestants dans les cortèges, objet de contestations incessantes : on l&#39;a encore vu ce samedi avec la manifestation contre l&#39;aéroport de Notre-Dame-des-Landes pour lequel les organisateurs parlent de 50 000 manifestants tandis que la préfecture évoque le chiffre de 15 000. On peut considérer d&#39;autres indicateurs comme le nombre d&#39;exemplaires vendus d&#39;un livre politique pour essayer de voir si tel ou tel homme politique mord encore dans la société et si ce qu&#39;il raconte trouve un engouement. Nous l&#39;avons vu récemment avec la bataille autour des chiffres de vente du dernier livre de Nicolas Sarkozy face à ceux de ses adversaires dans la course à la primaire à droite; on pourrait également rappelé ce qui s&#39;était joué au moment de la sortie de livre de Philippe de Villiers, ou bien même de celui d&#39;Eric Zemmour écoulé à 400 000 exemplaires.&nbsp;Les pétitions sur Internet sont le dernier &quot;avatar&quot; de cette palette qui vise, chiffres à l&#39;appui, à évaluer ce qu&#39;une idée, une opinion, un combat, peuvent susciter d&#39;engouement et soutien dans la population. Parce qu&#39;il s&#39;agit donc d&#39;un phénomène récent, on a moins de recul sur cette notion de &quot;seuil&quot; pour ce qui est des pétitions lancées sur Internet. Les manifestations, les élections, les référendums, le nombre d&#39;exemplaires vendus d&#39;un livre politique, etc. : tout ceci est codifié, y compris cette notion de &quot;seuil&quot; telle que vous la définissez dans votre question. La logique du nombre est prépondérante pour connaître le poids d&#39;un mouvement d&#39;opinion. En plus d&#39;être récente, la pétition est également le répertoire le moins impliquant et le moins engageant de ceux évoqués plus haut : vous n&#39;avez pas besoin de vous déplacer, de dépenser de l&#39;argent, ni de vous exposer à un risque de confrontation avec la police.&nbsp;Si l&#39;on considère le chiffre absolu de cette pétition, soit la barre des 700 000 signataires franchie, ramené à la base électorale, soit 45 millions de Français, en considérant ces chiffres à peu près exacts et en évinçant la possibilité que des robots aient pu mécaniquement gonfler les statistiques de ce genre de pétitions, on atteint déjà un plus d&#39;1% du corps électoral mobilisé pour cette pétition, en quelques jours. De mon point de vue, ce chiffre commence à peser. Ensuite, pour poursuivre la réflexion engagée par votre question, il conviendrait de rapporter le nombre de signataires de cette pétition à des publics militants. Europe-Ecologie-Les Verts, où se côtoient un nombre important d&#39;activistes comme Julien Bayou à l&#39;initiative de la pétition de la primaire à gauche, compte entre 6 000 à 7 000 adhérents à jour de cotisations. Pour ce qui est du PS, ils sont autour de 150 000. Et si l&#39;on finit en considérant comme ordre de grandeur le nombre d&#39;adhérents à la CGT, annoncé régulièrement entre 600 000 et 800 000 personnes, on constate les points suivants : le nombre de signataires de la pétition contre le projet de loi El Khomri est 100 fois supérieur au nombre d&#39;adhérents EELV, 4 à 5 fois supérieur à celui des adhérents PS, et dans à peu près similaire à l&#39;ensemble des adhérents CGT, même s&#39;il est évident que l&#39;ensemble des adhérents CGT ne s&#39;est pas mobilisé comme un seul homme. Tout cela nous montre que plus de 700 000 signatures dans un laps de temps très court, c&#39;est déjà une agrégation d&#39;individus très importante, puisque ce chiffre est supérieur aux ordres de grandeur précédemment établis.&nbsp;Christophe Bouillaud : Qu&#39;on soit à 500 000 ou 800 000 signatures, nous avons déjà atteint un chiffre qui dépasse de loin le nombre d&#39;activistes ou militants de l&#39;ensemble de le droite et de la gauche. Si l&#39;on devait faire des comparaisons, à titre d&#39;exemple, le parti Europe Ecologie-les Verts compte 6 000 adhérents; nous sommes donc là dans des ordres de grandeur différents. Avoir ces notions d&#39;ordres de grandeur relatifs aux adhérents de partis, au militantisme politique, peut aider à la détermination du seuil que vous définissez dans votre question. Malheureusement, les chiffres à ce sujet ne sont pas toujours rigoureux, ou bien tout simplement inexistants. Ceci dit, on sait bien que le nombre de militants purs, multicartes, est très réduit rapporté à celui de la population. Attention cependant à ne pas confondre ces militants purs multicartes avec les élus locaux. Par les remarques que je viens de faire, cette pétition est à prendre au sérieux donc.&nbsp;Revenons aux comparaisons comme précédemment et considérons maintenant le nombre d&#39;actifs en France, soit environ 21 millions. Si on le rapporte au nombre de signataires de cette pétition, cela correspond pas loin à 1 actif sur 21. Ce chiffre significatif donc, encore une fois, s&#39;inscrit dans une longue série de désagréments pour &quot;le peuple de gauche&quot;. Il est intéressant de rappeler que cette pétition a été lancée par Catherine de Haas, qui, au tout début du quinquennat Hollande, était en poste dans un cabinet ministériel, mais qui s&#39;est très rapidement retrouvée dans le camp des déçus de la politique menée par Hollande. On pourrait presque (re)baptiser cette pétition &quot;la pétition des cocus&quot; : il s&#39;agit de la pétition de tous les gens qui ont cru à une amélioration, aussi bien quantitative que qualitative, du marché du travail, et qui s&#39;aperçoivent qu&#39;on leur propose toujours moins. D&#39;ailleurs, si l&#39;on remet en perspective le slogan de Nicolas Sarkozy en 2007 &quot;Travailler plus pour gagner plus&quot;, avec ce qui passe sous le quinquennat Hollande, le slogan actuel pourrait être &quot;Travailler plus pour gagner tout autant, ou moins&quot;, faisant ainsi apparaître rétrospectivement Nicolas Sarkozy pour un affreux gauchiste. En 2016, ce que le gouvernement souhaite faire, c&#39;est faire baisser le coût du travail en France dans la course à la compétitivité face aux partenaires européens. Avec un tel projet de loi, le gouvernement risque de réveiller une partie importante du monde du travail, ce qui semble être en train de se passer.Pour résumer, le seuil que vous définissez dans votre question dépend de la nature de la pétition, du public potentiellement visé et du problème visé. Dans le cas où une pétition serait lancée, par exemple, pour le rétablissement de la peine de mort, celle-ci devrait recueillir des millions de signatures. Et quand bien même cette pétition obtiendrait entre 10 et 15 millions de signatures, il serait rappelé que la France est tenue par des engagements internationaux de telle qu&#39;elle sorte qu&#39;il n&#39;est pas possible de rétablir la peine de mort. D&#39;une certaine façon, la pétition est aussi un moyen de montrer que le pouvoir politique ne répond pas à la volonté populaire, et qu&#39;il faut donc changer de pouvoir interne.&nbsp;<h3 class="s2">Toutes les franges de la population française sont-elles concernées/impliquées par ces pétitions en ligne, qui ne cessent de se multiplier grâce à des sites comme Change.org ou Avaaz ?&nbsp;</h3>Christophe Bouillaud : Cette pétition a touché une large frange de la population connectée aux réseaux sociaux, c&#39;est-à-dire les jeunes actifs, qui ont déjà un usage très large de ces nouveaux moyens de communication. On l&#39;a d&#39;ailleurs vu ces derniers jours avec le lancement du #OnVautMieuxQueCa. Entre ce dernier et la pétition sur Change.org, on pourrait établir un rapprochement avec les évènements survenus en Espagne, lorsqu&#39;une partie de la jeunesse diplômée mais sous-employée s&#39;était révoltée contre le pouvoir. Si l&#39;on considère les personnes plus âgées, on se retrouverait vraisemblablement face à un phénomène assez classique selon lequel ces personnes sont, en général, plus conservatrices, et plus favorables à une réforme du marché du travail qui ne les concerne pas. Dans les sondages d&#39;opinion concernant les réformes du marché du travail, lorsque vous regardez dans le détail, vous vous apercevez que ce sont les personnes de plus de 60 ans qui sont en général pour. Ceci n&#39;a rien d&#39;étonnant dans la mesure où cette catégorie de la société songe en premier lieu au paiement des retraites. Cette pétition contre le projet de loi El Khomri est portée par des jeunes qui travaillent dans les secteurs d&#39;avenir mais dans des conditions médiocres, et qui constituent d&#39;ailleurs le cœur de la force de travail à venir.&nbsp;Dans une société comme la société française, le fait que plus d&#39;un demi-million de personnes ait signé la pétition en à peine une semaine est déjà significatif. Si l&#39;on reprend les grandes mobilisations de notre histoire contemporaine comme Mai 68 ou les grèves de 1936, jamais l&#39;ensemble du groupe social n&#39;est mobilisé. Et pourtant, ces mouvements ont compté et ont permis des avancées significatives.&nbsp;<h3 class="s2">Quel poids peut-il être alors donné à une pétition parvenant à réunir un nombre aussi élevé de signatures en si peu de temps ? Quelle réaction le politique peut-il/doit-il avoir ?&nbsp;</h3>Christophe Bouillaud : D&#39;un point de vue juridique, une pétition de ce type-là n&#39;a aucune valeur même s&#39;il s&#39;agit d&#39;un droit reconnu comme tel depuis la Révolution. On peut imaginer que plus le nombre de signataires est important, plus le pouvoir politique est amené à prendre en considération la pétition ; mais il peut tout à fait décider de ne pas la prendre en compte. A partir d&#39;un certain seuil qui, dans le cadre de cette pétition, a déjà été dépassé à mon avis, le nombre de signataires n&#39;aura plus d&#39;importance. Car la pétition dépend également de l&#39;écho suscité auprès de l&#39;entité qui la reçoit : le gouvernement peut très bien décider de ne pas prendre en compte cette pétition et de continuer sa marche vers l&#39;adoption du projet de loi, peu importe le nombre de signataires. Si le gouvernement décide de ne pas l&#39;entendre à 500 000, il peut tout aussi bien décider de ne pas l&#39;entendre à 700 000 ou 1,5 millions. La pétition peut être envisagée comme un message d&#39;alerte de l&#39;opinion publique au gouvernement afin de le mettre en garde contre l&#39;éloignement du pouvoir vis-à-vis des aspirations populaires. A l&#39;échelle nationale, le pouvoir peut très bien décider d&#39;ignorer cette frange de la population signifiant son mécontentement par la pétition en se reportant et en cherchant le soutien des autres franges, comme les retraités dans ce cas précis. A l&#39;échelle locale, en revanche, c&#39;est plus compliqué : une pétition municipale a du succès surtout parce que les élus se rendent compte qu&#39;ils risquent de perdre leur réélection s&#39;ils énervent leurs concitoyens.&nbsp;&nbsp;<h3 class="s2">Le nombre est-il le seul élément permettant de transformer une pétition en moyen d&#39;action ?&nbsp;</h3>Christophe Bouillaud : On parle du nombre de personnes signant une pétition, mais il est aussi question de la qualité de ces personnes : prix Nobel, intellectuels, artistes, chefs d&#39;entreprise, salariés, étudiants, etc. Suivant la qualité des personnes, toutes les pétitions ne se valent pas. Une pétition gagne en valeur également par toutes les actions pouvant être mises en place en dehors d&#39;elle : dans le cas de la pétition contre le projet de loi El Khomri, on peut penser à l&#39;action des syndicats.&nbsp;Propos recueillis par Thomas Sila&nbsp;

El khomri

Pétition contre la loi El Khomri : vers une rébellion généralisée ? 

La colère monte

Déjà plus de 750 000 signatures pour la pétition contre la loi El Khomri : à combien basculera-t-on d'une colère catégorielle à une rébellion généralisée ?

Nicolas Sarkozy est sorti de son silence. Deux semaines après sa mise en examen pour financement illégal de sa présidentielle de 2012, l&rsquo;ex-chef d&rsquo;Etat a accordé une interview au Parisien. &lsquo;&rsquo;Je suis sorti serein de ces douze heures d&rsquo;audition. J&rsquo;ai pu répondre à toutes les questions du juge Tournaire&quot; explique-t-il soulignant qu&rsquo;il avait &lsquo;&rsquo;apporté des réponses précises aux questions qui m&#39;ont été posé, ce qui m&#39;a permis de convaincre que je n&#39;étais pour rien dans cette affaire Bygmalion. Je n&#39;ai d&rsquo;ailleurs été mis en examen que pour un délit formel, celui du &laquo; dépassement &raquo; du plafond des dépenses de mon compte de campagne.&rsquo;&rsquo; Mais Nicolas Sarkozy est avant tout venu pour en découdre avec le gouvernement, chahuté lors du Salon de l&rsquo;Agriculture. &lsquo;&rsquo;Je n&#39;ai jamais senti une telle colère dans le pays&rsquo;&rsquo; lâche-t-il. &lsquo;&rsquo;Voilà le résultat des mensonges de la campagne de François Hollande. Il n&#39;y a pas une seule catégorie de Français qui ne sente pas trahie ! Chaque semaine nous apporte une illustration de ces tergiversations et de ces reniements.&rsquo;&rsquo; L&rsquo;attaque vise principalement la loi Travail, annoncée puis reportée, sous la pression populaire et de beaucoup d&rsquo;élus de gauche. &lsquo;&rsquo;Les uns disent rouge, les autres disent blanc, le président ne dit rien et commande rapport sur rapport pour accompagner le report. A l&#39;arrivée, la montagne accouchera, comme toujours, d&#39;une souris,&rsquo;&rsquo; juge Nicolas Sarkozy. Quand à savoir s&rsquo;il votera ce texte, à l&rsquo;instar de plusieurs élus de droite, l&rsquo;ex-chef d&rsquo;Etat préfère botter en touche. &quot;Attendons le texte définitif avant de prendre position&quot;, affirme-t-il. &quot;En regardant Manuel Valls et Emmanuel Macron, combien de temps ils vont tenir en faisant le contraire de ce qu&#39;ils annoncent&thinsp;!&rsquo;&rsquo; Et de conclure, serein : &quot;Heureusement, l&#39;alternance aura lieu dans un an&thinsp;!&quot; &nbsp;

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Loi Travail : "à l'arrivée, la montagne accouchera d'une souris" affirme Sarkozy

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Loi Travail : "à l'arrivée, la montagne accouchera d'une souris" affirme Nicolas Sarkozy

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Je n&#39;imaginais pas, après ses débuts catastrophiques chez Bourdin, lorsqu&#39;elle avait dû avouer qu&#39;elle ne savait pas exactement ce qu&#39;était un CDD ou un truc dans ce genre, que Myriam El Khomri porterait <a href="http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/02/18/droit-du-travail-ce-que-contient-l-avant-projet-de-loi-de-myriam-el-khomri_4867746_4355770.html">la troisième initiative</a> la plus intéressante de l&#39;aventure hollandienne après le mariage pour tous et la loi Macron.&nbsp;L&#39;initiative la plus à gauche en fait.&nbsp;Martine Aubry et le gang d&#39;authentiques réactionnaires qui signaient l&#39;autre jour <a href="http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/02/24/martine-aubry-c-est-un-affaiblissement-durable-de-la-france-qui-se-prepare_4870737_3232.html">une tribune dans Le Monde</a> dénonçant ce nouveau renoncement aux idéaux jauréssiens, ce nouveau clou dans le cercueil du Conseil National de la Résistance, cette ultime agression contre la vraie foi, en sont restés comme deux ronds de flan. Oh, ils ont bien réussi à amener quelques dizaines de milliers de zadistes anti-état d&#39;urgence pro-chavistes génériques <a href="http://sortirdelimpasse.fr/2016/02/23/sdfggsdfg/">à manifester leur indignation sur le Web</a>, mais on sent bien que c&#39;est plus pour le show qu&#39;autre chose.&nbsp;Car enfin, au bout du compte, qu&#39;est-ce que c&#39;est que d&#39;être vraiment de gauche, sinon promouvoir exactement ce que promeut ce texte, soit les moyens de donner du boulot à un maximum de gens, tranchant ainsi avec l&#39;idée mitterrandienne selon laquelle <a href="http://tempsreel.nouvelobs.com/economie/20120903.OBS1167/hausse-du-chomage-on-a-tout-essaye-et-autres-formules-choc.html">on ne peut rien pour les chômeurs</a> et son avatar aubryste pour qui on peut toujours en transformer quelques uns en fonctionnaires et abandonner les autres au RSA...&nbsp;Et entendre un Mélenchon, <a href="https://www.youtube.com/watch?v=1IydqUaJ9rk">la semaine dernière chez Ruquier</a>, expliquer avec son culot de camelot d&#39;hypermarché que clarifier les procédures de licenciement ou simplifier le régime des heures supplémentaires &quot;nous ramènerait cent ans en arrière&quot;, impliquant que la France est en avance d&#39;un siècle sur les pays sur lesquels elle s&#39;alignerait enfin, <a href="http://www.courrierinternational.com/article/vu-ditalie-code-du-travail-la-france-fait-comme-tout-le-monde">fait désormais plus rigoler que soupirer.</a>&nbsp;Bon, on ne sait pas encore, à ce stade, si Hollande, <a class="Colorbox" href="http://www.midilibre.fr/2016/02/23/hollande-serait-absent-du-second-tour-en-2017-dans-la-plupart-des-cas-de-figure,1290833.php" target="_blank">foutu pour foutu</a>, sera capable de tenir le cap et d&#39;ignorer les vendeurs de savonnettes idéologiques comme il avait su laisser hurler les Ludivine de la Rochère ou les anti-autocars sous ses fenêtres sans fléchir. Le bonhomme ne brille pas exactement par son courage, mais il a le sens de la synthèse et peut-être qu&#39;une ou deux concessions tactiques ici et là suffiraient à ramener le calme (le plafonnement des indemnités prud&rsquo;homales, par exemple, qui est <a href="http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/02/23/droit-du-travail-neuf-syndicats-reclament-le-retrait-du-plafonnement-des-indemnites-prud-homales_4870522_3234.html">objectivement discutable au strict plan du droit</a>, est-il indispensable ?).&nbsp;A défaut, il lui resterait toujours le 49.3.&nbsp;Mais quelle que soit l&#39;issue de ce nouveau psychodrame à la française, j&#39;ai moi même une petite idée de réforme en magasin qui permettrait à mes compatriotes qui voyagent peu d&#39;aller vérifier si les contrées dans lesquelles le chômage est inexistant ou presque &ndash; l&#39;Allemagne, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, la Scandinavie...&ndash; sont bien les enfers qu&#39;on leur décrit&nbsp;: subordonner le droit de vote à un séjour dans au moins deux pays étrangers.&nbsp;Mon pari est qu&#39;ils découvriraient qu&#39;on y est généralement plus riche et plus heureux qu&#39;en France. Et puis, un Erasmus pour tous, ça ne serait pas de gauche, ça&nbsp;?

Loi El Khomri : Hollande remet un coup de barre à gauche

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