Il est incroyable en 2018 de lire encore des propos remettant en cause la dangerosité de la pollution de l’air et surtout de celle liée au diesel. Mr le Floc-Prigent affirme clairement sur le site Atlantico que le diesel n’est pas cancérigène et que le diesel n’est responsable d’aucune mort prématurée!
La communauté scientifique hésite toujours à réagir devant l’absurdité de tels propos, pourtant à force de laisser passer ces messages mensongers, ces articles finissent insidieusement par semer le doute parmi nos concitoyens.
Toutes les études sont unanimes, parmi l’ensemble des sources de pollution, les plus nocives sont les sources de combustion carbonée dont le diesel représente la forme la plus toxique en raison de leur composition.
Les particules diesels sont classées cancérigènes certains par l’OMS (groupe 1) pour le cancer du poumon et de la vessie en se basant sur de très nombreuses études épidémiologiques et toxicologiques qui ont démontré que l’exposition au diesel augmente fortement le risque de cancer du poumon et de la vessie chez les professionnels exposés.
Depuis de nombreuses études ont démontré que le diesel augmentait le risque de cancer dans la population générale.
Ces études - reprises ci-dessous - nous les avions déjà mises en lumière lorsque que Michel Aubier, pneumologue, avait lui aussi minimisé l’impact du diesel dans le développement de cancers :
Des études récentes ont confirmé les conclusions de l’OMS.
Elles ont montré également que le risque de cancer pulmonaire était augmenté pour des niveaux d’exposition même en dessous des normes européennes. Donc même à faible concentration, les particules fines sont cancérigènes.
A titre d’exemple :
– Une analyse prospective de 17 cohortes Européennes portant sur 312.044 personnes suivies pendant 13 ans parue en 2013 dans le Lancet Oncology (1) démontre que:
Une hausse de la pollution aux particules fines (PM 2.5 ) de 5 µg/m3 augmente ainsi le risque de cancer du poumon de 18 %, tandis qu’une hausse de 10 µg/m3 des plus grosses particules (PM10) augmente ce risque de 22 %.
Cette augmentation du risque atteint 50 % pour l’adénocarcinome (une des formes du cancer du poumon).
– Cet accroissement du risque est identique chez les fumeurs et non-fumeurs (risque même supérieur pour les non-fumeurs (2)).
– Il n’y a aucun seuil en dessous duquel il n’y a pas de risque soulignent les scientifiques de l’étude.
Enfin le diesel est responsable de maladies respiratoires telles que asthme et bronchiolite mais aussi et surtout de maladies cardiovasculaires (infarctus, accidents vasculaires cérébraux) comme cela a été largement démontré (4)
A noter que les particules diesels ont une composition plus nocive que celles émises par les moteurs essences, de plus un moteur diesel émet au minimum 6 fois plus de NOx qu’un moteur essence. Les NOx (Oxydes d’azote) sont des gaz toxiques pour le système respiratoire et cardiovasculaire dont le diesel est le principal pourvoyeur en ville. Rappelons qu’à Tokyo l’éviction du parc automobile diesel a permis en moins de 10 ans de diminuer de 22% la mortalité respiratoire et de 11% la mortalité cardiovasculaire toutes causes confondues.(4) Les particules diesels touchent également le cerveau et d’autres organes et ont un impact sur le développement du fœtus. Nous laisserons les lecteurs sur cette photo de l’INRA montrant des particules diesels traversant le placenta et atteignant la circulation sanguine du fœtus entrainant retard de croissance, malformation etc.
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