Le Cloud en 2 mots
Avant tout, rappelons ce que signifie Cloud Computing. Cette “informatique dans les nuages“ fait référence à un monde immatériel où les données n’ont pas de réalité physique. Plus concrètement, Il désigne une informatique où l’on confie ses données sans en connaître la localisation géographique. L’application Cloud que nous utilisons peut se trouver à San Francisco, dans un satellite ou même sur la Lune : cela fait finalement peu de différence pour nous.
Les nuages du Cloud font référence à cette abstraction.
Certains acteurs du monde du Cloud jouent d’ailleurs sur cette immatérialité : ainsi Google entretient un certain mystère autour de l’emplacement de ses centres de données.
L’important pour nous est que ces informations soient accessibles où que l’on soit et quelque soit l’appareil qu’on utilise (ordinateur, tablette, smartphone). De plus, le fait qu’elles soient en ligne facilite leur partage avec d’autres personnes.
Le Cloud et la sécurité
Pour évoquer la sécurité du Cloud, j’aime utiliser la métaphore de la banque : mon compte chèque est dématérialisé, je ne sais pas où sont mes données bancaires, et je fais confiance à ma banque pour gérer tout ça proprement. C’est pareil avec le Cloud. De même que je ne stocke pas mes billets de banque sous mon matelas, je garde pas mes données chez moi car un disque dur peut flancher, être volé, ou détruit par un incendie. C’est arrivé à une dizaine de mes amis... Les acteurs du Cloud sont beaucoup plus compétents que moi pour assurer l’intégrité de mes données : ce sont des professionnels des centre de données. Ils les répliquent sur plusieurs machines distantes, rendant le risque de perte quasi inexistant.
Pour nuancer ce discours, je dirais que la différence entre banque et Cloud se situe au niveau de la maturité : les acteurs du Cloud sont plus récents, et on sait que la confiance s’installe dans le temps. De plus, ils sont moins encadrés sur le plan réglementaire. Mais la Commission européenne travaille sur ce point. Et de bonnes pratiques sur la gestion des données privées sont en train d’émerger : on parle en ce moment du projet anglais MiData qui recommande une transparence totale sur l’usage des données, et une maîtrise par l’utilisateur de ces usages. Je pense qu’il inspira nos institutions.
On pourrait me rétorquer que certains acteurs du Cloud (Microsoft et Amazon par exemple) ont subi des pannes cette année, et que d’autres se sont fait voler leur base de mot de passe (LinkedIn et Yahoo par exemple). Pour relativiser ces problèmes, je ferai appel à une autre métaphore, celle de l’avion. En effet, les catastrophes aériennes sont hyper-médiatisées, mais l’avion reste le moyen transport le plus sûr. De la même manière, la presse informatique pointe le moindre défaut des acteurs du Cloud, mais ne dit rien sur les accidents informatiques qui ont lieu dans les entreprises ou chez les particuliers. Lorsqu’on fait un bilan sur les 5 dernières années, il apparaît que le Cloud est très fiable.
Une anecdote circule sur internet à propos de Mat Honan, un journaliste dont l’ordinateur a été effacé à distance après le vol de son mot de passe iCloud (l’effacement à distance est une option proposée par iCloud en cas de vol). Des progrès restent à faire sur l’authentification car les vols de mots de passe arrivent. Sur ce point, Google est en pointe avec un système de sécurité qui reproduit le principe des cartes bleues (un objet + un mot de passe). Je pense que les autres acteurs du Cloud vont rapidement s’aligner.
En conclusion, je pense que le Cloud a encore une marge de progression, mais qu’il sera d’ici peu la manière la plus fiable et la plus pratique de conserver ses données personnelles.
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