Quand le casino joue aux cartes et quand le saphir s’essouffle : c’est l’actualité des montres à l’avant-veille du printemps<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Consommation
Une Speedmaster candidement vêtue de blanc pour s’offrir une nouvelle virginité (Omega)…
Une Speedmaster candidement vêtue de blanc pour s’offrir une nouvelle virginité (Omega)…
©

Atlantic-tac

Mais aussi la nouvelle précision d’une seule aiguille, le blanc plus blanc que blanc d’une légende, une Lune un peu naïve, un obusier à sauver, des montres prêtées-volées et un record aux enchères…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

Voir la bio »

BYRNE : Nouveaux frissons…

Ambiance casino pour la nouvelle série des « Gyro Dial » du printemps 2024 : la jeune maison indépendante française Byrne, qui a conçu ces montres dont les cadrans changent tous les jours par un jeu de « cubes » aux quatre points cardinaux de la montre, nous propose de jouer avec l’univers du jeu et des salles de jeu. Avec les quatre faces de ces cubes, on peut ainsi opter pour le chiffre « 7 », magique s’il en est, ou pour les symboles des quatre grandes familles de cartes à jouer, mais aussi pour des chiffres classiques ou tout simplement pour des chiffres « fantômes » – à peine visibles. Avec Byrne, on joue comme on aime, mais toujours dans le respect des codes de bienfacture de la haute horlogerie suisse, avec un mouvement automatique « manufacture » aux fonctionnalités exclusivement développées pour Byrne et des qualités de finitions qui s’inscrivent dans la tradition horlogère. Le boîtier de 41,7 mm aux galbes très élégants sait rester de dimensions raisonnables. Avec des initiatives créatives comme celle de Byrne, la nouvelle horlogerie française prouve qu’elle a encore beaucoup d’idées horlogères à porter dans le monde…

RITMO MUNDO : Nouvelles lumières…

Le problème des avancées esthétiques qui s’imposent comme une mode, c’est qu’elles se… démodent ! Depuis que Richard Mille a lancé ses premiers boîtiers en verre saphir, tout le monde a suivi, avec des offres qui descendaient rapidement sur les flancs de la pyramide des marques, avec des offres qu’on retrouve aujourd’hui dans l’entrée de gamme pour quelques centaines d’euros – on peut évidemment discuter pour savoir si c’est vraiment du « verre saphir » ou si ces boîtiers transparent ne relèvent d’un succédané de « verre », de « saphir » ou de « cristal » [l’imagination sémantique des services marketing est inépuisable]. Exemple de ces offres qui « tuent » le marché de la belle horlogère en habits de lumière : la nouvelle Pegasus de la maison italo-californienne Ritmo Mundo, positionnée dans le segment supérieur de ces offres d’entrée de gamme (comptez dans les 3 000 euros) et proposée en 44 mm dans huit versions nimbées de transparence et de couleurs lumineuses, avec un mouvement mécanique squeletté [de quoi également tuer la mode des mouvements « tripes à l’air »]. L’esthétique est réussie, mais cette Pegasus – apparemment très inspirée par des propositions à la Bell & Ross – aura au moins le mérite de pousser le grandes marques suisses à réviser leur copie, à cesser de nous infliger des boîtiers « saphir » devenus lassants et à imaginer de nouvelles combinaisons esthétiques pour séduire de nouvelles générations d’amateurs. Est-ce trop demander ?

GUSTAVE & CIE : Nouvelles précisions…

Vous pourrez souscrire dès la semaine prochaine à la nouvelle campagne de sociofinancementlancée sur Kickstarter par la marque française indépendante Gustave & Cie. Avec son boîtier en acier de 39 mm, cette montre Paul s’annonce très originale avec une seule aiguille qui fait le tour du cadran en vingt-quatre heures : on gagne en élégance et en harmonie ce que cette mono-aiguille à mouvement automatique noous fait perdre en précision à la minute près. Disons qu’on reste de façon très supportable, avec les intervalles de dix minutes tracés sur le cadran, dans une précision à deux ou trois minutes près, pourvu qu’on accepte vite de comprendre que les premières heures de la journée commencent à six heures, avec un midi à douze heures : une façon poétique de nous faire vivre dans un temps légèrement parallèle, où le jour et la nuit retrouvent une autre saveur. Si ces heures alternatives vous séduisent, ne manquez pas, jeudi prochain, dans l’après-midi, les premières minutes de la campagne Kickstarter : les premiers lots de montres (150 pièces) seront proposés à 590 euros, soit une bonne affaire par rapport au prix public ultérieur de 890 euros. Quatre versions sernt disponibles : or rose et cadran bleu, or rose et cadran bleu, argent et cadran blanc (ci-dessous), argent et cadran bleu…

OMEGA : Nouveaux contrastes…

Ce n’est pas la première Speedmaster à cadran blanc dans la grande saga de ce modèle d’Omega, lancé en 1957, mais la réussite de cette version n’appelle quasiment aucun critique. À l’origine, le cadran de chronographe – devenu légendaire pour avoir été porté sur la Lune – était noir pour créer un contraste de haute lisibilité avec les aiguilles blanches : les experts vont diront cependant que la meilleure lisibilité reste celle du noir sur blanc, aiguilles noires sur cadran blanc. Un contraste qui était déjà celui des prototypes Alaska, projet secret mené par Omega pour créer une nouvelle montre destinée aux astronautes américains. Cette nouvelle Speedmaster à cadran blanc (boîtier de 42 mm) reprend sur son cadran l’encre rouge qui fait éclater son nom. On appréciera aussi le bracelet dont les cinq maillons métalliques ont une indéniable touche vintage, ainsi que le strict respect des marquages traditionnels de la lunette en aluminium anodisé noir. Apport décisif à ce modèle historique : le mouvement co-axial Master Chronometer 3861, version modernisée (dans le meilleur sens du terme) des premiers calibres Omega qui ont chronométré les premiers hommes sur la Lune. Jamais sans ma Speedmaster !

LOUIS PION : Nouvelles émotions…

Deux compteurs intérieurs et un affichage des phases de la lune : dans l’univers luxueuxde la haute horlogerie, on estimerait qu’une telle montre relève de la haute horlogerie. Chez Louis Pion, qui se préoccupe avant tout de rendre accessible les codes des belles montres suisses, on ne se paye pas de mots, en se contentant de créer de nouvelles émotions au poignet : sur le cadran argenté, dans le compteur de gauche, le jour de la semaine ; dans le compteur de droite, la date du mois : dans le guichet, une lune sur fond d’étoiles qui affiche ses différents aspects tout au long du mois lunaire. Le tout dans un boîtier en acier doré (rose) de 42 mm, étanche à 50 mètres, avec un mouvement électronique japonais (quartz) et à un prix qui défie toute concurrence (140 euros pour cette Axel de grand style). Peu importe le flacon, pourvu qu’on ai l’ivresse : c’est à se demander s’il ne faudrait pas être fou pour dépenser plus…

BON À SAVOIR : En bref, en vrac et en toute liberté

•••• SAUVER UN OBUSIER : un des obusiers emblématiques de la cour d’honneur des Invalides, (Paris) doit être restauré et la Fondation pour la sauvegarde de l’art français attend vos dons. Cette campagne de mécénat concerne les deux obusiers « à la Villanntroys », datés de 1810, qu’on remarque sur les pavés de la cour pendant toutes les manifestations officielles qui s’y déroulent. Volés par les Prussiens en 1814 dans cette cour, ils ont été rapportés à Berlin comme trophée de guerre et exposés dans le palais des rois de Prusse. Après la bataille de Berlin, en 1945, ces obusiers de bronze ont été restitués à la France et au musée de l’Armée par l’Union soviétique. Exposés en plein air depuis, ils sont en mauvais état et ils réclament une restauration. Mécènes, à vos poches : la Fondation n'a besoin que de 10 000 euros pour cette opération. On ne comprend pas pourquoi aucune marque horlogère n’a manifesté sa générosité, alors que la plupart de ces maisons semblent généralement très soucieuses d’affirmer leur légitimité dans le domaine militaire, patrimonial ou historique… •••• PRÊTÉ, C’EST VOLÉ : faillite spectaculaire au Japon, celle d’un site Internet qui « louait » les montres de luxe prêtées (moyennant une commission mensuelle) à Toke Match qui les sous-louait à ses clients. La martingale n’était pas géniale et le site a fait faillite, avec 900 montres de luxe qui se promènent dans la nature sans qu’on sache si elles seront restituées à leurs propriétaires – lesquels, grâce au numéro de série de chaque pièce, ont pu retrouver certaines de leurs montres sur des sites d’enchères en ligne ou dans des magasins spécialisés dans les montres de luxe d’occasion. Le propriétaire du site est en fuite, probablement à Dubaï. Les collectionneurs qui ont prêté leurs montres n’ont plus que leurs yeux pour pleurer… •••• F.P. JOURNE : cette montre, préparée par la manufacture genevoise F.P. Journe, est probablement la montre à mouvement électromécanique (calibre 1210) la mieux adjugée de l’histoire horlogère. 420 000 dollars pour cette Élégante pièce unique de 48 mm en « titalyt » (un titane durci par oxydation électro-plasmatique) : une enchère dont le montant sera intégralement reversé par la maison d’enchères Phillips à la Breast Cancer Research Foundation (recherche sur le cancer du sein). Un témoignage supplémentaire sur la cote d’amour explosive de cette maison horlogère, fondée par le maître horloger français François-Paul Journe, dont les amateurs, les collectionneurs et les spéculateurs s’arrachent les montres. Le mouvement à quartz de cette Élégante se met en veille après 35 minutes d’immobilité, mais il se remet à l’heure automatiquement au premier mouvement de la montre. Les premières Élégante se vendaient pour un grosse dizaine de milliers d’euros en 2018 (les 48 mm ne sont pas la largeur du boîtier, mais la diagonale d’une corne à l’autre)…

Lien Fondation Sauvegarde art français : https://www.sauvegardeartfrancais.fr/projets/obusier-a-la-villantroys/

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !