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Le FN dernière chance de la France ? Ah bon. Et si ça ne marche pas ?
©Reuters

Fin des haricots

Si Marine Le Pen est effectivement notre ultime espoir de salut, qu'elle est élue et que c'est pire qu'avant, devrons-nous fermer le pays et nous suicider collectivement ?

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Les électeurs du Front national, sur les motivations disparates desquels je m'interroge de plus en plus (j'ai d'ailleurs initié une grande enquête sociologique sur ce thème dont je vous entretiendrai lorsqu'elle sera achevée), semblent disposer d'au moins un argument fédérateur : l'extrême droite n'ayant plus occupé le pouvoir depuis Vichy, et puisqu'on a tout essayé par ailleurs et que rien ne va, pourquoi ne pas donner sa chance à Marine Le Pen.

Il faut bien l'admettre, présenté comme ça, ça n'a pas l'air complètement idiot. Si j'ai essayé successivement de planter un clou avec un tournevis, un scie sauteuse, une clé anglaise, une pince à épiler, un raton-laveur et que ça n'a pas marché, l'idée pourra me venir de tenter le coup avec la vieille tronçonneuse qui est dans ma cave depuis des lustres et qui ne me sert à rien parce que j'habite en appartement et que je n'ai pas d'arbre à élaguer.

OK, je pourrais aussi me servir d'un marteau, puisqu'il paraît que c'est ce qu'on fait pour planter des clous dans d'autres pays où les choses vont mieux, mais je ne le sens pas trop, ce truc. Trop évident. Pas assez français.

Mais sauf à regarder la boss du FN avec les yeux d'un membre des JMJ assistant à un discours du pape François place Saint-Pierre en lui attribuant la même infaillibilité, même le frontiste le plus enthousiaste doit bien, parfois, dans le secret de son âme, formuler l'hypothèse qu'elle pourrait elle aussi se planter.

Il doit même bien lui arriver, à notre frontiste, s'il est sincèrement en pétard contre les « tous pourris qui s'en mettent plein les fouilles avec nos impôts », et toujours en son for intérieur, ça va sans dire, de présumer que la batterie de casseroles que trimbale Marine ne lui a pas intégralement été attachée au postérieur par le lobby judéo-maçonnique. Et qu'un garde du corps mystérieusement transformé en assistant parlementaire, pour se limiter à cet exemple rigolo, vaut bien une paisible mère de famille magiquement métamorphosée en rédactrice de projet de loi de finances rectificative.

Mais je digresse et j'en reviens à mon point qui est le suivant : si Marine Le Pen est effectivement notre ultime chance de salut, qu'elle est élue mais qu'elle se plante, si la combinaison de vieilles recettes marxistes et souverainistes qu'elle se propose de nous cuisiner nous met encore plus dans le caca comme c'est probable, restera-t-il d'autre issue raisonnable qu'un suicide collectif massif à ses électeurs ?

Je vous laisse réfléchir (mais pas trop longtemps).

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