Elie Barnavi « cancellé » à Bruxelles : « L’abyssale ignorance dans laquelle les étudiants se complaisent sur Israël et Gaza... » <!-- --> | Atlantico.fr
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Elie Barnavi, prof de fac clairement déçu par la baisse du niveau des étudiants...
Elie Barnavi, prof de fac clairement déçu par la baisse du niveau des étudiants...
©MEHDI FEDOUACH / AFP

Histoire belge (pas si drôle)

L’historien israélien, censuré par des étudiants belges n’ayant manifestement pas lu son appel à la reconnaissance immédiate d’un État palestinien, se demande désormais s’ils ont déjà lu tout court. Il n’est pas le seul.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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« Ce qui est extraordinaire dans ces lieux d’élite (…), c’est l’abyssale ignorance de ces jeunes. Comme ils ne veulent pas entendre ce que des gens comme moi ont à leur dire, ils se complaisent dans cette espèce d’ignorance »…

Ainsi se désole, sur une chaîne d’info belge, Elie Barnavi, éberlué d’avoir vu la conférence à laquelle il devait participer à l’Université Libre de Bruxelles annulée sous la pression des étudiants « antisionistes » occupant les lieux.

C’est d’autant plus absurde que, si l’historien est ce qui se fait de plus constant en termes d’opposition aux faucons du gouvernement Netanyahou, il venait justement de signer, dans Libération et au côté de 16 autres intellectuels israéliens, un texte appelant à la reconnaissance immédiate d’un État palestinien...

« Patriote israélien (…), je suis pro-palestinien depuis toujours, martèle-t-il. Je crois que les Palestiniens ont les mêmes droits que moi dont celui d’un État à eux. Je me bats pour ça et nous sommes nombreux en Israël à le faire. S’en prendre à moi et aux universités qui sont des lieux de débats, c’est tout simplement contre productif ».

Je ne me prends pas moi-même pour Barnavi, universitaire respecté, auteur d’une petite vingtaine d’ouvrages qui ne le sont pas moins sur le conflit, et ayant accessoirement enseigné plusieurs années à l’université palestinienne al-Qods de Jérusalem, mais je me fais constamment la même réflexion : entre deux sit-ins, les étudiants prennent-ils le temps d’ouvrir un livre pour, au minimum, découvrir de quoi ils causent ?

Ces étudiants étudient-ils ?

A Columbia, à Sciences Po, à la Sorbonne, à l’Ecole Supérieure de Journalisme (sic), et désormais à l’Université Libre de Bruxelles, ces sanctuaires où sont censées se construire la pensée critique, l’analyse des arguments et l’évaluation de l’intérêt d’une source, cherche-t-on encore à simplement comprendre la nature exacte de ce pour quoi on milite ?

Ou ne milite-t-on vraiment que pour militer ? 

Le fait est que, neuf interminables mois après le 7 octobre, les porteurs de keffiehs ultra-diplômés incapables de nommer « la mer et le fleuve » de la discorde —pour s’en tenir au b.a. ba—, et rêvant de s’envoler vers l’Orient compliqué avec des idées simples semblent toujours aussi nombreux dans les manifs.

Ils devraient exiger de leur fac qu’elle recrute Elie Barnavi comme prof d'histoire-géo. Il paraît qu’il en connaît un rayon...

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