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Petits conseils pour ne pas se laisser ébranler par le cumul de micro-stress quotidiens
©Reuters

Burn Out

François Baumann

François Baumann

François Baumann est médecin généraliste, fondateur de la Société de Formation Thérapeutique du médecin Généraliste (SFTG). Intéressé par toutes les dimensions des Sciences Humaines et Sociales qui participent à une meilleure santé des hommes, il a publié de nombreux ouvrages sur ces thèmes. Il est également enseignant à l'Université Paris V et membre du comité Scientifique International de l'UNESCO (département de Bioéthique).

Il est auteur de Burn Out : quand le travail rend malade, L'après burn-out et Le Bore-out, quand l'ennui au travail rend malade aux éditions Josette Lyon. 

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Atlantico : Quels seraient les conseils pour éviter le cumul de micro-stress quotidiens que ce soit dans la vie de famille ou au travail ?

François Baumann : Il est nécessaire de savoir s’il s’agit d’une récidive ou si ce burn-out intervient pour la toute première fois. Les pronostics et les traitements ne sont pas du tout les mêmes en fonction des cas. Souvent, une première attaque de burn-out survient. Les personnes concernées laissent passer cette crise car ils ne l’identifient pas. Les contraintes sociales sont telles qu’ils ne peuvent pas se permettre de s’arrêter. Ils continuent bon an mal an. C’est là qu’intervient l’accumulation. Un certain nombre d’étapes sont franchies sans que l’on soit attentif.

Passé un certain cap, l’accumulation se fait. La personne ne se rend pas compte de la situation.  Elle est épuisée progressivement comme un coureur qui ne respecterait pas son corps et qui continuerait à courir malgré l’essoufflement, malgré la douleur.

Si cette difficulté est identifiée, il faut arrêter le mécanisme, essayer de reprendre ses marques et ne pas transiger. Le risque de récidive est énorme pour des raisons psychiques et physiques.

Quelles peuvent être les conséquences pour la santé ou pour la productivité au travail de ces micro-stress qui s’accumulent ?

Il est primordial de les identifier à la fois physiquement et psychologiquement.  Il faut s’interroger sur ce qui fait que l’on se retrouve dans des situations de stress aussi intenses ? Pourquoi le stress, nous marque plus qu’avant ?

La société nous permet de résister mais il suffit d’une goutte d’eau pour faire déborder le vase. Si vous travaillez trop et que vous êtes surmené, le fait que votre patron où l’un de vos collègues vous fasse une réflexion va déclencher le mécanisme. A ce moment-là, il faut saisir toutes les possibilités physiques à ce stade, il ne s’agit pas de recourir à des médicaments ou de suivre une psychothérapie forcément mais tout simplement de se dire qu’il est possible de changer d’attitude, même si cela est difficile.

Est-ce que ces accumulations de micro-stress peuvent aller jusqu’au burn-out réellement ?

Effectivement, cela peut réellement conduire au burn-out. C’est en réalité une question de temps. Le stress est différent presque pour chacun. Cela va dépendre de l’intensité du stress. Il faut donc éviter par tous les moyens d’être stressé.

Les moyens les plus simples à utiliser lorsque l’on se sent stressé sont le repos et le fait d’utiliser son corps, de pratiquer une activité physique, même à faible dose.

Quels sont les conseils à appliquer pour juguler et diminuer le stress et limiter ce micro-stress ?

Il y a certains conseils basiques qui sont idéaux (comme s’éloigner des activités ou des personnes à l’origine du stress) mais ils ne sont pas si faciles à appliquer ou à suivre.  Les micro-stress sont des stress répétitifs et pas seulement des stress brutaux. Les quitter n’est pas facile.

Certains métiers sont très difficiles et génèrent du stress. Des situations conduisent au bore-out, le syndrome d'épuisement professionnel par l'ennui, ou au brown-out, le manque d’énergie et la perte de sens.

La solution peut passer par un changement d’activité. Mais cette option n’est pas facile à appliquer.

De nombreuses personnes ont des difficultés à changer d’activité alors qu’ils sont dans une situation stressante. Il y a une certaine toxicité de l’effort et de l’habitude. Cela s’apparente presque à une drogue ou à l’adrénaline.

Il est très difficile de se défaire d’une habitude.  La grande ressource est le corps. Le sport au sens très large peut être un recours. Il est important de bouger et de pratiquer une activité physique. Cela demande une patience et une conviction. Le fait de solliciter son corps dans une activité sportive va être bénéfique, notamment sur le plan mental.

Des moyens d’expressions peuvent aussi aider. Il y a des solutions pour libérer la parole comme faire du théâtre, fréquenter des amis, discuter et échanger avec eux.

Il est aussi important de faire une activité qui change de vos habitudes.

En somme, pour limiter ces micro-stress, il est recommandé de changer ses relations, se transformer soi-même, et surtout communiquer. 

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