Ne nous avait-on promis une Union Européenne protectrice pour ses membres ? Cela ne vaut pas, hélas, en matière de drogues et de toxicomanies<!-- --> | Atlantico.fr
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L'Allemagne a fait évoluer sa législation sur le cannabis.
L'Allemagne a fait évoluer sa législation sur le cannabis.
©JOHN MACDOUGALL / AFP

Législation européenne

Depuis le 1er avril, l’Allemagne a légalisé le cannabis, dans l’indifférence européenne générale.

Jean Costentin

Jean Costentin

Jean Costentin est membre des Académies Nationales de Médecine et de Pharmacie. Professeur en pharmacologie à la faculté de Rouen, il dirige une unité de recherche de neuropsychopharmacologie associée au CNRS. Président du Centre National de prévention, d'études et de recherches en toxicomanie, il a publié en 2006 Halte au cannabis !, destiné au grand public.

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La lutte affichée contre le tabagisme en France devait permettre l’avènement en 2032 de « la première génération sans tabac » voulue par le président de la République ; ce pas en avant vient d’être suivi de deux pas en arrière.

Ainsi, ce n’est plus une seule cartouche de cigarettes que l’on pourra faire entrer en France à partir d’un autre État de l’Union Européenne, mais 4 cartouches par personne« pour son usage personnel ». Le douanier qui se livrera à ce contrôle devra donc sonder les motivations.

Le tabac est une grande porte d’entrée dans l’addiction au cannabis qui est porté sur ses épaules. La plus grande disponibilité d’un tabac à plus bas prix (alors que son augmentation était conçue comme un élément de dissuasion) suscitera une demande accrue de cannabis. C’est ce que faciliterait une légalisation, que des actions convergentes font progresser.

La Hollande, Malte, le Grand-duché du Luxembourg avaient déjà franchi ce pas de la légalisation à des fins toxicomaniaque (trêve d’entourloupes sémantiques quant à l’adjectif « récréatif »). C’est maintenant au tour de l’Allemagne, Nation la plus peuplée de l’U.E.. Dans « l’espace Schengen », où les frontières sont ouvertes à la libre circulation des personnes et des biens, ce qui est autorisé dans un État membre, se trouve, de facto, infligé aux États voisins (à moins de rétablir les contrôles aux frontières). C’est comme pour l’immigration, l’Allemagne laisse entrer sur son sol un million de migrants, puis rediffuse dans les Nations à l’entour ceux qui ne satisfont pas à ses besoins de main d’œuvre.

Depuis ce 1er avril, l’Allemagne a légalisé le cannabis, dans l’indifférence européenne générale. Alors qu’en permanence notre parlement national légifère en tremblant, dans la crainte que ses audaces (très relatives) soient retoquées par notre Conseil d’État, ou par Bruxelles ou Strasbourg, ou par la Cour européenne des droits de l’Homme (C.E.D.H.), l’Allemagne, jouant sans doute du principe de subsidiarité, décide cette légalisation du cannabis sans en référer à ses partenaires Européens. Les « autorités » Françaises laissent faire ; elles ne saisissent pas les instances européennes de ce « cavalier seul ». Pire, les réactions Françaises correspondent à celles de la Maire écologiste de Strasbourg (J. Barseghian) se portant candidate pour expérimenter cette légalisation dans sa ville. Avant elle, autres victimes de cette contamination par l’Est, le maire de Reims (A. Robinet), le maire de Charleville Mézière (B. Ravignon) ont candidaté, citons encore le député de l’Isère, O. Véran (l’ex ministre de la Santé que l’on sait, en reconversion dans la médecine esthétique) qui a initié la mission parlementaire visant à légaliser le cannabis « de confort », le cannabis « thérapeutique », et le cannabis « récréatif ».

Le cannabis est encore plus toxique que le tabac dont nous avons été incapables d’empêcher qu’il piège 13 millions des nôtres et qu’il tue chaque année 75 000 d’entre eux. N’est-il pas criminel de vouloir lui adjoindre le cannabis ? Si, par malheur pour notre Nation, le cannabis venait à être légalisé, les édiles précités et divers autres « décideurs » devrontfigurer sur un monument érigé en hommage expiatoire aux nombreuses victimes de cette drogue. 

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