"Quand il pète, il troue son slip", "viens boire un p’tit coup à la maison" ou "René la taupe" : cette étrange et persistante passion française pour les tubes à 2 de QI<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Culture
"Sans prétention aucune, le tube rassemble et fédère autour d’une mélodie et de paroles simples."
"Sans prétention aucune, le tube rassemble et fédère autour d’une mélodie et de paroles simples."
©

Terrorisme auditif

Si elle a connu de grandes heures, la chanson française a également produit des tubes d'une stupidité déstabilisante, qui font toujours danser dans les chaumières.

Xavier  Paufichet

Xavier Paufichet

Xavier Paufichet est représentant de la radio FG. à Berlin. Rédacteur musical, il tient également le blogRe/Ec dédié aux clips vidéos. 
 

Voir la bio »

A la surprise générale le 15 mai dernier, un certain Sébastien Patoche s’appropriait la première place du top iTunes single France, détrônant ainsi le tube Get Lucky de Daft Punk.  

Sous ce pseudonyme, l’humoriste Cartman signait un buzz bien manœuvré en plaçant son titre « Quand il pète il troue son slip » en tête des téléchargements. Ce qui ne devait être à l’origine qu’une parodie de Patrick Sébastien présentée sur le plateau de l’émission de Cyril Hanouna « Touche Pas A Mon Poste » a pourtant su trouver un public, prêt à investir 1,29€ dans ce morceau démuni de finesse. 

Comment alors expliquer l’engouement des Français pour les tubes populaires et vulgaires ? 

On attribue la genèse du mot "tube" à Boris Vian, qui l’utilisa de manière argotique dans un texte écrit pour Henri Salvador et qui désigne une chanson banale, dont le but est essentiellement de rencontrer le succès. Sans prétention aucune, le tube rassemble et fédère autour d’une mélodie et de paroles simples. C’est d’ailleurs son but premier : atteindre un public le plus large possible et faire en sorte que celui-ci le retienne rapidement. 

Le tube se transforme dans la plupart des cas en Ohrwurm (littéralement ‘ver d’oreille’), ce phénomène où une chanson reste bloquée en tête et que l’on se surprend à fredonner sans même s’en apercevoir.Plusieurs internautes, et même certains artistes comme Benjamin Biolay, se sont offusqués du succès précipité et sans doute démesuré du tube de Sébastien Patrick. 

Cependant, il est relativement commun que des singles légers à paroles peu subtiles atteignent les sommets des classements : en 2005, la jeune Ilona Mitrecey écoulait près de 1 500 000 exemplaires physiques (meilleure vente de l’année) en chantant : « un oiseau, un enfant, une chèvre… ». Autre époque, autres moyens, le fameux "Bo le Lavabo" de Vincent Lagaf est resté quant à lui 28 semaines dans le top 50 de l’année 1990. 

Pas vraiment de quoi être choqué par un peuple français qui a toujours apprécié la chanson légère, mais qui compte pour autant parmi ses auteurs et paroliers des génies tels que Boby Lapointe, Thomas Fersen, Gainsbourg ou Matthieu Chedid, et qui sait souvent les récompenser à leur juste valeur. 

Enfin, ne croyons pas que danser, chanter et s’amuser sur des tubes faciles et vulgaires soit une spécificité française. Il ne faut pas oublier que plus de 6 100 000 Américains ont acheté une chanson qui disait « je suis sexy, et je le sais ».  

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !