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Enregistrements de Merah : le CSA n'adresse qu'une lettre de "mise en garde" contre TF1

TF1 a diffusé dimanche dans l'émission Sept à Huit des extraits des négociations entre Mohamed Merah et la police pendant le siège de l'appartement du tueur. Manuel Valls explique qu'il faut "aller jusqu'au bout pour connaître les auteurs".

[Mis à jour mardi 10 juillet à 15h40]

Ca y est, les sanctions du CSA contre TF1 sont tombées, et elles sont plutôt faibles. Le CSA adresse en effet une simple lettre de "mise en garde" contre la première chaîne pour l'émission 7 à 8 dans laquelle ont été diffusés les extraits de l'enregistrement des conversations entre Mohamed Merah et le Raid.

Le CSA a en effet rappelé que la violation de secret de l'instruction n'était pas de son ressort.

[Mis à jour 20h10]

Emmanuel Chain dément l'information du Point concernant la perquisition au siège d'Elephants et Cie.

Le Point corrige en effet qu'il ne s'agissait pas d'une perquisition, mais d'une réquisition. Les policiers sont en fait venus demander qu'on leur remette l'enregistrement polémique de la conversation entre le Raid et Mohamed Merah. Un échec, toujours selon le site de l'hebdomadaire.

[Mis à jour à 19h30]

Selon Le Point, une perquisition est en cours au siège d'Elephants et Cie, la société qui produit l'émission "7 à 8" qui a diffusé dimanche sur TF1 un enregistrement des négociations entre le Raid et Mohamed Merah.

[Mis à jour à 18h40]

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a déclaré ce lundi à Chartres qu'il fallait "aller jusqu'au bout pour connaître les auteurs" des divulgations des enregistrements audio  diffusés dimanche par TF1 entre des policiers et Mohamed Merah. Il a ajouté que ces policiers ont commis une "infraction claire".

Il a indiqué que l'inspection générale de la police nationale a été saisie par la justice.

[Mis à jour à 15h]

La réaction des familles de victimes de Mohamed Merah ne s'est pas fait attendre quelques heures après la diffusion des enregistrements de la discussion entre Mohamed Merah et le Raid par TF1 le 21 et 22 mars. Le site du Nouvel Obs.com révèle, via un témoignage d''Albert Chennouf, père de l'un des militaires tués à Montauban, que les parties civiles ont porté plainte contre la chaîne pour "recel du secret de l'instruction".

"Je viens d’avoir mon avocate, elle m’a informé d’un dépôt de plainte collectif, avec tous les avocats des parties civiles", précise le père du légionnaire qui s'est dit "plus choqué par la méthode que par le fond de l’enregistrement : nous n’avons rien appris que nous ne savions déjà mais je suis indigné qu’une chaîne de télévision puisse avoir en sa possession des documents que mes avocates ne pourront avoir que sous une dizaine de jours !" Plus tôt maître Jean Tamalet, avocat Atim Ibn-Ziaten, frère du premier militaire assassiné par Mohamed Merah, a annoncé sa volonté de porter plainte pour les mêmes raisons.

Selon le Figaro.fr, le document audio, qui faisait l'objet d'une protection exceptionnelle pour éviter toute divulgation auprès du grand public. Plusieurs copies de l'enregistrement ont été distribuées aux experts en charge de l'enquête. L'original, placé sous scellé, ne pouvait être consulté qu'au Palais de Justice de Paris.

Le président du CSA Michel Boyon, s'est montré sévère sur le comportement de la première chaine. "Ce n'est pas acceptable qu'on puisse se moquer ainsi de la douleur des familles ou manquer de respect à des personnes qui ont été blessées. Nous allons nous assurer que TF1 et LCI respectent les obligations déontologiques prévues par la loi. Et s'il y a matière pour le CSA à intervenir, notamment par la voie de sanctions, nous le ferons, sans hésiter, a-t-il ajouté sur Europe 1. Mardi, le conseil supérieur de l'audiovisuel recevra les représentants de TF1 mais aussi de BFM TV et d'I-ltéle qui ont aussi diffusé les enregistrements .


[Mis à jour à 14h]

Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a reçu une des famille de victime. Les proches 

d'Imad Ibn Ziaten, première des sept victimes de Mohamed Merah, ont dit avoir été touchés par la "sincérité et l'humanisme"du ministre de la Défense. 

Placé sous scellés et consultable uniquement au palais de justice de Paris, l'enregistrement diffusé dimanche soir par TF1 a sans doute «fuité» entre jeudi et dimanche, plus vraisemblablement avant le week-end. Une retranscription figure de longue date au dossier, mais le son originel  est soumis à un accès restreint. Des experts ont achevé récemment leurs travaux sur cette bande. Et l'ont renvoyée aux juges d'instruction qui œuvrent en cosaisine. "Ceux-ci, en milieu de semaine dernière, ont informé les avocats concernés qu'aucune copie ne serait délivrée, justement pour empêcher la divulgation de cette pièce - placée sous scellés et consultable uniquement au palais de justice de Paris - auprès du grand public", explique le Figaro.

[Mis à jour à 13h]

Le contenu assez pauvre de la discussion révèle que Mohamed Merah «avait une culture très basique de l'islam» et n'appartenait probablement pas à al-Qaida, estime Dominique Thomas, spécialiste de la culture islamiste interrogé par Le Figaro.

De son côté, le Monde.fr a également eu accès aux enregistrement et publie d'autres extraits, concernant les relations du tueur avec la DCRI et Al-Qaida.

Provocateur, Merah interpelle directement l'agent de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) qu'il avait connu par le passé. "Tu crois que je vais faire du tourisme au Pakistan et en Afghanistan ? Qui t'as vu faire du tourisme là-bas? (...)'Al Harb Khoudaa', tu sais ce que ça veut dire? ça veut dire, la guerre est une ruse. Quand tu m'as convoqué, quand j'étais dans vos bureaux, j'étais en contact avec eux, je les avais trouvés (...) Je crois que c'est une des plus grandes erreurs de ta carrière".

Concernant ses liens avec Al-Qaida, il évoque ses contacts avec "ses frères" d'Al-Qaida au Pakistan, assurant avoir passé "deux mois, jour pour jour" dans un camp d'entraînement avec "des Français, des Chinois, des Tadjiks, des Afghans, des Pakistanais, des Américains, des Allemands, des Espagnols""On m'a proposé des attaques en Amérique, au Canada, etc. Et moi je leur ai dit que comme j'étais Français, c'est plus facile pour moi et plus simple d'attaquer la France." Parmi les cibles envisagées, "des personnes connues""C'était des personnes importantes, tuer certains diplomates (...) Comme l'ambassadeur de l'Inde, ou l'ambassadrice (...) ou encore des chefs de presse de certains pays", a-t-il dit.

Mais comment les extraits ont-ils fuité ? «Nous allons demander au parquet, conjointement avec les autres parties civiles, d'enclencher une procédure d'urgence pour bloquer la diffusion de ces enregistrements, par tout moyen et sur tout support», explique Me Béatrice Dubreuil, l'une des avocates des proches des victimes. «Les juges avaient assuré aux familles que ces enregistrements seraient placés sous scellés et qu'un dispositif d'alerte serait mis en place. C'était un point extrêmement important pour elles, a-t-elle ajouté. On attend que la justice tienne promesse et que cette diffusion soit bloquée».

[Mis à jour à 11h30]

La directrice de l'information du groupe TF1, Catherine Nayl, s'est justifié du choix de la diffusion : ces extraits contenaient "des informations très importantes sur la façon dont les hommes du raid ont négocié jusqu'au bout pour que Mohamed Merah se rende", a-t-elle assuré. "Nous l'avons fait en conscience parfaite de ce que cela pouvait avoir comme valeur informative".

"Je pense que ce document prouve que, jusqu'au bout du raid, les négociateurs ont essayé d'arrêter Mohamed Merah, et de l'arrêter vivant", a ajouté Catherine Nayl. "On comprend dans ce document aussi que Mohamed Merah, avec un sang-froid et une détermination absolus (...), s'est construit un personnage", a poursuivi Catherine Nayl.

[Mis à jour à 10h]

Les proches des victimes de Mohamed Merah, "scandalisés", vont saisir la justice en urgence pour obtenir l'interdiction de toute diffusion des enregistrements des conversations entre le tueur au scooter et la police, ont annoncé à l'AFP deux de leurs avocats. "Les victimes sont scandalisées d'apprendre le contenu de ces négociations à la télévision. A ce rythme, ce sont les vidéos des tueries qui se retrouveront sur la toile et l'atteinte sera alors irrémédiable", a déclaré Me Samia Maktouf.


[Mis à jour à 8h30]

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel a indiqué dimanche soir avoir déconseillé aux chaînes de rediffuser les extraits des dialogues de la police avec Mohamed Merah que TF1 a diffusés dans l'après-midi. Selon la porte-parole du CSA, le président de l'organisme, Michel Boyon, et Rachid Arab, membre du comité de déontologie du CSA, "ont contacté les dirigeants des chaînes (de radio et de télévision, NDLR) pour les appeler à la responsabilité et leur déconseiller de rediffuser les extraits en question".

"Moi, la mort, je l'aime comme vous aimez la vie" : TF1 a diffusé dimanche soir pour la première fois, des extraits audio des discussions entre le "tueur de Toulouse et Montauban et les policiers pendant les 32 heures du siège de son appartement toulousain.

Dans ces extraits diffusés dans l'émission "Sept à Huit", Merah affirme être prêt à poursuivre sa folie meurtrière, assure être en liens avec Al-Qaïda et le grand banditisme, et explique comment il a trompé la vigilance de la DCRI.

"Je suis quelqu'un de déterminé, je n'ai pas fait ça pour me laisser faire attraper, t'as vu. Là, on négocie tu vois, on est en train de négocier, après, en dehors des négociations, n'oublie pas que j'ai les armes à la main, je sais ce qui va se passer, je sais comment vous opérez pour intervenir", dit-il au négociateur, selon cet enregistrement diffusé dans l'émission "Sept à Huit".

"Je sais que vous risquez de m'abattre, c'est un risque que je prends. Donc voilà, sachez qu'en face de vous, vous avez un homme qui n'a pas peur de la mort. Moi la mort, je l'aime comme vous vous aimez la vie", ajoute-t-il.

Manuel Valls "regrette cette diffusion au moment même où la justice est saisie. Aucune précaution n'a été prise pour respecter les familles des victimes",selon un communiqué. "Nous avons agi en responsabilité" en diffusant un "document à forte valeur d'information", a répondu sur RTL Emmanuel Chain, producteur de l'émission.

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