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Bourdin coince Sarkozy sur les morts en Afghanistan

Pourtant, le chef de l’Etat n’était pas loin du bon chiffre…

Jean-Jacques Bourdin s’est montré tatillon ce matin sur RMC, alors qu’il recevait Nicolas Sarkozy. Pour sa question "politiquement concrète", le présentateur a demandé au candidat UMP de rappeler le nombre exact de soldats français tués en Afghanistan depuis 2001.

"Ecoutez, à mon souvenir il doit bien y en avoir quatre-vingt, quelque chose comme ça. On doit bien être entre soixante-dix et quatre-vingt", a répondu le président.

Une estimation très proche du nombre exact de 83 morts, mais insuffisante aux yeux de Jean-Jacques Bourdin, qui a continué de marteler sa question, pour finir par lancer "Est-ce qu’ils sont morts pour rien ?"

Une attitude qui a fini par agacer le président-candidat, qui s’est défendu : "Ce n’est pas un jeu Monsieur Bourdin, on n’est pas à l’école. J’ai présidé moi-même chaque cérémonie." En 2007 déjà, Bourdin avait piégé Sarkozy sur le nombre de sous-marins nucléaires possédés par la France. Un chiffre que Ségolène Royal avant lui n’avait pas su donner.

Qu'en pense le Général (2s) Jean-Bernard Pinatel ?  Expert des questions géopolitiques et d'intelligence économique, Jean-Bernard Pinatel est docteur en études politiques, diplômé en physique nucléaire, et breveté de l'Ecole supérieure de Guerre.

Atlantico : Interviewé dans la matinale de Jean-Jacques Bourdin ce mercredi, Nicolas Sarkozy a hésité sur le nombre de soldats tués en Afghanistan. « 80, 70, je ne sais plus à l’unité près », répond le président-candidat au journaliste qui s’insurge. Le chef de l’Etat ne devrait-il pas être plus sûr de lui sur ce sujet ?

Jean-Bernard Pinatel : Moi-même, qui suis les activités militaires, je ne saurais pas le dire à l’unité près aujourd’hui. Je sais qu’il y en a moins de 90, je sais qu’il y en a plus de 70, probablement moins de 80 également.

Ce qui est important, c’est la reconnaissance de la Nation qu’on apporte aux soldats morts pour la France et à leurs familles. Dans ce domaine, le chef de l’Etat a été impeccable. Je pense que c’est lui qui en a fait le plus. Tous les militaires pensent la même chose que moi.

Le chef de l’Etat ne peut pas connaître tous les noms de tous les Français qui ont été tués, tous les chiffres de l’économie, tous les chiffres de l’industrie … Arrêtons ces polémiques qui sont totalement nulles à mon avis.

Pour les militaires, notamment sur le terrain, cela ne peut-il pas être perçu comme un désintérêt de la part du chef de l’Etat ?

J’ai fait la guerre d’Algérie. Il y avait 280 morts par mois. Aurait-on demandé aux socialistes qui nous avaient envoyé là-bas s’ils connaissaient les noms de chacun de ces hommes ?

Les militaires sont en Afghanistan pour faire leur devoir et ils le font bien. Ce qu’ils attendent, c’est la reconnaissance de la Nation, pas uniquement celle du chef de l’Etat.

L’hésitation de Nicolas Sarkozy remet-elle en question la crédibilité de ses propositions sur l’Afghanistan ?

A partir du moment où l’on s’est engagé auprès des alliés, le calendrier de retrait doit-être discuté avec eux. Les soldats qui sont envoyés pour empêcher l’Afghanistan de tomber entre les mains des talibans, ont une mission à accomplir. Ce n’est pas parce que l’on a un mort de plus ou un mort de moins, que l’on doit modifier le calendrier de notre présence sur place.

Il faut quitter l’Afghanistan intelligemment sans remettre en cause les dix ans que nous y avons passé c’est la meilleure façon d’honorer les morts qui sont tombés là-bas.

Le journaliste Jean-Jacques Bourdin a-t-il tort de poser une question si précise ?

Pour moi, Jean-Jacques Bourdin n’est pas un journaliste, c’est un commissaire politique. De la même manière qu’Edwy Plenel, Mediapart et ce type de médias. Le but de ces gens n’est pas d’informer mais de casser certaines personnes. Ils servent une idéologie plutôt que le journalisme ou la vérité.

Propos recueillis par Romain Mielcarek

Lu sur Europe1.fr

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