L&#39;an passé à peu près à la même époque&nbsp; nous avions suggéré de suivre Bolloré dans son investissement sur Vivendi pour le moment ce n&#39;est pas pertinent&nbsp;: l&#39;achat de titre Vivendi depuis avril 2015 est encore en recul malgré le rebond de ces derniers jours. Le titre a simplement fait jeu égal avec le CAC40. Nous continuons néanmoins de penser que dans une optique d&#39;investissement patrimonial suivre V. Bolloré devrait s&#39;avérer payant. Comme il l&#39;a souvent démontré par le passé, l&#39;investissement dans des entreprises nécessite patience et détermination. Une prise de contrôle sur un groupe de cette ampleur prend du temps pour être rentable. On est loin de la spéculation et du trading algorithmique...Les choses ne&nbsp; se passent pourtant pas simplement pour M. Bolloré. Les résultats du groupe Vivendi ne sont pas au rendez- vous pour le moment sur Canal + surtout. La partie française de la chaîne cryptée affiche toutes les caractéristiques d&#39;une entreprise en difficulté&nbsp;: produit offert moins attractif, perte de clients, gonflement des pertes, management renouvelé fréquemment... Il faut dire que le problème de Canal + a des racines profondes&nbsp;; le concept a vieilli, l&#39;offre de cinéma ou de séries souffre d&#39;une concurrence effrénée et multi format. L&#39;offre de sport s&#39;appauvrit au fil des mois et coûte plus cher pour ce qu&#39;il en reste. Le match PSG / Chelsea de la semaine passée n&#39;était pas diffusé sur Canal! Tout ceci s&#39;est traduit par des pertes de clients&nbsp; dont le groupe n&#39;a même plus cherché à diminuer l&#39;ampleur.&nbsp; En France le groupe a perdu près de 1 million d&#39;abonnements à ses différentes chaînes.Hors de&nbsp; France le développement très rentable se poursuit en particulier en Afrique, domaine de prédilection du groupe Bolloré et zone&nbsp; de croissance à laquelle à laquelle nous croyons beaucoup. Le nombre d&#39;abonnés en Afrique a progressé de plus de 300.000 !Sur la musique la situation est très correcte, les bons virages ont été pris, la croissance s&#39;accélère même assez nettement en particulier sur le streaming.Nous maintenons notre confiance dans la capacité de V. Bolloré pour redresser Canal+ France, poursuivre le développement de l&#39;ensemble actuel et prendre les axes stratégiques nécessaires... sans oublier les actionnaires, vaste programme!Pour Canal+ la réponse est simple&nbsp;: quand un concurrent vous gêne...vous le rachetez ou contractez un accord avec lui&nbsp;; Canal+ s&#39;oriente vers une réponse de ce type avec Beinsport. Si les autorités de la concurrence acceptent le projet, Canal pourrait proposer les chaînes de Beinsport en&nbsp; exclusivité. Le problème du contenu de sport serait résolu. V. Bolloré devra encore trouver des réponses pour le cinéma.Le grand enjeu pour lui reste d&#39;améliorer les passerelles entre télévision, musique et le mobile. C&#39;est probablement le sens de l&#39;achat d&#39;une participation dans Telecom Itatia... En tout cas la montée dans le capital d&#39;Ubisoft et Gameloft se comprend parfaitement, ce&nbsp; sont des entreprises de jeux videos. Or Vivendi doit se diversifier en terme de contenu et de clients...les jeunes passent plus de temps sur les jeux que devant la télé...voir Vivendi lancer une OPA sur Gameloft situe la priorité&nbsp;: Gameloft est en effet un spécialiste du jeu sur mobile qui connaît un fort développement à l&#39;international. Le mobile est un axe clé pour se développer dans ce type d&#39;activité. Le bémol pour Vivendi est que les actionnaires actuels de Gameloft et d&#39;Ubisoft (les mêmes d&#39;ailleurs) ne&nbsp; l&#39;entendent pas de cette oreille, cela nous promet une belle bataille dans les semaines à venir. Vu les forces en présence, l&#39;avantage semble plutôt en faveur de Vivendi...Enfin entre les rachats d&#39;actions et les distributions généreuses de dividendes V. Bolloré a su choyer ses actionnaires ce qui pourrait aussi être utile dans le cas des batailles qui s&#39;annoncent.Le cas Vivendi illustre s&#39;il en était besoin qu&#39;un investissement boursier sur une valeur donnée nécessite une stratégie globale (cf les articles précédents où nous décrivons notre stratégie) une grande confiance dans le management et...de la patience. Nous sommes déjà en position sur&nbsp;Vivendi et n&rsquo;hésiterons pas à compléter en cas de recul.

Vincent Bolloré implacable... et patient

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Vincent Bolloré détient désormais plus de 14% de Vivendi, soit une participation de 4.7Mads d&rsquo;euros. Jamais dans le passé il n&rsquo;avait fait de tels investissements sur une seule société&nbsp;! Cette semaine, il a acheté 2.5% du capital de Vivendi, c&rsquo;est son 3e investissement dans Vivendi depuis début mars. L&rsquo;approche mise en œuvre par Vincent Bolloré pour monter progressivement au capital de Vivendi semble traduire qu&rsquo;il souhaite prendre le contrôle de Vivendi et non, comme il l&rsquo;a fait dans le passé, faire &quot;un coup de bourse&quot;. Même si la stratégie de Vivendi semble encore peu évidente, beaucoup se posent la question de savoir s&rsquo;il faut ou non suivre Vincent Bolloré dans cet investissement.La semaine a été riche en actualité pour Vivendi&nbsp;:- Achat de Dailymotion.- Négociation avec un fonds &quot;activiste&quot; américain pour régler des problèmes de stratégie de versement de dividendes.- Rumeur d&rsquo;OPA de Vivendi sur Sky, un des leaders Européens de la télévision payante.Si on analyse plus en détail ces événements&nbsp;: l&rsquo;achat de Dailymotion est anecdotique au niveau financier pour Vivendi mais traduit une volonté d&rsquo;allier du contenu aux actifs existants, Canal Plus en particulier. Cet investissement paraît donc pertinent et démontre accessoirement la capacité tactique de Vincent Bolloré pour s&rsquo;emparer en quelques heures d&rsquo;une société qui l&rsquo;intéresse.En coulisses les discussions ont été intenses&nbsp;: le fonds &quot;activiste&quot; américain PSAM réclamait une plus grande distribution des produits de cessions d&#39;actifs aux actionnaires. Une négociation a eu lieu et a abouti cette semaine : ainsi, après les cessions en cours (GVT et Numericable-SFR) Vivendi convoquera une assemblée afin de proposer une distribution additionnelle de dividende étalée jusqu&rsquo;en 2017. Au total, Vivendi s&#39;engage à distribuer 6,75 Mads d&#39;euros à ses actionnaires, moins que les 9 Mads réclamés par PSAM, mais le groupe pourrait réaliser de nouveaux versements &quot;si sa stratégie d&#39;acquisition devait nécessiter moins de trésorerie qu&#39;anticipée&quot;. De son côté, PSAM accepte la volonté de Vivendi de se transformer en &quot;un grand groupe de médias et de contenus&quot; et retire les résolutions déposées en vue de l&#39;assemblée générale.Dans le même temps,des rumeurs d&rsquo;OPA sur Sky ont circulé&nbsp;: il semble que Vivendi ait étudié une série de cibles potentielles dans le secteur de la télévision payante. La trésorerie brute de Vivendi est évaluée à un peu moins de 15 Mads d&rsquo;euros quand toutes les cessions d&rsquo;actifs auront été bouclées et même à 18 Mads d&rsquo;euros en incluant les participations résiduelles. Avec un peu d&#39;endettement supplémentaire en cas de besoin, Vivendi a donc largement de quoi faire des acquisitions. En combinant Canal+, présent en France, Pologne, Afrique et Vietnam avec Sky, Vivendi donnerait naissance à un géant et un leader de la TV payante en Europe (plus de 30 millions d&rsquo;abonnés au total) mais utiliserait en une seule fois toutes ses capacités.Tout miser sur Sky et la TV payante à un moment où Netflix, HBO et d&rsquo;autres acteurs de l&rsquo;internet modifient les usages en termes de consommation de la télévision serait certainement très risqué et, de fait, pour le moment Vivendi a démenti s&rsquo;intéresser à Sky.Le démenti était suffisamment vague pour laisser ouverte toutes les options. Vivendi va probablement être actif dans la Télé payante avec Sky ou une autre cible. La rumeur d&#39;un intérêt pour Sky avait, en outre un timing parfait, l&#39;avantage de calmer le fonds activiste.Vincent Bolloré aurait probablement préféré prendre son temps pour investir&nbsp;encore dans Vivendi ou préciser sa stratégie d&rsquo;utilisation du cash disponible : il connaît la valeur de la patience et s&rsquo;est montré souvent imperméable à la pression du &quot;marché&quot; l&rsquo;invitant à agir trop vite à son goût et si Vivendi parvient à convaincre les actionnaires activistes que l&rsquo;avenir du groupe se joue dans la TV payante, la direction devrait atténuer les pressions qu&rsquo;elle subit pour augmenter &quot;le retour vers les actionnaires&quot;.En attendant Vincent Bolloré devrait continuer à grignoter du capital de Vivendi dès qu&#39;il le pourra mais probablement plus lentement que ces derniers temps... Le cours devrait donc continuer à progresser à terme&nbsp;!Les &quot;suiveurs&quot; de Bolloré font donc un double pari : que Bolloré va poursuivre son ramassage et que sa stratégie dans la télévision payante sera pertinente... Le rendement énorme du titre leur permettra de patienter sans problème et devrait rendre ce pari gagnant d&#39;ici 2017.

Rachat de 2,5% du capital de Vivendi : faut-il suivre Vincent Bolloré ?

Le tourisme est un secteur très important pour l&rsquo;économie française&nbsp;: au global ce secteur pèse 7.3% du PIB français, emploie directement ou indirectement 2 millions d&rsquo;emplois et génère 4 milliards d&rsquo;Euros de recettes de TVA. On retrouve le même type de chiffres pour l&rsquo;ensemble de la zone Euro en particulier bien sûr pour les pays du Sud de la zone Euro. Si l&rsquo;on raisonne en nombre de visiteurs, l&rsquo;Europe a une part de &laquo;&nbsp;marché&nbsp;&raquo; de plus de 50% du tourisme à l&rsquo;échelle mondiale, la France, à elle seule reçoit plus de 80 millions de touristes par an.En 2015 tout est en place pour que la saison soit remarquable pour le secteur et les entreprises liées au tourisme. Le facteur le plus important à court-terme est le niveau de l&rsquo;Euro&nbsp;: ces &nbsp;3-4 dernières années la proportion de tourisme venant de l&rsquo;extérieur de la zone Euro était proche de 50%. Nul doute que cette proportion va augmenter sensiblement. En effet, pour un chinois, un américain ou un anglais le prix des services hôteliers ou de restauration ont baissé de 30% en quelques mois et l&rsquo;inflation, proche de zéro, en zone Euro n&rsquo;est pas venue altérer cet effet &laquo;&nbsp;gain de pouvoir d&rsquo;achat&nbsp;&raquo; pour les touristes internationaux.La baisse du pétrole offre un complément non négligeable pour de nombreux touristes qu&rsquo;ils viennent de la zone Euro&nbsp;ou non : le prix des billets d&rsquo;avion et le coût lié au transport automobile ont bien baissé et permettent là aussi un gain de pouvoir d&rsquo;achat qui pourrait être reporté sur des dépenses de loisirs cet été.Le Royaume-Uni, les Etats-Unis et l&rsquo;Allemagne sont dans une meilleure situation économique qu&rsquo;il y a 3-4 ans, la confiance des consommateurs s&rsquo;est améliorée en parallèle à celle de l&rsquo;emploi dans ces pays. Or ces pays sont de gros pourvoyeurs de touristes pour l&rsquo;Europe et la France en particulier. Plus généralement, l&rsquo;amélioration de la conjoncture en zone Euro aura un effet puissant sur le tourisme. Les tensions en Afrique du Nord et dans beaucoup de pays d&rsquo;Afrique agissent en repoussoir pour les touristes qui ont tendance à privilégier des zones plus calmes.&nbsp;&nbsp;L&rsquo;année2015 et probablement 2016 devraient être donc d&rsquo;excellentes cuvées sur le plan touristique.L&rsquo;enjeu pour les acteurs de cette filière est de parvenir à transformer cette manne en marges&hellip; ce qui ne sera pas le plus simple.&nbsp; En effet le &laquo;&nbsp;booking&nbsp;&raquo;, les entreprises comme Expedia.fr ou Booking.com sont devenus des acteurs incontournables pour les hôteliers, en particulier les indépendants. Le booking, et d&rsquo;ailleurs plus généralement l&rsquo;intermédiation entre les prestataires touristiques et les clients finaux, absorbe facilement 15% du chiffre d&rsquo;affaires des hôteliers&hellip;Les pays les plus innovants et qui investissent pour améliorer l&rsquo;offre à destination de clientèles exigeantes qui ont devant elles une offre pléthorique, profiteront à plein de cette embellie. La France dans ce marché très concurrentiel du tourisme a certes des atouts mais doit investir en qualité, en diversité d&rsquo;offre et dans le service pour rester le leader européen.Du coté des valeurs, de nombreuses sociétés pourraient bénéficier de ce boom du tourisme, surtout si l&rsquo;Euro et le pétrole restent sur les niveaux actuels avec une conjoncture en amélioration. Les plus petites sociétés qui font la majeure partie de leur activité en zone Euro sont celles qui offrent le meilleur effet de levier en termes de performance&hellip;mais aussi celles qui sont les plus risquées sur le plan boursier.Accor sous 46&euro;, Air France, Eurotunnel ou Vinci (pour investir sur la partie concession d&rsquo;autoroutes) peuvent être intéressantes coté grandes valeurs&hellip;coté petites valeurs Pierre et Vacances est bien positionné pour profiter d&rsquo;un rebond d&rsquo;activité en France.Un rappel cependant ce secteur est particulièrement sensible à la conjoncture économique et à la géopolitique. La volatilité peut être importante en cas de tensions internationales.

Atlantico Bourse 3003

2015 Année du Tourisme et des valeurs qui y sont liées ?

2015, année du Tourisme et des valeurs qui y sont liées ?

Moins de 15&euro; il y a un an, plus de 50&euro; jeudi 2 avril&nbsp;: le parcours de Numéricable, principal câblo-opérateur de télévision et fournisseur d&rsquo;accès à internet en France, a de quoi faire des jaloux.Le potentiel paraît désormais plus limité et nous sommes désormais à l&rsquo;écart de ce titre. Nous ne sommes pas les seuls&nbsp;: après avoir touché 60&euro; il y a quelques semaines, le titre Numéricable a subi de nombreuses prises de bénéfices. Selon nous ce mouvement pourrait durer un peu.&nbsp;Plusieurs raisons incitent à adopter un comportement plus prudent sur le titre&nbsp;:<ul><li>&nbsp;L&rsquo;endettement est très élevé&nbsp;: 11.2 milliards d&rsquo;euros. Malgré des taux très bas, le montant global de la dette est probablement un point faible&nbsp; de l&rsquo;entreprise. Malgré des capacités de remboursement en amélioration, le montant global de la dette sera un frein dans les prochaines années surtout dans un secteur qui doit toujours innover, ou racheter des concurrents,&nbsp; pour rester dans la course.</li><li>Les gains réalisés ces derniers temps reposent essentiellement sur des économies réalisées suite au rachat de SFR&nbsp;: Patrick Drahi a effectivement entamé depuis son arrivée une action massive pour diminuer les coûts. L&rsquo;essentiel est d&rsquo;ores et déjà fait et pris en compte par les investisseurs. Les limites sont désormais proches&nbsp;: aussi bien en interne, qu&rsquo;en externe. Les fournisseurs et les salariés semblent gouter fort modérément les méthodes mises en œuvre pour réduire les coûts. Il suffit pour en juger de lire les articles qui sortent sur ce sujet&nbsp;: pression sur les fournisseurs, impayés&hellip; de nombreux contentieux sont enclenchés de la part de sociétés pour qui le client Numéricable représente 30 ou 40% du chiffre d&rsquo;affaires.</li><li>L&rsquo;entreprise est à la merci d&rsquo;une guerre des prix qui pourrait être dévastatrice. Il y a quelques semaines Free semblait préparer une conférence au cours de laquelle des prix en forte baisse seraient annoncés. Dès l&rsquo;annonce de la conférence, les cours de bourse des valeurs du secteur ont dévissé&nbsp;; finalement Free s&rsquo;est contenté d&rsquo;annoncer de nouvelles offres. Cet épisode confirme que Numéricable serait très fragilisée si une véritable guerre des prix s&rsquo;annonçait. Or il est probable que cela soit le cas à un moment ou à un autre dans les 2 années qui viennent.</li><li>Le titre, vers 50&euro;, est &laquo;&nbsp;cher&nbsp;&raquo; si on le compare avec celui de ses concurrents. Le marché a semblé, jusque-là, anticiper le meilleur sur tous les plans&nbsp;: des synergies et des économies qui seraient supérieures aux attentes et surtout une activité commerciale qui serait meilleure qu&rsquo;attendue. Du coup le titre Numéricable se paye 32 fois les résultats anticipés en 2016&nbsp;alors que la moyenne du secteur est plutôt aux alentours de 18 fois. L&rsquo;écart de valorisation entre Numéricable et les autres valeurs du secteur est trop élevé.</li><li>Enfin et surtout selon nous, l&rsquo;activité commerciale sur le mobile ne semble pas particulièrement forte ces derniers temps&hellip;le moindre ralentissement pour une société très endetté aurait de fâcheuses conséquences.</li></ul>&nbsp;Il est clair aussi que l&rsquo;enquête en cours de la part de l&rsquo;autorité de la concurrence, qui laisse planer le risque d&rsquo;une amende de près de 600M&euro; ne donne pas non plus envie de se ruer à l&rsquo;achat sur Numéricable. Nous sommes donc à l&rsquo;écart de ce titre. Plus généralement, comme nous l&rsquo;indiquons depuis plusieurs semaines, après les hausses constatées sur le marché en ce premier trimestre&nbsp;: +18% sur le CAC par exemple, nous avons pris quelques bénéfices, sans pour autant que notre vue stratégique plutôt positive sur les marchés actions, en particulier européen, ne soit remise en cause à plus long terme.