<div>Le premier vrai discours de M. Powell, nouveau président de la Banque Centrale Américaine (FED) était très attendu. Il a confirmé qu&rsquo;il allait monter ses taux, au moins 3 fois. Des tensions sont apparues sur les marchés mais aucune panique en particulier sur les marchés obligataires, a priori les premiers concernés.&nbsp;</div><div>&nbsp;</div><div>Quand M. Bernanke, patron de la FED à l&rsquo;époque,&nbsp; avait déclaré qu&rsquo;il allait probablement réduire la taille du&nbsp; bilan de la Banque Centrale Américaine&hellip;c&rsquo;est une véritable panique qui s&rsquo;était emparée des marchés !&nbsp;</div><div>Les temps ont bien changé. Bien sûr, chaque mot du discours de M.Powell a été analysé, pesé et commenté mais le stress des investisseurs ne porte plus sur la réduction du bilan de la FED mais plutôt sur les mots &laquo; croissance, inflation ou nombre de hausse des taux &raquo;.&nbsp;</div><div>&nbsp;</div><div>La raison principale de ce calme des marchés quand M. Powell parle de réduction du bilan de la FED (on parle quand même d&rsquo;un bilan actuellement aux alentours de 4500 milliards de $) réside dans le fait qu&rsquo;il poursuit simplement la politique de Mme Yellen. La communication de l&rsquo;ancienne présidente de la FED avait été très claire : elle a annoncé il y a plusieurs mois maintenant ce qu&rsquo;elle allait faire et comment elle allait faire. La réduction est prévue pour porter sur un montant de 10 Milliards de $&nbsp; par mois. Le sens est donné et le montant est somme toute modéré&hellip;et compatible avec une bonne tenue des marchés.&nbsp;</div><div>&nbsp;</div><div>M. Powell a confirmé cette politique de dégonflement progressif du bilan de la FED et indiqué qu&rsquo;il faudrait environ 4 ans pour revenir à un bilan &laquo; normal &raquo; de l&rsquo;ordre de 2500 Milliards de $. Le calme des marchés paraît un peu surprenant néanmoins&hellip;en effet aucune Banque Centrale dans l&rsquo;histoire n&rsquo;a jamais tenté de réduire son bilan dans une telle proportion dans un délai aussi court.&nbsp;&nbsp;</div><div>&nbsp;</div><div>La psychologie des marchés est toujours un peu la même : autant le discours de M. Bernanke avait surpris à l&rsquo;époque et donc inquiété&hellip;autant désormais la communication a été plutôt bien préparée. Chacun en outre comprend bien que la FED pourra faire preuve de souplesse si les choses évoluaient mal dans l&rsquo;économie pendant les prochaines années.&nbsp;</div><div>&nbsp;</div><div>De plus les marchés ont d&rsquo;autres sujets de préoccupations : M.Powell a tenu un discours peu convaincant sur le nombre de hausse des taux courts à venir &hellip;3 ou 4 ce qui inquiète les investisseurs. L&rsquo;inflation, une surchauffe ou&nbsp; le déficit budgétaire américain constituent d&rsquo;autres sources de doute. En particulier la politique fiscale et les dépenses actuelles liées à la mise en œuvre de la politique économique de D.Trump finissent par faire redouter un dérapage trop important.&nbsp;</div><div>&nbsp;</div><div>Pour le moment, même si les marchés actions consolident un peu, après des mois de progression pratiquement en ligne droite, les marchés obligataires sont finalement assez calmes. Il subsiste néanmoins une nervosité à surveiller. En effet, pour le moment la FED contrôle bien les choses mais, un jour ou l&rsquo;autre, la Banque Centrale Européenne et la Banque du Japon vont aussi entrer dans une phase de réduction de leur bilan. Toute erreur de communication ou dans la mise en œuvre serait durement sanctionnée.&nbsp;&nbsp;</div><div>&nbsp;</div><div>&nbsp;</div>

Le discours de J.Powell : des tensions mais pas de panique

Atlantico Bourse

<h3 class="s2">Atlantico : Malgré une éviction qui semble peu fondée, peut on dire que la nomination de Jerome Powell reste une bonne nouvelle pour l&#39;économie américaine, et donc mondiale ?&nbsp;</h3><p><strong>Jean-Paul Betbeze :&nbsp;</strong><span style="font-size: 12px;">Pas facile de répondre, car la liste des nominations aux postes vacants n&rsquo;est pas close&nbsp;! Les commentaires vont donc aller bon train&nbsp;! Certains, en attendant, vont annoncer des risques d&rsquo;instabilité majeurs. D&rsquo;autres vont mettre en avant le fait que Jerome Powell était déjà là, depuis le 25 mai 2012, et bien là puisqu&rsquo;il a été renommé le 16 juin 2014 pour quatorze ans, jusqu&rsquo;au 31 janvier 2028&nbsp;! On ajoutera que c&rsquo;est un avocat, un ancien (riche) banquier, à côté de son appartenance politique. &laquo;&nbsp;Il apportera&hellip; une perspective du monde réel&nbsp;&raquo; ajoute Donald Trump, ce que les universitaires de la Fed ont dû apprécier.</span></p><p dir="ltr"><span id="docs-internal-guid-af140858-80cd-af76-414c-d90e15dbb36d">Pour les uns, c&rsquo;est surtout le risque d&rsquo;un Républicain qui va vouloir déréglementer la banque, pour renforcer en cela Randal Quarles. Il vient d&rsquo;être nommé par Donald Trump et accepté par le Congrès le 13 octobre 2017 (jusqu&rsquo;en 2021), avec le titre (nouveau) de Vice-Président en charge de la supervision. Il serait trop malléable aux idées de Donald Trump, avec le risque de fragiliser l&rsquo;économie en poussant trop le crédit bancaire, et donc l&rsquo;inflation.</span></p><p dir="ltr"><span id="docs-internal-guid-af140858-80cd-af76-414c-d90e15dbb36d">Pour les autres, c&rsquo;est&nbsp;l&rsquo;avantage d&rsquo;un businessman, qui connaît la banque de l&rsquo;intérieur. Mieux, il serait peut-être moins opiniâtre qu&rsquo;un économiste de profession et pourrait aider ainsi à construire des consensus.</span></p><p dir="ltr"><span id="docs-internal-guid-af140858-80cd-af76-414c-d90e15dbb36d">Sauf si c&rsquo;est une girouette ballottée par les membres du Comité qu&rsquo;il est censé présider&nbsp;! En effet, le Comité était sous la forte influence de Janet Yellen, qui pourrait partir, et plus encore de Stanley Fischer, parti depuis mi-octobre. Comment le </span>board du Comité de politique monétaire va-t-il donc se reconstruire&nbsp;? Il compte 7 membres &laquo;&nbsp;centraux&nbsp;&raquo; (nommés par&nbsp;le Président et validés par le Sénat) et cinq membres &laquo;&nbsp;régionaux&nbsp;&raquo;&nbsp;: le Président de la Banque fédérale de réserve de New York et quatre autres qui votent pendant un an, par rotation sur les onze Présidents de banque régionale. Il faut donc que Donald Trump complète les nominations &nbsp;pour remplir les trois postes &laquo;&nbsp;centraux&nbsp;&raquo; qui restent vacants - en supposant que Janet Yellen reste et que Lael Brainard ne claque pas la porte&nbsp;!</p><p dir="ltr"><span id="docs-internal-guid-af140858-80cd-af76-414c-d90e15dbb36d">Cette nomination peut donc être vécue comme &laquo;&nbsp;une bonne nouvelle&nbsp;&raquo; si la hausse des taux courts se poursuit lentement, comme avant, et comme ce que Jerome Powell a d&rsquo;ailleurs toujours suivi. Mais alors, pourquoi ne pas reconduire Janet Yellen&nbsp;! C&rsquo;est bien que Donald Trump a un autre agenda en tête. Les marchés ne seront pas rassurés avant que Jerome Powell ne le leur livre, quand il sera auditionné au Congrès&nbsp;! Et ceci, en attendant l&rsquo;économiste qui devrait l&rsquo;accompagner&nbsp;!</span></p><h3 class="s2">Alors que le parti républicain est généralement associé aux &quot;faucons&quot; de la réserve fédérale des Etats Unis, peut on dire que Donald Trump marque ici une rupture avec le passé, en nommant un représentant plutôt vu comme un membre des &quot;colombes&quot; monétaires ?&nbsp;</h3><p dir="ltr"><span id="docs-internal-guid-af140858-80d3-06cc-5104-6f9652e75b3e">Les Républicains veulent en général peu d&rsquo;inflation, un déficit budgétaire sous contrôle et une ouverture aux échanges&nbsp;: Donald Trump fait donc changer leur doctrine&nbsp;! Et ces mêmes Républicains classiques, ne sont pas très favorables à&nbsp;ce que la Banque centrale achète des bons du trésor, ce qu&rsquo;a pourtant fait un des leurs, Ben Bernanke,&nbsp;avec le </span>quantitative easing&nbsp;! En fait, Bernanke voulait éviter une réédition d&rsquo;une crise mondiale majeure, comme en 1929, et sa solution a été reprise dans le monde entier. A raison. Ensuite, la lente remontée des taux, puis la réduction du portefeuille début 2018, ont fait l&rsquo;objet d&rsquo;un large consensus &ndash; Jerome Powell y compris donc&hellip; Il a suivi un Républicain, suivi lui-même par une Démocrate&nbsp;!</p><h3 class="s2">A quoi peut on s&#39;attendre pour la politique monétaire d&#39;une FED dirigée par Jerome Powell ?&nbsp;</h3><p dir="ltr"><span id="docs-internal-guid-05846ead-80d3-ac3f-0b5a-ad45970b3d36">Ce que l&rsquo;on attend aujourd&rsquo;hui, sans savoir ce que prépare Donald Trump en matière fiscale, c&rsquo;est une montée des taux lente, comme ce qu&rsquo;aurait fait Janet Yellen&nbsp;! Elle va monter les taux en décembre, sa dernière décision présidentielle. Ensuite, on attend deux hausses par an, avec la réduction du portefeuille, ce qui fera monter les taux courts, les taux longs et le dollar&nbsp;! Tout est affaire de lenteur et d&rsquo;explications&nbsp;!</span></p><p dir="ltr"><span id="docs-internal-guid-05846ead-80d3-ac3f-0b5a-ad45970b3d36">Mais, a priori, ce n&rsquo;est pas du tout ce que cherche Donald Trump&nbsp;! Il veut plus de croissance, vers 3,5%, avec le soutien de la politique fiscale expansionniste qu&rsquo;il instaure, avec des baisses des taux d&rsquo;imposition sur les ménages et les entreprises.&nbsp;En plus, il veut moins de réglementation bancaire, donc plus de crédits accordés par les banques régionales et plus d&rsquo;opérations menées par les banques d&rsquo;affaires, avec un assouplissement de la règle Volcker. Donc pousser encore la machine&nbsp;! </span></p><p dir="ltr"><span id="docs-internal-guid-05846ead-80d3-ac3f-0b5a-ad45970b3d36">Un &laquo;&nbsp;vrai Républicain&nbsp;&raquo; ne serait pas favorable à ce creusement du déficit budgétaire, surtout en plein emploi, avec une politique fiscale expansionniste. Du jamais vu, pour soutenir les profits, la bourse et l&rsquo;emploi, dans cet ordre. Soutenir l&rsquo;emploi dans une économie où le taux de chômage est à 4,2%&nbsp;!</span></p><p dir="ltr"><span id="docs-internal-guid-05846ead-80d3-ac3f-0b5a-ad45970b3d36">Le risque est donc la montée de l&rsquo;inflation, après celle des salaires, pour mener plus d&rsquo;Américains sur le marché du travail. Ceci est d&rsquo;autant plus vraisemblable que Donald Trump mène aussi des actions protectionnistes (pas &laquo;&nbsp;très Républicain&nbsp;&raquo; non plus), donc inflationnistes.&nbsp;Et donc le risque est majeur d&rsquo;un krach obligataire, si le marché, où les taux longs sont à 2,3% pour une inflation sous-jacente à 1,5% se rend compte que la Fed vise 2,5% d&rsquo;inflation, ce qui fait passer les taux longs à 3,5%&nbsp;! C&rsquo;est le krach obligataire, suivi du krach boursier, suivi de la récession. </span></p><p dir="ltr"><span id="docs-internal-guid-05846ead-80d3-ac3f-0b5a-ad45970b3d36">Jerome Powell est au courant, les marchés vont le lui rappeler tout le temps. Il faudra donc que Donald Trump trouve un économiste Républicain très colombe, pas comme John Taylor qui voudrait des taux courts à 3,5% rapidement, sauf si John Taylor, lui aussi, accepte de s&rsquo;adoucir. On ne sait jamais avec l&rsquo;attrait des titres et du pouvoir&nbsp;(il ne s&rsquo;agit pas d&rsquo;argent, car le poste est très mal payé) ! Au fond, c&rsquo;est Jerome Powell qui va souffrir et Janet Yellen qui part, victime, en plein gloire. Elle pourra faire des conférences bien payées&nbsp;! Et nous voir comment Jerome Powell tempère les ardeurs de Donald Trump&nbsp;: pour la croissance de tous, il vaut mieux qu&rsquo;il réussisse&nbsp;!</span></p><p>&nbsp;</p><div>&nbsp;</div></p>

fed new york

Changement de tête à la FED : Jerome Powell succède à Janet Yellen

Suspens

<p class="first">Le choix par Donald Trump de nommer Jérôme Powell pour succéder à Janet Yellen à la présidence de la banque centrale américaine n&rsquo;a pas fait scandale. Le président américain s&rsquo;est a priori montré très prudent et même très politiquement correct. Mais ce n&rsquo;est peut-être que pour l&rsquo;apparence.</p><p><strong>Jérôme Powell appartient depuis toujours à l&rsquo;establishment économique et financier américain</strong>. Ce juriste, devenu banquier chez Carlyle, a occupé des fonctions importantes dans l&rsquo;administration Bush, puis a été récupéré par Barack Obama en 2012 pour entrer au conseil des vice-président de la FED, c&rsquo;est dire si Jérôme Powell passe pour être centriste et compatible avec Donald Trump.</p><p>Jérôme Powell ne s&rsquo;est jamais fait remarqué par des positions transgressives. <strong>Il a toujours appuyé la position de Janet Yellen quand elle a initié la stratégie de retour progressif à une politique monétaire plus classique</strong>. Bref, il a toujours approuvé la remontée prudente des taux d&rsquo;intérêt, tant que la conjoncture resterait bien orientée avec une reprise légère de l&rsquo;inflation.</p><p><strong style="font-size: 12px;">A priori, Jérôme Powell a pour mission de maintenir le statu quo, sauf que Donald Trump a quand même une ambition très précise de ce qu&rsquo;il veut</strong><span style="font-size: 12px;">. Le président de la banque centrale américaine ne peut pas ne pas le savoir. Les milieux d&rsquo;affaires pensent donc qu&rsquo;il va travailler essentiellement sur deux axes dont la mécanique n&rsquo;est pas sans risque.</span></p><p><strong style="font-size: 12px;">1<sup>er</sup> axe, premier objectif, maintenir l&rsquo;équilibre de la croissance américaine</strong><span style="font-size: 12px;">. Actuellement, la machine américaine tourne à plein régime avec une croissance très forte et un quasi plein emploi, sans pour autant d&rsquo;inflation sur les salaires. Cette situation commande de poursuivre le relèvement des taux d&rsquo;intérêt, mais avec beaucoup de prudence. </span><strong style="font-size: 12px;">La seule inquiétude de Donald Trump serait que le système américain se bloque. C&rsquo;est la raison pour laquelle il va engager sa réforme fiscale pour baisser l&rsquo;impôt sur les bénéfices d&rsquo;entreprise afin de sécuriser les marges et les potentiels d&rsquo;investissement</strong><span style="font-size: 12px;">. Donald Trump n&rsquo;est pas complètement fou. Il sait très bien que le modèle américain ne récupèrera pas une industrie de main d&rsquo;œuvre délocalisée en Amérique centrale et en Chine. </span><strong style="font-size: 12px;">En revanche, comme beaucoup d&rsquo;économistes, il croit que l&lsquo;avenir appartient aux activités à haute valeur ajoutée, d&rsquo;où la paix signée discrètement avec les grands du digital</strong><span style="font-size: 12px;">. Mais pour développer des activités à haute valeur ajoutée, il faut investir massivement dans l&rsquo;innovation et pour investir, il faut des financements. </span><strong style="font-size: 12px;">D&lsquo;où la réforme fiscale qui devra être accompagnée par une politique monétaire accommodante</strong><span style="font-size: 12px;">. Donald Trump aura là le soutien de l&rsquo;expertise et de l&rsquo;habileté du nouveau président de la FED.</span></p><p><strong style="font-size: 12px;">Le 2ème axe, deuxième ambition, sera beaucoup plus risqué à mettre en œuvre. Donald Trump a, pendant sa campagne électorale, fait la promesse d&rsquo;assouplir la règlementation financière dont le cadre avait été mis en place par Obama au lendemain de la crise de 2008/2009</strong><span style="font-size: 12px;">. Cette réglementation a limité la liberté des banques pour mieux garantir et sécuriser leur activité. Ceci étant, les milieux financiers ont semble-t-il convaincu Trump que cette réglementation les bridait dans leurs activités de marché et de crédit. Jérôme Powell ne serait pas opposé à un allègement des contraintes de la loi Dodd-Frank, ou même à une révision de la loi Volker qui limitait la liberté des banques de faire des opérations de crédit et de marché pour leur propre compte. </span><strong style="font-size: 12px;">En clair, les banquiers US étaient quand même obligés de surveiller la qualité des crédits et empêchés de spéculer et même de titriser</strong><span style="font-size: 12px;">. Bref, un remake de vagues de subprimes paraissait assez improbable.</span></p><p><strong>Si Donald Trump commande une dérèglementation bancaire que le nouveau président de la FED accepte, il remet le secteur bancaire en liberté et fragilise les banques étrangères qui n&rsquo;auront pas cette même liberté</strong>. Les règlementations mises en place en Europe après la crise sont beaucoup plus sévères que la règlementation américaine, d&rsquo;ou la sévérité des conditions de crédit aux entreprises en Europe.</p><p>Normalement, si Donald Trump a l&rsquo;accord du président de la FED pour dérèglementer le secteur bancaire américain, il n&rsquo;aura aucun mal à faire passer ces mesures de mise en liberté par un Sénat qui était jusqu&#39;alors très vigilant.</p><p>En l&rsquo;absence de règlementation mondiale, Donald Trump peut faire là ce qu&lsquo;il veut, y compris de réinventer les subprimes et de préparer la prochaine crise. <strong>Parce que la dérèglementation des banques américaines ne peut que préparer la prochaine crise qui sera forcément systémique compte tenu de l&rsquo;importance de l&rsquo;économie américaine, de sa puissance et de sa capacité à titriser et exporter les risques bancaires.&nbsp; </strong></p><p>&nbsp;</p>

Jerome Powell

Jérôme Powell, nouveau président de la FED et nouveau maître du monde

Atlantico Business

Jérôme Powell, nouveau président de la FED et nouveau maître du monde : mission protéger l’économie américaine et/ou préparer la prochaine crise 

Economie

<p>L&rsquo;annonce des résultats de Carrefour mercredi soir a douché les investisseurs. En résumé, le Chiffre d&rsquo;Affaires se tient&nbsp;: +1.9% en France et +2.8% pour l&rsquo;ensemble du groupe. Mais ces chiffres corrects sont obtenus avec une marge opérationnelle désormais très basse à 1.1%, &nbsp;en baisse continue depuis plusieurs trimestres. En effet, la guerre des prix fait rage en particulier en France et les dirigeants ont annoncé une baisse de l&rsquo;ordre de 10-12% du résultat opérationnel pour l&rsquo;ensemble de l&rsquo;année. C&rsquo;est ce que nous appelons dans notre jargon un &laquo;&nbsp;profit-warning&nbsp;&raquo;.</p><p>A partir de&nbsp; cette minute précise le scénario est pratiquement toujours le même&nbsp;:</p><p>Les agences d&rsquo;informations financières diffusent massivement les chiffres du communiqué de l&rsquo;entreprise concernée pendant toute la soirée de l&rsquo;annonce.</p><p>La nuit suivante ou tôt le matin, les analystes revoient leurs chiffres et établissent des scénarii de CA et de résultats.</p><p>Ils communiquent leurs nouvelles estimations et leurs recommandations à leurs gérants ou leurs clients.</p><p>Si les recommandations sont abaissées de &laquo;&nbsp;Conserver à Vendre&nbsp;&raquo; ou même de &laquo;&nbsp;Acheter à Conserver&nbsp;&raquo;, les ordres de ventes affluent&hellip;parfois totalement mécaniquement et sans trop de discernement.</p><p>La spéculation s&rsquo;empare alors du titre ce qui amplifie l&rsquo;effet de &laquo;&nbsp;panique&nbsp;&raquo; sur le titre.</p><p>La &laquo;&nbsp;chance&nbsp;&raquo; de Carrefour a été que les séances de jeudi et vendredi étaient plutôt bonnes avec des hausses de l&rsquo;indice de 0.6% et 0.7%...la sanction aurait été bien pire encore dans des séances globalement mauvaises.</p><p>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; -13.1% restera néanmoins historique&hellip; C&rsquo;est la pire baisse du titre&nbsp;: pendant le krach de 1987 l&rsquo;action n&rsquo;avait baissé que de 12%&nbsp;!</p><p>Parfois, un discours un peu plus optimiste pour les années à venir ou l&rsquo;annonce d&rsquo;un plan de redressement permet de limiter la casse. Dans le cas présent M. Bompard a indiqué qu&rsquo;un plan de transformation allait venir prochainement&nbsp;: les investisseurs ont pris note&hellip; mais n&rsquo;anticipent rien avant 2018&hellip;</p><p>Plusieurs éléments rendent pessimistes à court-terme :</p><p>1) Le spectre d&rsquo;Amazon rode autour du secteur de la distribution&nbsp;: regardez le cours d&rsquo;Amazon par rapport à tous les acteurs de la distribution aux Etats-Unis sur 1-5 ou 10 ans, c&rsquo;est édifiant. Amazon a capté toute la valeur. Les investisseurs ont arbitré massivement.</p><p>2) Les craintes ont été amplifiées depuis l&rsquo;acquisition de Whole Foods par Amazon. Avec cette opération Amazon entre dans le métier de la distribution de&nbsp; produit frais. Une nouvelle guerre des prix est en vue et a déjà commencé aux Etats-Unis. D&rsquo;ailleurs il est intéressant de noter que la sous-performance du secteur et de Carrefour a commencé dès l&rsquo;annonce de l&rsquo;OPA d&rsquo;Amazon&nbsp;: Carrefour a reculé de 26% par rapport au CAC40 depuis le 16 juin 2017&nbsp;!</p><p>3) Les dirigeants de Carrefour n&rsquo;ont pas donné d&rsquo;espoir de redressement des résultats avant 2018. Dans le contexte actuel de marché sur le secteur de la distribution cela ne donne pas envie d&rsquo;acheter.</p><p>Concrètement que faire sur le titre Carrefour à 16.6&euro;&nbsp;?</p><p>- Pour les investisseurs prudents et absents du titre&nbsp; aujourd&rsquo;hui : il est préférable d&rsquo;attendre que la pression autour de la distribution se décante et que M.Bompard annonce son plan de redressement.</p><p>- Pour les investisseurs détenteurs du titre actuellement vendre sur ces niveaux nous paraît être une erreur. Beaucoup de mauvaises nouvelles sont d&rsquo;ores et déjà intégrées sur le plan financier et, selon nous, l&rsquo;expérience de M.Bompard à la FNAC rend plutôt optimiste même si la taille des 2 entreprises n&rsquo;est pas comparable. Enfin et peut-être surtout, à 16-17&euro; la capitalisation boursière (la valeur) de l&rsquo;entreprise Carrefour n&rsquo;est plus que 13.1 Milliards d&rsquo;Euros&hellip;sur ce niveau, l&rsquo;entreprise pourrait à un moment ou un autre faire l&rsquo;objet d&rsquo;un rapprochement. Il y a donc désormais une &laquo;&nbsp;prime&nbsp;&raquo; spéculative sur le titre&hellip;Il serait dommage de la céder dès maintenant.</p><p>- A tel point d&rsquo;ailleurs que pour les investisseurs audacieux, à condition d&rsquo;avoir un peu de temps quand même, un achat spéculatif &nbsp;possible&hellip;Il faut cependant être bien conscient des risques à court-terme néanmoins&hellip;</p>

Carrefour, la grande braderie

France

<p class="first"><strong>Cette fin de semaine est une nouvelle fois marquée par la confirmation d&rsquo;un vieil adage boursier&nbsp;: il ne faut pas se mettre en face des banques centrales&nbsp;!</strong></p><p>M. Draghi a pour la énième fois déclenché l&rsquo;enthousiasme sur les marchés. En quelques phrases, l&rsquo;attentisme qui prévalait depuis plusieurs semaines s&rsquo;est mué en optimisme généralisé. Actions et obligations ont vu leur cours progresser. Le prodige vient du fait qu&rsquo;aucun acte concret n&rsquo;a été mis en œuvre, simplement l&rsquo;engagement formel d&rsquo;une action dès décembre &quot;en cas de besoin&quot;&hellip; Les investisseurs ayant totale confiance en M. Draghi, cela a suffi.</p><p>Aux Etats-Unis, les annonces de résultats se poursuivent. Ils sont mitigés sauf sur les technos qui publient de très bons résultats (Microsoft, Google ou Amazon qui ont publié jeudi soir dernier).</p><p>L&rsquo;optimisme revient donc&nbsp;!</p><p>Dans le discours maintes fois entendu sur &quot;l&rsquo;alignement des planètes&quot; favorables aux économies européennes, auquel nous adhérons, figurent le niveau bas de l&rsquo;euro par rapport au dollar, les taux, le cours du pétrole bas eux aussi.</p><p>M.Draghi a pratiquement &quot;garanti&quot; un euro bas et un maintien de taux à leur niveau actuel voire plus bas encore. Qu&rsquo;en est-il du pétrole&nbsp;?</p><p>Le Brent évolue depuis plusieurs semaines dans un canal assez étroit et se situe à moins de 50$ pour le moment.</p><p>Peut-il remonter et quelles valeurs faut-il jouer pour en profiter si l&rsquo;on croit au rebond&nbsp;?</p><p>Clairement, et comme sur beaucoup de matières premières, l&rsquo;offre détermine largement le prix. Depuis plusieurs mois, les opérateurs ont réalisé les conséquences liées aux surcapacités mondiales de production de pétrole.</p><p>Pas de changement en vue néanmoins,: malgré une baisse de 33% du prix du baril depuis novembre 2014, l&rsquo;OPEP n&rsquo;affiche aucune volonté de réduire l&rsquo;offre. Au contraire, l&rsquo;OPEP s&rsquo;apprête à augmenter sa production pour accompagner la progression de la demande envisagée pour 2016 à 31.1 millions de baril / jour contre 29.3M en 2015. Le fait d&rsquo;augmenter la production en 2016 n&rsquo;aidera probablement pas les cours à remonter. De plus l&rsquo;Iran, en revenant officiellement, sur le marché suivra probablement les autres membres de l&rsquo;OPEP et contribuera à largement alimenter le marché.</p><p>D&rsquo;ores et déjà, l&rsquo;impact financier est majeur&nbsp;: en effet, si l&rsquo;on raisonne en prix moyen entre 2014 et 2015, la perte de recettes est évaluée à 370Mads de $ pour les membres de l&rsquo;OPEP&nbsp;; le déficit budgétaire de l&rsquo;Arabie Saoudite s&rsquo;élèverait à 20% du PIB et si la situation perdure des tensions sociales ou politique sont à craindre au Venezuela en Algérie ou au Nigeria.</p><p>Les Américains de leur côté ont réduit leur production mais de manière insuffisante (500K baril/jour)&nbsp;; conséquences&nbsp;: le prix du baril ne monte pas&hellip; Et les stocks augmentent. Ils atteignent désormais des niveaux record avec une augmentation de 15M sur les 2 dernières semaines.</p><p>Il y a donc fondamentalement peu de raisons de voir le baril remonter fortement à très court-terme, :sauf accélération beaucoup plus rapide qu&rsquo;anticipé de la croissance économique mondiale&hellip; Et encore, il est alors probable que les producteurs ajusteraient leur offre.</p><p><strong>Tout ceci ne constitue pas un environnement favorable pour les pays émergents et de nombreux acteurs du secteur pétrolier, en particulier ceux qui traversent cette période en étant très endettés.</strong></p><p>Limité à la hausse, les cours du pétrole pourrait à court-terme souffrir du fait de deux facteurs&nbsp;: le cours du $ et la spéculation. Le pétrole évolue généralement à l&rsquo;inverse du $ or celui-ci a tendance à monter en ce moment&hellip;à suivre&nbsp;!</p><p>La spéculation au sens large reste très baissière sur le pétrole, les moyens des hedge funds étant gigantesques&hellip; Une nouvelle attaque reste toujours possible.</p><p>Sur le plan des valeurs liées au pétrole, il n&rsquo;y a donc pas lieu de se précipiter pour investir. Total, société bien gérée avec une bonne visibilité reste incontournable pour initier un investissement dans le secteur.</p><p>Pour notre stratégie d&rsquo;investissement positive à moyen terme sur la zone euro, cette relative stabilité à attendre du pétrole proche des niveaux actuels est une nouvelle positive, même si une facture énergétique supportable ne suffit pas à justifier à elle seule une décision d&rsquo;investissement.</p>

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Le discours de J.Powell : des tensions mais pas de panique

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Carrefour, la grande braderie

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Le cours du pétrole peut-il rebondir ?